Test : New World Aeternum sur Xbox Series X|S
Le dernier arrivé n'est pas toujours le mieux servi
La première différence qui oppose diamétralement les deux jeux d’Amazon Games, ce sont leurs modèles économiques. Throne and Liberty est un free-to-play qui dispose d’une boutique et de microtransactions plus ou moins classiques (apparences, passe saisonnier…), tandis que le second, celui qui nous intéresse aujourd’hui, nécessite que l’on passe à la caisse. Par contre, une fois votre portefeuille libéré de quelques euros, vous pouvez y jouer sans aucune limite (hormis l’indispensable passe), contrairement à un certain Final Fantasy XIV qui nécessite un abonnement mensuel pour pouvoir parcourir les terres d’Eorzea. Une politique tarifaire qui est donc différente pour chaque jeu et qui prend une forme plutôt classique pour New World : Aeternum.
Prenons désormais un petit moment pour nous pencher sur le cas d’Aeternum. Véritable réussite à son lancement sur PC, le jeu débarque donc sur nos machines en ce doux mois d’octobre, nous proposant une expérience complète comprenant le DLC déjà sorti et tout le contenu qui l’accompagne lui et le jeu de base. Cela signifie donc que l’expérience proposée est tout simplement gargantuesque. Pour parvenir à faire le tour de la proposition, préparez d’ores et déjà des centaines d’heures de jeu qui seront partitionnées entre les différentes activités proposées : campagne, quêtes annexes, PVP, artisanat, donjons… les possibilités sont nombreuses (trop ?) et il est difficile – pour ne pas dire impossible – de faire le tour de l’ensemble du contenu. On va d’ailleurs se pencher sur tout cela, de la manière la plus simple et claire possible.
Nous débutons donc notre tour d’horizon par le commencement : la création de notre personnage. Comme tout bon MMORPG, il faut donc créer l’avatar que nous allons contrôler tout au long de notre partie. Sur ce point, étonnamment, New World : Aeternum est plutôt chiche en possibilités. On s’attendait sincèrement à ce qu’il y ait davantage de choix, et surtout on aurait aimé que le résultat soit un peu plus joli à l’écran. Bref, une fois créé, nous découvrons le point de départ de notre aventure : une escapade au cœur d’un bateau qui fait naufrage. On y rencontre une entité qui souhaite se procurer un pouvoir qu’on lui subtilise rapidement, la dressant contre nous. S’ensuivent alors divers évènements qui nous amènent sur l’ile où se déroule toute l’histoire, une île que l’on traversera aux grés des missions de l’histoire principale. Ces dernières sont nombreuses, très nombreuses, et nous amènent à découvrir un scénario peu surprenant qui peine à intriguer. Les personnages que l’on rencontre et qui nous suivent manquent de charisme et on ne s’attache jamais vraiment à eux. Pourtant, en dépit de cela, on se prend au jeu et on apprécie le voyage, surtout grâce aux paysages que l’on parcoure. Sur le point de l’histoire, New World : Aeternum fait mieux que Throne and Liberty, mais n’atteint jamais l’intérêt ni l’aura d’un Final Fantasy XIV.
Evidemment, comme tout bon MMORPG, le bébé d’Amazon Games propose son lot de quêtes annexes qui viennent jalonner votre périple. En général, elles se trouvent soit dans les villes, soit sur les lieux des quêtes principales. Ici aussi, les missions proposées sont particulièrement nombreuses tout en étant peu intéressantes. On se retrouve – dans la très grande majorité des cas face à des quêtes fedex plutôt classiques : tuer une série d’ennemis, aller à tel endroit pour récupérer un objet précis… Que ce soit pour la campagne ou pour les quêtes annexes, New World : Aeternum adopte un schéma on ne peut plus classique que tout amateur du genre reconnaitra aisément. Pas de surprise donc, mais un système fonctionnel qui a déjà été éprouvé par le temps et au travers de nombreux titres. On ne révolutionne pas le genre aujourd’hui, mais on nous propose une œuvre classique et efficace. C’est déjà pas mal.
