Test : Mundaun sur Xbox One
Un jeu qui rend chèvre
Mundaun c’est avant tout un véritable petit village suisse, situé dans le canton des Grisons dont la particularité est d’avoir le romanche comme langue officielle. Ce langage peu connu c’est aussi la langue choisie par les développeurs helvétiques de Hidden Fields pour enregistrer les dialogues de Mundaun, le jeu. Une entrée en matière marquante qui nous plonge assez rapidement dans ce lieu totalement perdu au milieu de la chaîne de montagnes alpines. Ce mélange de consonnances à la fois italiennes et allemandes ne mettra sans doute pas tout le monde d’accord, d’autant qu’aucune autre langue n’est disponible pour l’audio. Heureusement, le jeu est entièrement traduit en français pour les textes.
Le titre s’ouvre dans un bus, en direction de Mundaun donc, la destination de Curvin Florin qui a reçu une lettre l’informant du décès de son grand-père dans des circonstances étranges. Une fois sur place il va donc falloir mener une petite enquête, très largement scriptée, pour déterminer ce qu’il s’est réellement passé. Bien entendu, comme dans la grande majorité des jeux du genre, une bonne dose de mystique s’invite assez rapidement pour transformer cette petite escapade en véritable cauchemar. S’il est un peu convenu, le scénario a le mérite d’être plutôt bien construit et pousse le joueur à avancer pour en découvrir plus. Trois fins différentes permettent également de clore l’aventure à l’aide de choix à prendre en toute fin de partie. Globalement Mundaun est bien écrit, et la partie sonore est très appréciable, notamment au niveau du sound-design, même si on note quelques disparités sur le réalisme des bruitages. Le titre possède une ambiance de jeu d’horreur sans pour autant être terrifiant, mais peut procurer tout de même quelques sursauts sans abuser sur le jump-scare.
En termes de gameplay, le jeu de Hidden Fields prend la forme d’un walking-simulator assez classique avec de petites zones semi-ouvertes qui laissent un peu de liberté pour explorer. Les développeurs suisses ont introduit quelques mécaniques de point’n click avec la nécessité de récupérer des objets dans un lieu, pour les utiliser dans un autre lieu par exemple. Les allers-retours ne sont heureusement pas légions et la possibilité d’utiliser une petite fourgonnette à foin, dont la maniabilité est tout à fait correcte, rend les déplacements un peu plus confortables. Quelques énigmes sont également de la partie mais ne présentent finalement que peu d’intérêt, la faute au peu de difficulté nécessaire pour les résoudre. Curvin dispose d’un carnet de notes un peu fourre-tout dans lequel on peut voir les objectifs en cours, et qui permet surtout d’avoir des éléments directement sous la main afin de résoudre certaines énigmes. Quelques ennemis sont également au programme avec la possibilité de les éviter en marchant discrètement tout en se tenant à l’écart, ou des les abattre, soit à l’aide d’une fourche qui a tendance à se casser au peu trop facilement, soit à l’aide de la fourgonnette façon GTA. Le bestiaire est peu inspiré et nous laisse parfois perplexe, entre rires et larmes, tellement ils paraissent assez ridicules dans leur design.
Dans la même veine, le choix des graphismes est largement discutable. Les développeurs ont souhaité apporter une touche très originale en réalisant des modèles dessinés. C’est malheureusement complètement raté et l’utilisation d’un filtre situé entre le sépia et le noir et blanc participe à l’impression d’être là en guise de cache-misère. Les visages des personnages sont absolument horribles et il nous est arrivé de sursauter en voyant celui du héros dans un miroir. Un effet qui plombe l’ensemble avec des textures qui bavent et des éléments qu’on croirait dessinés par un enfant.
Une direction artistique loupée qui n’empêche pas un manque de fluidité général et du pop-up clairement gênant, laissant là aussi parfois croire à des apparitions d’ennemis à seulement quelques mètres du joueur alors qu’il ne s’agissait que d’un rocher ou d’un panneau. L’utilisation d’une palette de couleurs très pauvre oblige aussi à y aller parfois à tâtons dans des endroits sombres, ou à tricher en trifouillant les gammas dans les options d’affichage. Un mauvais choix, qui casse en grande partie l’immersion du jeu, une immersion pas franchement facilitée par les réactions totalement absentes du héros devant des phénomènes étranges. Quelques bugs de scripts s’invitent à la fête en bloquant parfois le joueur, obligé alors de reprendre une sauvegarde antérieure.
+
- Scénario convenu mais intéressant
- Ambiance sonore pas trop mal
- Procure quelques sursauts
-
- Direction artistique très discutable
- Peu d’inspiration dans le jeu d’acteur du héros
- Des bugs (script, pop-up) à foison