Test : Neon Inferno sur Xbox Series X|S
Mafiapunk 2055
Il faut croire que les méthodes de la mafia n’auront pas évoluées d’ici 30 ans. En nous entrainant dans un New York futuriste, les développeurs de Zenovia Interactive nous invitent à incarner un agent de la Famille, ayant pour but d’éliminer tous ceux qui cherchent à interférer dans les affaires de Don Lombardi. Un grand ménage à l’italienne que l’on peut réaliser au travers d’Angelo Morano ou de Mariana Vitti, au choix, et cela avant de se lancer dans notre première mission. Si cet écran de sélection et les sprites rappellent tout de suite les beat’em up des années 90 à la Final Fight, Neon Inferno ressemble plutôt à un mix entre un run’n gun et jeu de tir au pistolet façon Time Crisis, le rail en moins. Une expérience de jeu originale donc, à classer dans la catégorie des jeux néo-rétros si on considère cette volonté de livrer une expérience de jeu moderne en s’appuyant sur une direction artistique qui n’a rien à envier aux plus belles productions sorties à la fin du siècle dernier.
Car Neon Inferno possède un style pixelart qui attire l’oeil tout de suite. En lorgnant plutôt vers le côté cyberpunk que vers le post-apo d’un Double Dragon, le titre de Zenovia Interactive nous envoie dans un monde de haute technologie où les machines sont au service de la police locale et de la pègre, tandis que les néons illuminent les ruelles sombres d’une ville en proie au chaos. Au total, ce sont six chapitres qui sont proposés ici, avec différents environnements qui permettent de traverser des décors souvent bien réalisés, allant de la zone de guerre à l’opéra, en passant par l’autoroute. Mais c’est surtout du côté de ses mécaniques de jeu que Neon Inferno apporte un vrai souffle nouveau, avec de l’action qui se déroule sur deux plans, et la possibilité d’éliminer des ennemis qui se trouvent au premier ou au second plan, obligeant le joueur à faire preuve d’une certaine gymnastique pour se sortir de situations parfois périlleuses. Autant vous dire que le jeu de Zenovia Interactive oblige à avoir l’oeil partout, et ne galvaude absolument pas sa volonté de nous proposer une bonne grosse dose d’action qui oblige à rester concentrer en permanence.
Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée d’incorporer trois modes de difficulté, auxquels s’ajoute un mode Arcade à réserver aux plus coriaces d’entre vous puisqu’il s’agit d’une transposition du mode Difficile, mais sans checkpoints. Autant dire que parvenir à finir une mission sans perdre ses quatre malheureux points de vie (en sachant qu’il n’y a aucune possibilité d’en récupérer en chemin) ne pourra se faire qu’en connaissant parfaitement chaque niveau, et en faisant preuve d’une habilité très largement supérieure à la moyenne. D’autant que le nombre de points de vie n’est pas la seule différence entre les différents modes de difficulté, puisque le nombre d’ennemis et leur type de tir est également influencé par ce choix. A mesure que l’on avance, on se rend aussi compte que les checkpoints deviennent de plus en plus espacés, et forcent parfois à refaire des passages un peu plus longs, où s’enchainent parfois deux mini-boss. Là encore, Neon Inferno pousse clairement au dépassement de soi, tout en offrant la possibilité de mapper les boutons de la manette comme on le souhaite, et adapter ainsi le gameplay à notre propres habitudes de jeu.
L’autre particularité du titre de Zenovia Interactive tient au fait que nos héros sont équipés d’une épée, en plus de leur arme à feu. Un élément important dans la mesure où votre lame est capable de frapper les «tirs verts» des ennemis, et vous donne la possibilité d’activer un bullet-time qui vous laisse le temps de choisir à qui les renvoyer. Cela apporte une petite touche de dynamisme supplémentaire, à un jeu qui n’en manque pas vraiment déjà de base. On traverse ainsi les niveaux en alternant entre les coups de lame et les tirs dans 8 directions (sans compter le second plan), avec quelques séquences de moto et des affrontements de mini-boss qui viennent briser tout sentiment de monotonie avant même qu’il se présente. Pas le temps de s’ennuyer, pour une aventure qui peut se plier en peu de temps en mode Facile, mais qui cherche surtout à miser sur la capacité du joueur à s’améliorer essai après essai, et l’espoir d’obtenir un maximum d’étoiles en fin de mission dans les modes de difficulté plus relevés. Un petit côté scoring qui se traduit aussi par la possibilité d’acheter des améliorations entre deux niveaux, avec le regret toutefois que ces bonus ne soient pas hyper évidents à équiper.
Cela n’empêchera pas les amateurs de jeux d’arcade de prendre énormément de plaisir à traverser les niveaux sous le feu des armes ennemies, avec la possibilité de rajouter un filtre CRT plus ou moins prononcé pour ajouter des scanlines, et de bomber l’écran pour se donner l’impression de jouer sur une véritable borne d’arcade. De petites options qui ne coutent pas grand chose, mais qui montre combien l’équipe de développement à chercher à reproduire l’ambiance des vieux titres de l’époque. C’est aussi le cas concernant les boss, souvent immenses et disposant de plusieurs formes, qui viennent conclure en beauté chaque niveau. La musique fait sa part, avec des thèmes parfois inattendus pour ce type de jeux, mais qui fonctionnent plutôt bien tout en contribuant au cachet unique du titre. Même constat au niveau des cinématiques et des animations, plutôt soignées, et qui participent là aussi à nous plonger avec plaisir dans cette aventure courte mais intense. Cerise sur le gâteau, Neon Inferno peut se jouer à deux joueurs tout du long, ce qui constitue un argument supplémentaire pour se lancer dans un titre qui ne manque décidément pas d’atouts.
+
- Jouable à deux en coopération
- Plutôt joli visuellement
- Action intense et boss immenses
- Boutons entièrement mappables
- Excellente courbe d'apprentissage
-
- Scénario totalement inintéressant
- Un peu trop court malgré tout
- Capacités bonus mal exploitées


