Jeux

NHL 12

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Canada

8/10
360 : 09 septembre 2011
04.11.2011 à 15h46 par - Responsable |Source : www.xbox-mag.net

Test : NHL 12 sur Xbox 360

Les play-offs terminés (gloire aux Bruins de Boston), EA Sports a attendu le mois de septembre pour sortir, comme chaque année, son nouvel opus NHL. Eternelle question qui accompagne cette sortie : mise à jour ou version à part entière ? Ce ne sont pas les graphismes rigoureusement identiques à ceux de la version précédente qui apporteront un début de réponse. Mais entre le recueil des doléances, les annonces orchestrées des améliorations à venir et la présentation des légendes on pouvait aussi espérer le meilleur. Score final avec ce test à bâton rompu.


Ice Scream

La première fois qu’on lance le jeu, celui-ci nous envoie directement sur le remake du dernier Winter Classic (l’équivalent médiatique du Super Bowl) au Heinz Field, le stade des Steelers de Pittsburgh. Pas le temps de se poser de questions, le palet (rondelle en québécois) est lâché. Tous les ingrédients sont là pour que votre immersion soit totale et immédiate : vitesse, puissance et poussette (enfin pour les plus timides). Parmi les évolutions les plus significatives (il y en aurait plus de 300 au total) on appréciera le nouveau moteur physique des joueurs… aïe aïe aïe (dans tous les sens du terme). En face à face, David ne peut plus rien contre Goliath. Le poids, la taille, la dextérité, chacun devra se battre avec ses armes pour garder l’équilibre, au risque de se voir sécher, d’en perdre son casque, de devoir compter les bris de glace après l’explosion du plexi, ou de rejoindre ses coéquipiers sur le banc après avoir été éjecté. Toute une poésie. A cela s’ajoute la fluidité des mouvements. Tour de passe gagnant grâce à des animations plus fines au service du réalisme. Les enchainements (dekes en anglais), mêmes les plus complexes, seront dès lors mieux compris donc mieux exécutés.


Pour une fois les gardiens ne sont pas en reste. Au cours des éditions précédentes, ils bénéficiaient d’un champ magnétique les protégeant de tout contact. Aujourd’hui ce sont des hommes comme les autres. Dès lors, vous ne serez plus surpris de les voir lâcher leurs gants pour écraser des mouches collées à votre joue, vous pousser parce que vous gâchez leur panorama, ni même d’être à l’initiative d’une bagarre (perdue de vue depuis l’édition de 2004). Mais attention ne répondez pas trop vite au risque d’être puni par l’arbitre (toujours seul à orchestrer les débats) pour obstruction. Si en plus vous déplacez les cages, vous aurez toutes les raisons de leur en vouloir, surtout qu’ils réaliseront des arrêts encore plus spectaculaires, feront le papillon (merci Mr Roy), joueront du bouclier et de la jambière telle une danseuse.


Je suis une légende…

Soyez rassurés, l’IA a été améliorée pour tous les protagonistes. En attaque, l’équipe travaillera pour assurer la remontée du palet, en occupant tous les espaces disponibles. Dans les deniers mètres, leur mobilité permettra différentes combinaisons de tir. A contrario, en défense, les joueurs couvriront mieux tous les acteurs adverses en essayant de couper les lignes de transmission avec plus de nuance. Les coachs peuvent être fiers de leurs beaux bébés. Mais au final, on constatera que les actions se ressemblent au fil des matchs, l’IA a tendance à reproduire des schémas certes plus étoffés mais assez répétitifs, plus contraignants qu’adaptatifs. L’improvisation et le renouveau auront du mal à trouver leur place. Une petite dernière pour la route : tous les éléments prennent vie. Le palet n’est plus l’extension naturelle du bras de son porteur, il est géré en tant qu’élément indépendant. Vous pourrez jongler avec et passer pour un virtuose ou bien vous le faire chiper en toute simplicité et réaliser que vous êtes la risée de la patinoire.