Et si tout cela vous fatigue à l’avance, sachez que New World : Aeternum offre un panel d’autres activités plutôt conséquent : dépeçage, récolte, pêche, abattage, extraction de minéraux, musique… Chaque métier dispose de sa propre jauge de niveau qui évolue au fil de votre pratique. Prenons le cas de l’abattage par exemple. Au départ, à l’aide de votre hache, vous ne pouvez vous attaquer qu’à de petits arbres. Mais une fois le niveau 50 atteint (sur un total de 250 !), il est possible de passer à des arbres adultes, ce qui vous permet de mettre la main sur des matériaux de plus en plus rares. L’intérêt ? La fabrication, ou le « craft », comme on l’appelle dans le milieu. Tout ce que vous rassemblez a un seul et unique objectif : vous permettre de créer des objets d’équipements ou de décoration pour rendre votre personnage plus puissant ou pour que votre maison soit plus jolie. Évidemment, pour créer ce qu’il y a de mieux, il faut absolument atteindre les niveaux supérieurs, ce qui nécessite du temps et de la récolte, autrement dit vous allez « farmer ». Sachez cependant qu’il ne s’agit pas d’une obligation mais d’une proposition offerte par le jeu, ce qui signifie que vous pouvez atteindre le niveau maximum du jeu, le niveau 65, sans pour autant passer par ces activités. À vous de voir comment vous souhaitez vivre votre aventure et dans quel ordre vous souhaitez avancer. New World : Aeternum est un jeu qui vous offre de nombreuses libertés et qui ne se montre jamais contraignant.Une immense qualité qui permet d’apprécier l’expérience comme on l’entend.
Penchons nous maintenant sur l’un des aspects les plus importants des MMORPG : l’évolution de notre personnage. En général, dans les titres du genre, plus nous montons en niveau, plus on débloque des capacités. Ces dernières se montrent assez nombreuses et, une fois arrivé au bout du jeu, elles complètent le bas de notre écran par dizaines (c’est peut-être un peu excessif, mais dans Throne and Liberty ou Final Fantasy XIV, on dispose d’un grand nombre de compétences à employer). De ce côté-là, New World : Aeternum joue la carte de la simplicité et prend le contre-pied des classiques du genre. Vous pouvez porter deux armes (parmi la douzaine proposée). Chacune d’entre elles dispose de son expérience, de son arbre de talents et de la possibilité d’assigner jusqu’à trois compétences différentes. Trois, pas plus. Si vous comptez les deux armes, cela signifie donc que vous disposez, en tout et pour tout, de 6 compétences maximum. Un chiffre relativement faiblard qui a un avantage et un défaut. Ce qui est positif, c’est que c’est terriblement simple à prendre en main. New World : Aeternum est un jeu d’action qui ne fonctionne pas de manière automatique, comme d’autres. Vous pouvez parer, esquiver et attaquer de manière basique (attaques légères ou lourdes), ou employer l’une des trois compétences assignées à l’arme équipée. On change facilement son équipement en employant une touche et ensuite on peut utiliser la seconde salve de capacités. Une flexibilité plutôt intéressante qui montre toutefois très rapidement ses limites. En effet, après quelques heures de jeu et sans avoir atteint le palier du niveau 65, on se rend compte que l’on tourne en rond. On emploie sans cesse le même combat, tapotant vivement les mêmes touches, afin de vaincre nos ennemis. Frustrant ! Alors, évidemment, il est possible de contourner le problème en changeant d’arme (et donc en employant d’autres compétences), mais alors on reprend au point de départ, et il ne s’agit pas forcément de la manière la plus évidente d’évoluer et d’avancer. De notre point de vue et après de nombreuses heures de jeu, ce système de jeu et d’évolution se montre assez décevant. Bien que cela puisse être étonnant, New World : Aeternum se veut nettement plus limité que son petit frère, Throne and Liberty.
