Test : MXGP 2021 sur Xbox One
Kickstart my heart
On se répète un peu chaque année lorsqu’il s’agit de MXGP, mais il est bien difficile de passer à côté de l’atout essentiel du jeu de Milestone. Motos, pilotes, équipements, tracés : la discipline affiche (presque) complet dans MXGP 2021, que ce soit dans la catégorie reine ou en MX2. On a même droit au détail que l’on apprécie, à savoir une poignée de 125cc qui apporte la dose de plaisir aussi simple que brut que l’on attend d’un jeu de motocross. Mais vous avez bien noté, il est question de « presque » tout le contenu officiel. Si MXGP 2021 affiche une belle sélection de 12 tracés officiels tels que Pietramurata, Lommel, Kegums, Oss ou encore Uddevalla, il fait l’impasse sur les deux derniers tracés qui ont accueilli le championnat MXGP cette année : Mantova en novembre et Lacapelle-Marival le mois précédent. Il faut donc faire sans. Le développeur italien sait toutefois comment (un peu) se rattraper : en marge de l’immense choix d’éléments de personnalisation visuelle du pilote et des motos, on accueille avec joie quatre circuits iconiques de la discipline. Aguera, Ottobiano, Léon et le magnifique tracé d’Ernée sont ainsi disponibles dans MXGP 2021, dans tous les modes de jeu.
Cet ajout des quatre tracés « Legacy » est valable donc également dans le mode carrière qui évolue peu au regard des précédents MXGP, mais se montre toutefois un poil plus dynamique. En marge des week-ends de course (paramétrables de la double course jusqu’au week-end complet), on est invité à relever des défis, généralement face à une IA un peu plus retorse. On reçoit aussi des propositions de 1 contre 1, ce qui permet intelligemment au jeu d’insérer les circuits du passé dans la boucle du mode carrière. Pour le reste, vous connaissez certainement la musique : on gagne des points d’expérience et de l’argent, ce qui permet d’acheter de l’équipement (à vocation esthétique ou mécanique) et de nouvelles motos. Faire monter son niveau de prestige permet de signer de meilleurs contrats de mécénat, plus lucratifs. Bref, tout cela est connu dans les grandes lignes et il faut le dire, toujours aussi frustrant pour sa lenteur. Ils ont beau être partagés entre tous les modes de jeu, le niveau de prestige comme le porte-monnaie peinent à grimper.
Il y a d’ailleurs beaucoup de choses qui ont peu évolué depuis MXGP 2020, ou qui sont purement et simplement les mêmes. Les menus sont identiques, avec ce que cela implique de lourdeur lorsqu’il s’agit de paramétrer une course simple ou de choisir bêtement un circuit. Il y a quelque chose de peu naturel dans l’ordre de présentation des choses. Les écrans de chargement aussi sont les mêmes, tout comme les petites scènes d’avant course. On a parfois le sentiment de découvrir une grosse mise à jour pour MXGP 2020, comme lorsque l’on va instinctivement paramétrer l’assistance au pilotage pour passer en simulation, retirer le couplage des freins, et contrôler nous-mêmes les transferts du poids du pilote. On se répète mais ce n’est qu’avec un minimum d’aides que MXGP se dévoile ; sinon on a l’impression de contrôler un piquet.
Le changement dans la continuité n’a toutefois pas que des mauvais côtés, puisque l’on se souvient que MXGP 2020 était un jeu plaisant à jouer, offrant de bonnes sensations de pilotage, même en vue de guidon/casque. Il en va de même avec MXGP 2021. A la fois technique et relativement accessible (on n’est pas dans la précision au poil que requiert un Monster Energy Supercross), ce MXGP bénéficie par ailleurs d’une meilleure gestion de l’évolution du terrain. Les traces restent plus significativement présentes que par le passé et ont un impact intéressant sur les réactions de la moto au fil des tours. On n’échappe pas à quelques mouvements hasardeux et collisions manquées mais dans l’ensemble, c’est très satisfaisant. On bénéficie à côté de cela d’une météo changeante et lorsque la pluie est totale, l’expérience se veut difficile, éprouvante, gratifiante en cas de succès. Gagner sur le fil, sous une pluie battante à Ernée, nous propulse vers quelque chose qui ressemble à de l’extase.
Toujours du côté des retrouvailles qui font plaisir, il y a l’éditeur de circuits. Assez simple à prendre en mains, il est surtout l’occasion pour les fainéants (comme moi) d’attendre que certains esprits lumineux mettent leurs mains dans la boue pour pondre de belles choses et les partager. Circuits inspirés de tracés réels ou simples boucles dédiées au gain d’expérience et d’argent (faut ce qu’il faut), ce qui émerge de l’éditeur de circuits offre de belles possibilités de jouer encore un peu plus à MXGP 2021. On peut aussi pour cela passer par le Compound (Complexe dans notre belle langue), zone libre inspirée cette fois par la nature Galloise. La carte est plus vaste que dans MXGP 2020, offre toutes sortes d’environnements (plaines, bois, pistes plus ou moins vallonées, petites zones très techniques) et permet de créer et partager ses courses Waypoint. C’est simple et efficace comme dirait l’autre, et c’est une super occasion de faire rugir les 125cc. En ajoutant à tout cela des courses rapides en solo ou en multijoueur en ligne (pas d’écran partagé malheureusement), on a avec MXGP 2021 une expérience solide et bien fournie.
D’un point de vue technique, le jeu de Milestone se défend bien. Testé sur Xbox Series X, MXGP 2021 affiche une plastique convenable pour le genre (le précédent était déjà assez bien réussi sur Xbox One) et dispose d’un framerate stable. Les courses sont animées, l’IA pas trop bourrine bien que systématiquement avantagée lors des contacts ; on apprécie le rendu des motos et les très nombreux choix que nous offre le jeu quant à la personnalisation du pilote et de la bécane. Côté sonore c’est comme toujours soigné chez Milestone quand on parle motos, mais l’ambiance générale manque probablement d’un peu de corps, de folie… La petite chose qui fait défaut à bien des simulations de courses.
+
- Toujours aussi plaisant à jouer
- Techniquement propre sur Xbox Series X
- L’ajout des 4 circuits iconiques
- Modes éditeur de circuits et Complexe
- Tout l’univers du MXGP…
-
- … A deux circuits près !
- Peu de nouveautés par rapport au 2020
- Progression des niveaux/argent trop lente
- Mode carrière toujours très léger