Le mode Be a Pro a été revu pour apporter plus de réalisme. Le joueur incarné (pour rappel, vous ne contrôlez que ce joueur) pourra démarrer sa « carrière » dès la ligue junior (CHL), bénéficier de conseils pertinents de ses coachs successifs, gravir les échelons, être drafté et recueillir les prix les plus convoités (et battre des records). Une vraie prise en charge bien orchestrée (voire trop). Par exemple, le temps de jeu réel, à la différence de la version 2010, est géré par le système, et il n’est pas possible de revenir sur la glace quand on le souhaite. Seule possibilité, simuler la séquence « de repos » jusqu’à ce que le coach « daigne » vous faire rentrer. Maintenant tout se mérite, et seuls les meilleurs seront souvent sollicités. A vous de jouer des coudes. Quant au mode Be a Legend, il permet d’incarner 7 des meilleurs joueurs (selon le sondage EA Sports) qui ont marqué l’histoire du hockey. On retiendra notamment Mr Gretzky alias the Great One ou encore Gordie Howe.


Le compte est bon

On regrettera néanmoins que ces incarnations se fassent en totale anachronisme. Voir jouer Borje Salming face à Steven Stamkos (jeune joueur des Lightning de Tampa Bay présent sur la jaquette), dans les conditions actuelles, relève plus de l’amusement (voire de l’arcade) et les puristes y seront sensibles. La classique Hivernale. On en a tous rêvé, Electronic Arts l’a fait. Jouer un match d’exception en extérieur devant plus de 60000 spectateurs dans un stade aménagé pour l’occasion. Cet évènement remis au goût du jour en 2003 se déroule sous une neige battante qui n’est pas étrangère à l’aura particulière dont jouit ce match. Rien d’exceptionnel, mais juste indispensable. Enfin toutes les mises à jour d’usage ont bien été faites, avec notamment l’arrivée des Winnipeg Jets (anciennement les Thrashers d’Atlanta avant la vente de la franchise), l’ajout des principales ligues et patinoires européennes, les compositions d’équipe actualisées…

Le plus bluffant dans ce NHL 12 restera sûrement ce qui fait la particularité des américains, leur amour pour les statistiques. Il y a en partout, sur tout et même au delà. Mais quelle précision et réalisme ! Toute l’interface (Action Tracker) a été revue, fidèle à ce que l’on retrouve sur le site officiel de la NHL. Les initiés se sentiront à l’aise dans ces enchainements de tableaux, avec leurs farandoles de chiffres et calculs scientifiques. Les autres n’auront qu’à… les ignorer. Tout est paramétrable ou suggéré, chacun en fait ce qu’il veut, en fonction de ses envies, compétences, humeur. S’affranchir des règles de jeu (même si elles sont simples et logiques), didacticiel à chaque fois plus riche, automatisation du drafting…

Test rédigé par Xavier Blanchard, fondu (!) de hockey et spécialiste incollable de la licence d’EA, qui répondra avec plaisir à vos questions sur le forum !

EA Sports a mis la crosse plus haute avec cette nouvelle mouture. La concurrence aura du mal à faire aussi bien, d’autant plus que cette année son redoutable concurrent (toute proportion gardée, car le fossé est depuis longtemps creusé) NHL 2K par la voix de son studio 2K Sports a jeté l’éponge (définitivement ?). La glace est donc libre. Maintenant cette version surfe sur les améliorations significatives apportées lors des deux versions précédentes. Sans être décisives, les nouveautés apportent du confort, du réalisme, ça n’est pas énorme mais c’est déjà bien. Les novices seront ensorcelés, les intermittents prendront du plaisir à découvrir les nouvelles fonctionnalités, alors que les initiés porteront plutôt un œil critique et feront un focus sur les approximations. Quel luxe !

+

  • Moteur physique
  • L'Action Tracker
  • Gardiens de but plus actifs
  • Mode Be a Pro amélioré

-

    • Ajout des légendes, plus arcade que réelle nouveauté
    • IA contraignante
    • Moteur graphique inchangé