Heureusement, New World : Aeternum possède un autre argument de taille. Se déroulant au XVIIe siècle, l’équipement proposé dispose, en plus des épées classiques ou de la magie, d’armes à feu. Une possibilité qui fait mouche dès les premiers instants et qui fonctionne parfaitement. On prend immédiatement du plaisir à mettre en joue nos adversaires avant de passer sur notre arme de corps-à-corps dès qu’ils s’approchent. C’est grisant, fonctionnel et prenant et cela prend tout son sens une fois que d’autres joueurs – et ils sont nombreux – se joignent à la fête. Une partie d’entre eux se jettent au corps-à-corps afin d’occire l’ennemis tandis que l’on aligne nos tirs avec le plus de précision possible. Et quand les choses se complexifient pour ceux qui sont trop proches, on intervertit les rôles pour reprendre le combat. Cette flexibilité est indéniablement la meilleure idée proposée par New World : Aeternum.
Bien entendu, au-delà de ce grand tour d’horizon, il nous reste à aborder l’un des aspects les plus importants du jeu : le contenu « end game ». Une fois le niveau 65 atteint et l’histoire achevée, New World : Aeternum propose son lot de possibilités afin de vous maintenir en activité sur le jeu et d’obtenir toute une série de récompenses plus ou moins importantes. De ce côté-là, et contrairement à Throne and Liberty, on retrouve ici une kyrielle de possibilités : affrontement contre des boss en 1 contre 1, PVP classique en arène en 3 contre 3, nombreux donjons, des assauts contre des boss en compagnie d’alliés, contrôle d’avant-postes, invasions qui ressemblent à une horde… Les possibilités sont aussi variées que nombreuses et il est clair que les joueurs auront l’occasion de rester sur le jeu pendant un bon moment. On a rarement vu autant de contenu au lancement d’un MMO, lancement qui n’en est pas vraiment un puisque – on vous le rappelle – le titre est sorti sur PC en 2021. Nous avons donc la chance de profiter des quelques années de gestation pour découvrir un titre au contenu faramineux. Évidemment, pour le reste, cela dépend du temps que vous pouvez consacrer à un titre de cet envergure, mais en l’état, la proposition est tout simplement gigantesque.
Terminons ce test par la partie technique du jeu. Sur ce point, soyons clairs, hormis des environnements souvent réussis, New World : Aeternum est clairement en deçà de tout ce que propose son petit frère, Throne and Liberty. Les personnages sont horribles – tout comme les armures – et les animations sont indignes des jeux actuels. On peine à observer les PNJ avec lesquels nous discutons, c’est dire. Autre point qui interpelle : les déplacements rapides. Dans Throne and Liberty, c’est immédiat. Et même si cela cause quelques ralentissements, c’est un véritable plaisir à jouer. Dans Aeternum, par contre, tout est plus lent. Même l’invocation de la monture prend un temps certain, contrairement à tous les jeux du genre. Cela étant, en dépit de ces défauts, il faut reconnaitre que le jeu s’est montré fluide durant toute notre période test. Nous n’avons pas non plus rencontré le moindre bug ou subi une quelconque déconnexion. Techniquement, c’est du solide. Sur le plan de la direction artistique, par contre, il faut reconnaitre que le jeu se montre assez classique. Les environnements sont souvent beaux, mais ils ne sortent pas de l’ordinaire. On aurait aimé un peu plus de folie au cours de notre voyage.
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- Environnements réussis ;
- Facile à prendre en main ;
- Contenu gargantuesque ;
- Métiers et activités variées ;
- Histoire agréable à suivre ...
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- ... mais qui ne révolutionne rien ;
- Visages laids ;
- Compétences limitées ;
- Evolution timide ;
- Classique, trop classique ;
- Techniquement limité.