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NFL Fever 2004

Sport | Edité par Microsoft Studios | Développé par Microsoft Games Studio

8/10
360 : 19 septembre 2003
26.10.2003 à 10h15 par - Rédacteur

Test : NFL Fever 2004 sur Xbox

Ayé, le premier jeu de la gamme XSN Sports vient de faire son apparition sur Xbox : il s’agit de NFL Fever 2004. Pour une majeure partie de la population française, ce sera le titre le moins intéressant du lot, le football américain ne déchaînant pas les foules hors de son pays d’origine. Pourtant, grâce à un système (relativement) simple, à une réalisation honnête et surtout à un mode Live bien pensé, la mouture 2004 de Fever pourrait bien s’imposer face à une concurrence rude, composée de Madden 2004 d’EA Sports et de ESPN Football 2k4 de Sega, rien que ça.

Teutchdaön kézako ?

En grand seigneur que je suis, je vais vous exposer le plus rapidement possible les règles de base du football US, pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore (et Dieu sait s’ils sont nombreux à mon avis). Le terrain est décomposé en lignes de 1 yard chacune (1 yard vaut 0.9m me semble-t-il) et chaque équipe à 4 essais pour parcourir 10 yards, que ce soit à l’aide d’une passe ou d’une course. Si l’équipe parvient à passer 10 yards ou plus, rebelote, c’est reparti pour 4 essais jusqu’à ce que le touchdown soit marqué. Si elle n’y arrive pas le ballon passe à l’adversaire. Simple comme bonjour non ?

La complexité apparente de ce sport vient surtout du nombre effarant de tactiques que les entraîneurs mettent au point pour attaquer et défendre (qui ressemblent souvent à un plat de spaghettis vu de haut), mais une fois le système pigé et les meilleures stratégies apprises par cœur, on s’y fait et la sauce prend plus vite qu’on ne le pense.
Vous savez maintenant tout (ou presque, hum) du monde du

football américain, on peut maintenant s’intéresser à ce Fever 2004 plus en

profondeur.




Ca c’est du beau poulet, nourri à l’hormone comme il se doit

Ce n’est un secret pour personne, les joueurs de foot US sont chargés comme des mules, il faut ce qu’il faut pour encaisser autant de tampons (et de biftons) et subir une telle pression. Forcément, ce traitement de folie (créatine au p’tit déj, nandrolone à midi, EPO au goûter et un coup de beaujolais avant d’aller au dodo) les transforme en montagnes de muscles capables de s’accoupler avec une Fiat 500 en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Jésus Marie Joseph pourvu qu’il ne me voie pas ».

NFL Fever retranscrit assez fidèlement le physique sculptural des athlètes et la modélisation n’a pas vraiment à rougir de la concurrence. Les casques rutilent, les maillots se salissent et les bassins craquent avec grâce sous les ramponneaux adverses. Pas grand-chose à dire donc côté graphismes, ça me semble un poil moins détaillé qu’un Madden (EA aime la surenchère visuelle, y’a qu’à voir le dernier Fifa) mais ça reste dans une bonne moyenne, les jeux de Foot US se ressemblant presque tous depuis quelques années.

On peut toutefois pointer du doigt le relatif manque d’animation(s) du jeu. La gestuelle in-game est impeccable (raffuts, 360° et plaquages sont plus vrais que nature), mais tout le reste manque un peu de vie, de fantaisie. Les célébrations post-touchdown sont peu nombreuses et pas assez marquées, et le constat est le même pour les autres « cinématiques », que ce soit suite au sack d’un quarterback ou après une course de 70 yards ponctuée de 4 raffuts et 2 feintes que même Zizou il aurait été dans le vent. Dommage, d’autant plus que les pratiquants de ce sport ne sont pas avares en excentricités en tout genre…



My tailor is rich, and my neck is broken

S’il y a bien un truc plus incompréhensible que les tactiques de football américain, c’est bien le commentaire de match de foot américain. Dans le genre moulins à paroles, les commentateurs se posent là. Malgré ma légère imperméabilité au langage footballistique, j’ai quand même pu saisir quelques descriptions de stratégies (pourquoi la défense en 4-3 ça marche pas dans telle situation, etc.), et le coach vous donne parfois des conseils qui peuvent être judicieux, à vous de voir (et d’écouter, parce qu’avant d’appliquer les consignes faut les piger), ce qui reste appréciable.

Quant aux sons et bruitages ingame, ils sont excellents. Les bramements des joueurs sonnent bien à l’oreille, les chocs sont violents et quand on part en courant comme un dératé, on croirait presque entendre le souffle rauque du mec qui vous court après (et qui est payé 15M par saison pour vous transformer en rubik’s cube, c’est dire s’il est motivé), ça fait froid dans le dos (et puis après ça fait plus rien, parce que quand il vous a rattrapé c’est la tétraplégie assurée).

Les musiques dans les menus sont sympathiques (pas trop hardcore, ça fait plaisir pour une fois) et si elles ne vous plaisent pas, il est toujours possible de mettre votre bande son.



