Jeux

Narita Boy

Action | Edité par team17 | Développé par Studio Koba

8/10
One : 30 March 2021
29.03.2021 à 17h11 par - Rédacteur en Chef

Test : Narita Boy sur Xbox One

Sexy Boy

En plus de nous proposer des titres à gros budget de façon régulière, le Xbox Game Pass est également devenu le refuge de titres indépendants prometteurs. Des jeux qui n'auraient sans doute pas rayonné à la hauteur de leur potentiel s'ils étaient passés à côté du service de jeux à la demande de Microsoft. C'est exactement le cas avec Narita Boy, une étrangeté sortie du cerveau des développeurs barcelonais de Studio Koba, et qu'il aurait été franchement dommage de passer à côté. Explications.

On a tous vécu les reproches de la daronne qui vient nous rappeler à l’ordre après de longues heures passées devant l’ordinateur ou la console. Quand on se retrouve coincé à l’intérieur du jeu qui a occupé notre esprit toute la journée, on se dit qu’elle avait peut-être raison finalement. Narita Boy nous envoie donc au coeur d’un jeu totalement hors de contrôle, dans lequel il va falloir réveiller le concepteur, le seul à pouvoir remettre les choses en ordre et mettre fin à la rébellion des étalons. Une idée de base qui paraît un peu farfelue mais qui se veut très adulte dans son déroulement avec de nombreux dialogues qui tentent de justifier, parfois trop même, le but de notre héros. Dès les premières secondes de jeu, le titre imaginé par les Espagnols de Studio Koba s’annonce comme un jeu à part, dans son scénario donc, mais surtout dans sa direction artistique.

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Car c’est l’une des principales particularités de ce jeu qui adopte une touche rétro pleinement assumée, un filtre est volontairement appliqué pour apporter une esthétique unique, à laquelle on s’habitue très vite. Ce filtre apporte un aspect légèrement flou et des couleurs un poil terne qui viennent contraster avec le trichrome, ces trois bandes de couleur qui deviennent rapidement un véritable symbole de ce jeu ancré dans les années 80. La musique renforce cette sensation avec des compositions qui rappellent bien les eighties, entre électro au synthétiseur qui rappelle autant certains morceaux des Daft Punk, que le travail réalisé par Kyle Dixon & Michael Stein sur la série Stranger Things. L’ensemble est une réussite absolue qui offre à Narita Boy un cachet réellement unique capable de tirer quelques frissons de plaisir aux joueurs.

Un aspect néo-rétro qui n’empêche pas d’avoir un rendu général très correct, notamment au niveau des animations, dont certaines sont surprenantes comme les explosions. Le jeu est très fluide et c’est plutôt une bonne chose puisque les phases de beat’em all représentent un bon tiers du jeu. Avec un bestiaire hautement diversifié, à tel point de se retrouver en face d’un nouvel ennemi à chaque combat ou presque, Narita Boy pousse à utiliser les nombreuses compétences à débloquer durant l’aventure. Une façon de palier des mécaniques finalement assez classiques dans leur approche et qui subissent un peu la volonté des développeurs de ne pas avoir incorporer d’arbre de compétences pour laisser le choix de l’évolution du héros au joueur. Une décision assez logique finalement puisque cette progression linéaire profite à la mise en place d’un petit côté Metroidvania avec des passages bloqués temporairement, dans l’attente de l’obtention d’une capacité en particulier.

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En dehors de ces phases qui se présentent la plupart du temps comme des petites vagues d’ennemis, avec la présence de quelques boss dont les patterns deviennent de plus en plus complexes et compliqués à gérer au fil de la progression, il faut aussi faire face à des phases de plateformes et d’exploration. Car notre héros croise un grand nombre de portes fermées sur son chemin, avec la nécessité de trouver des clés d’accès qui prennent la forme de nos bonnes vieilles disquettes souples. Le monde reste loin d’être labyrinthique et quelques légers efforts de recherches suffisent à trouver assez rapidement le sésame qui débloquera une porte, puis une autre, et ainsi de suite. Là aussi on sent clairement que la mécanique passe au second plan pour faire un peu plus de place à l’ambiance du jeu et elle seule. Quelques énigmes sont également disponibles et reposent toutes sur le principe de la découverte de symboles de couleur, soit en parlant avec certains personnages, soit en observant le décor. Rien de bien original mais la diversité des mécaniques permet tout de même d’obtenir un ensemble très agréable à jouer, ne laissant aucune place à l’ennui.

Mais finalement on en revient toujours à cette ambiance unique avec l’ambition de découvrir le fin mot de l’histoire et trouver le moyen de réveiller le concepteur. Car tout nous ramène à la biographie de ce personnage mystérieux que l’on apprend à connaître via des fragments de mémoire. Ces moments semblent totalement déconnectés du jeu, avec un aspect touchant qui nous a littéralement pris aux tripes sur certains passages. Un contraste flagrant entre l’univers nerveux et atypique du jeu, et le caractère posé et mélancolique de ces petites phases de souvenirs. Autant dire que Narita Boy se joue autant qu’il se vit, nous rappelant à intervalle régulier aux affres d’une vie ordinaire pour entrer en résonnance avec le joueur lui-même.

8/10
Ils sont devenus rares les jeux qui font le pari de ne pas rentrer dans une case bien définie, et qui privilégient l'expérience de jeu au gameplay. C'est le cas de Narita Boy, qui procure des sensations assez particulières poussées par une direction artistique hors norme et une bande-son absolument géniale. Même si ses mécaniques de gameplay sont très convenues, le jeu de Studio Koba est une expérience vidéoludique tout à fait singulière capable d'embarquer le joueur dans une aventure assez courte, mais franchement inoubliable.

+

  • Ambiance exceptionnelle
  • Bestiaire ultra varié
  • Animations réussies
  • Bande-son magistrale
  • Histoire touchante

-

    • Trop court
    • Gameplay très classique
    • Scénario parfois alambiqué