Test : MXGP 24: The Official Game sur Xbox Series X|S
On dirait que ça le gêne de rouler dans la boue
MXGP 24 reprend les choses là où elles avaient été laissées par un MXGP 2021 plutôt correct. Si l’équipe de développement n’est plus la même, avec les Français d’Artefacts Studios et de KT Racing désormais aux commandes, la feuille de route demeure plus ou moins identique. En tant qu’adaptation officielle de la discipline, MXGP 24 nous propose de vivre le championnat du monde MXGP et MX2 au guidon des motos officielles, dans la peau éventuellement des vrais pilotes, avec forcément toute la batterie d’équipement sous licence sans laquelle MXGP ne serait pas MXGP.
Le jeu comprend ainsi les 20 tracés du championnat 2024 auxquels s’ajoute une poignée de pistes fictives. Ces dernières sont par ailleurs intégrées à la zone d’exploration libre qui nous permet de balader, tester différents modèles et participer à des épreuves libres dans un environnement qui s’étale sur 4km². Cette carte explorable librement depuis le menu principal est d’ailleurs plutôt satisfaisante, offrant toutes sortes de surfaces, de dénivelés et d’installations pour vivre notre passion hors des pistes officielles. Pour le reste des modes de jeu on retrouve naturellement la proposition classique comprenant le mode carrière (on va y revenir), le championnat 2023-2024, le contre-la-montre, les courses simples en solo et enfin le multijoueur en ligne. Ce dernier est assez particulier puisqu’il propose de défier d’autres joueurs sur un circuit et dans des conditions prédéfinies, lesquelles changent chaque jour. Difficile pour nous de vous dire ce qu’il en est vraiment, nous n’avons pas eu l’occasion d’y croiser qui que ce soit. Notons enfin que MXGP 24 ne propose pas de fonctionnalités multijoueur en local.
Nous allons donc parler essentiellement de MXGP 24 en solo et naturellement du mode Carrière, principal morceau de cette édition. On créé un pilote, on choisit une écurie, on modifie éventuellement la teneur des weekends de course en activant ou non les qualifications et/ou en modifiant la durée de base des épreuves (c’est valable aussi dans les autres modes solo bien entendu). La carrière débute par une série d’épreuves sur des circuits fictifs et que l’on doit dominer autant que possible pour atteindre un certain niveau de « likes » sur les réseaux sociaux et porter l’attention des recruteurs sur notre profil. On retrouve ainsi entre chaque course une interface vaguement semblable à Instagram sur laquelle apparaissent quelques photos de nos exploits, des commentaires de fans et où l’on reçoit des petits messages. Une fois le nombre de likes suffisant obtenus, nous voilà engagé en MX2. Les choses sérieuses peuvent débuter. Si l’idée de proposer une introduction de la sorte n’est pas mauvaise en soi, on regrette tout de même sa relative longueur, le jeu nous imposant un peu trop souvent les mêmes tracés. L’introduction mise définitivement de côté, on retrouve alors une carrière qui alterne compétitions officielles, courses annexes et autres face-à-face, ces deux dernière options permettant de gagner l’argent nécessaire à l’inscription aux épreuves du championnat. Parallèlement, progresser débloque des points de compétence à attribuer à l’équipe pour améliorer la gestion de la moto, sur le freinage ou les suspensions par exemple.
Le mode Carrière se veut ainsi sobre et plutôt traditionnel, ce qui n’est pas nécessairement un mal. On y est plutôt habitué et on préfère de toute façon se concentrer sur l’expérience de pilotage. Et c’est malheureusement sur cet aspect précis que MXGP 24 est une franche déception. Les modifications de quelques réglages d’accessibilité disponibles visant à assister le freinage, l’antipatinage ou le contrôle du poids du pilote n’y font rien : le pilotage est dans tous les cas à côté de la plaque. C’est archi-rigide, peu précis, on ne dérape pas assez, le poids du pilote n’exerce aucune influence sur le comportement dans les virages, on ne sent ni ne ressent rien, bref c’est ennuyeux à mourir. Il faut sûrement remonter très loin dans le temps pour retrouver un jeu de motocross à ce point avare en sensations. Et le pire c’est qu’à cela s’ajoute une gestion de la physique surréaliste. La réception des sauts peut se faire n’importe comment, ça passe quasiment tout le temps. On prend appui n’importe comment sur des barrières pour parfois rebondir comme un ballon, et on peut même reste scotché deux belles secondes sur le dos d’un adversaire à la sortie d’un saut. Les optimistes diront qu’au moins cela a le mérite de provoquer peu de chutes… A ce stade vous imaginez bien que l’on ne va même pas chercher à évaluer l’impact des variations de la piste sur le pilotage.
Difficile de trouver de bonnes raisons de s’attarder sur MXGP 24, celui-ci se montrant également peu inspiré sur la forme. On a le choix entre un mode graphismes (4K, 30ips) tout juste correct mais décidément mollasson et un mode performances (2K, 60ips) à privilégier pour apprécier un tant soit peu l’expérience, au prix d’un rendu graphique dès lors franchement quelconque. En ajoutant à tout cela une IA sur rails très peu performante et des bruitages dont on ne garanti vraiment pas le réalisme (la 250 résonne comme un 103), MXGP 24 nous laisse le goût amer de la simple déception.
+
- Contenu officiel du MXGP
- Zone libre sympathique
-
- Pilotage plat, inintéressant
- Gestion de la physique surréaliste
- On s’ennuie ferme après très peu de temps
- Graphiquement en dessous des standards de 2024
- Partie sonore parfois surprenante