Dallaaaas, ton univers impitoyâââbleuuhh

En fait je ne vais pas vous parler de Dallas, de son univers impitoyable et des costards à 800$ de Patrick Duffy mais plutôt du monde, tout aussi impitoyable, de la Dynasty. Pas la Dynasty de la 2 le matin à 9h, mais de celle de Fever bien entendu. Sous ce nom princier ce cache le mode championnat du jeu, mais attention, ce n’est pas d’un championnat de fillettes haltérophiles qu’il est question ici, mais bel et bien de l’aventure d’une vie (ce n’est pas pour rien qu’on appelle ça la dynastie d’ailleurs). Vous serez convié à prendre en main une équipe du championnat NFL, et de la mener à la consécration (ou à la honte) saison après saison, pendant un bon moment (je me souviens pas du nombre de saisons, mais c’est énorme). Honnêtement, je ne pense pas que beaucoup d’entre vous iront jusqu’au bout, car finir une saison n’est pas vraiment une sinécure, alors 30… En plus de ça, vous aurez à gérer votre effectif année après année, et vous devrez renégocier les contrats de vos stars pompeuses de flouze, effectuer la draft pour récupérer des jeunes prometteurs, etc. Pas de tout repos donc, ce mode Dynasty vous assurera d’une durée de vie solo conséquente, au moins jusqu’à la sortie de Fever 2015. Au moins.

Petite précision, le jeu comporte un

tutorial très bien fait, pas chiant pour un sou et qui vous apprendra les bases

du jeu en deux temps, trois mouvements. Vous apprendrez à passer la balle de

plusieurs façons différentes (avec un bouton, pour les débutants ; avec la

gâchette, pour les habitués ; avec la gâchette et le stick droit, pour les

bicéphales) et les diverses possibilités une fois la balle sous le bras

(sprints, raffuts, contorsions, plongeons et feintes diverses). Bref, ce

tutorial, simple et relativement court, saura vous mettre la main au pani… euh,

le pied à l’étrier bien plus vite que je ne saurais le faire.

Born to be a Live

Malheureusement, je n’ai pas eu le loisir de tester le service XSN, mais j’ai quand même pu faire quelques parties online, et de ce côté-là, on peut dire que tout va bien pour NFL Fever 2004. Aucun lag rencontré face aux deux adversaires (américains) que j’ai rencontré, impeccable. Toutefois, les parties ne sont pas franchement légion, et j’ai dû créer une partie et attendre quelques minutes pour qu’un intéressé veuille bien se montrer. Attention donc si vous comptez exclusivement jouer sur le Live, d’autant plus qu’il faut compter avec le décalage horaire des ricains. Une large panoplie de filtres vocaux est disponible, c’est appréciable, même si pas indispensable. Inutile de vous dire qu’arriver à comprendre votre adversaire américain sera un plus grand défi que de le battre, les amateurs de Foot US étant plus certainement des gros rednecks à l’accent démentiel plutôt que des linguistes confirmés, à la prononciation irréprochable (lors d’un match j’ai d’ailleurs été obligé de débranche mon micro, pour éviter la honte d’avoir à expliquer à mon adversaire que je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’il baragouinait).

La fonction Xbox Live de Fever 2004 est

donc totalement au point, il ne restera donc plus qu’à trouver des victimes, ce

qui sera certainement le plus difficile, à moins que vous connaissiez des potes

amateurs de Foot US.

Conclusion, NFL Fever 2004 est un très bon jeu de Foot US, le meilleur choix actuellement sur Xbox étant donné que son seul concurrent (ESPN Football de Sega n’est pas sorti), Madden 2004, ne permet pas de jouer en ligne (même s’il est un peu plus complet et plus abouti techniquement). Le tutorial très bien conçu permet de se familiariser rapidement avec le système de jeu et le mode Dynasty ne prendra fin qu’avec l’apparition de vos premiers cheveux blancs, c’est certain. Un bon achat, mais pour les amateurs seulement.

+

    -

      • Les menus sont aussi soignés que le jeu, seules certaines transitions dans l'animation des joueurs font tiquer. On aurait aimé plus de punch dans les célébrations post-touchdown.
      • Le tutorial aide à prendre le coup en 2 temps, 3 mouvements. Le gameplay reste toutefois moins pointu que chez ses concurrents.
      • Comme chez ses concurrents, Fever 2004 ne vous lassera qu'à la sortie de son successeur, tellement les modes son étoffés et nombreux.
      • Bandes son perso au rendez-vous, commentaires efficaces et bruitages bien comme il faut, du tout bon.
      • Vraiment agréable à jouer, Fever 2004 (comme Inside drive) souffre un peu de la concurrence acharnée qui règne dans le milieu des simus de sports US. Toutefois, sa relative simplicité face à ses concurrents en fait un bon jeu pour s'entraîner au foot US.
      • Avec le XSN et le peu de lag qui sévit sur le jeu, les amateurs de Foot US peuvent se jeter dessus sans hésiter, si toutefois ils ont le courage d'attendre parfois un bon moment pour trouver un adversaire.

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