Test : Ninety Nine Nights II sur Xbox 360
99 nuits en enfer
Dans une vie de joueur, il arrive toujours un moment, où l’on se prend à aimer un jeu contre tout raisonnement logique. Avec du recul, on constate qu’un jeu peut être d’une répétitivité sans nom, qu’il ne nous met pas vraiment une claque sur le plan technique, que le gameplay consiste à matraquer deux ou trois boutons… pourtant on y revient toujours et on y prend du plaisir. Voilà ce qu’on peut appeler un jeu addictif. Personne ne sait pourquoi, mais la sauce prend et le joueur prend son pied. L’histoire est remplie d’exemples, mais c’est celui de Ninety Nine Nights qui nous intéresse aujourd’hui. Avec l’arrivée de cette suite on constate avec stupéfaction que le concept est toujours aussi efficace. En gros, le joueur dirige un guerrier plus que compétent qui massacre les ennemis par centaines. Attention, cette expression est parfois galvaudée, mais croyez le, elle prend dans ce jeu tout son sens. A chaque niveau, ce sont de véritables armées de soldats ennemis qui seront tranchées par le fil de votre lame.
Pour cette suite, Feel Plus semble avoir fait table rase du passé. Le scénario, tout nouveau tout chaud, prend racine dans un monde où le seigneur des ténèbres déverse ses légions sur le monde pour tenter de le contrôler. Ce scénario catastrophe ultra cliché propose tout de même une originalité. Si ledit seigneur n’a pas dérobé l’orbe de la lumière avant une durée de 99 nuits (d’où le titre), il devra repartir dans son monde d’origine. Le jeu commence quelques jours avant l’échéance fatidique, alors que seul le royaume Elfique tient encore tête aux armées démoniaques. Un héros humain dénommé Galen vient alors porter main-forte à la résistance. Très vite, il sera secondé par quatre autres héros, et ensemble ils auront pour tache de déjouer le plan du grand méchant de l’histoire. Concrètement, chaque personnage aura sa propre campagne, et les différents scénarios s’entrecroiseront, donnant un semblant d’intérêt à l’histoire. D’ailleurs, celle-ci est contée par de cinématiques qui ont au moins le mérite de se laisser agréablement regarder grâce à une mise en scène correcte. Au passage lors de l’introduction du jeu, on reconnaîtra très rapidement le style de Feel Plus, tant le combat de Galen rappelle l’entrée en matière de Lost Odyssey.
Un contre tous et tous au cimetière
Niveau Gameplay, le jeu se montre plutôt basique. S’il reste possible de sauter, d’esquiver les attaques ou de s’en protéger, l’essentiel de votre temps de jeu sera occupé à marteler les boutons d’attaque, et parfois de lancer des attaques spéciales dévastatrices. Bourrin jusqu’au bout des ongles, Ninety Nine Nights 2 semble être calibré pour ceux qui aiment se défouler. Mais cela serait sans compter sur la difficulté du jeu, particulièrement mal réglée. En effet, selon les situations, le jeu oscillera entre le « finger in the noze » et l’arrachage de cheveux en règle. Les ennemis de base sont en général assez peu hostiles, si tant est qu’on arrive à bien gérer son espace vital. Par contre les boss sont largement plus problématiques. Heureusement, le développeur a prévu pour le joueur la possibilité de gagner en expérience. Chaque niveau complété apporte ainsi son lot d’orbes rouges, qui permettra de faire progresser le personnage, ses armes, ou encore son équipement. Vu qu’il est possible de « leveller » en faisant en boucle les niveaux les plus simples, battre le boss qui vous bloquait sera du coup possible avec un peu de patience.
On parlait plus tôt des équipements. Ils ont un aspect important du jeu, dans la mesure où il faudra sélectionner avec soin en début de chaque niveau les accessoires les plus adéquats. Il en existe un très grand nombre dans le soft, et il faudra explorer au mieux les diverses zones du jeu pour les trouver. Catégorisés en passifs et actifs, ils apportent un peu de changement dans ce monde de répétitivité. Il faut l’avouer, aussi addictif que soit le concept du jeu, il vaut mieux le savourer à petites doses, car de trop longues sessions de jeu mènent généralement à l’écoeurement.
A deux c’est pas toujours mieux
Pour varier un peu les plaisirs, le studio propose un certain nombre de défis multijoueur. En ligne uniquement, ces derniers proposent des missions relativement diverses. Ces missions permettent à deux joueurs de coopérer. Vu la difficulté de ces défis, cela ne sera pas de trop. Les ennemis y sont plus nombreux et coriaces que jamais. Il sera question de missions d’escorte, de survie en arène, de course, ou encore de labyrinthes. Si sur le papier, la coopération s’avérait intéressante, elle n’apporte au final pas grand-chose, et le jeu s’avère tout aussi répétitif. L’action est en effet tellement frénétique qu’on ne se préoccupe que rarement de savoir ce que fait son coéquipier. Il sera nécessaire de réussir ces défis, car chaque victoire permettra de débloquer de précieux accessoires, voire de nouvelles armes. Mais, une fois les défis accomplis, le joueur reviendra vite au mode solo qui, malgré ses défauts, reste quand même plus motivant. Au registre des défauts justement, on pourra noter en vrac peu de différences de gameplay entre les personnages, des graphismes tout juste passables, une maniabilité peu réactive (surtout durant les phases de sauts), une caméra peu pratique, des ennemis peu variés, ou encore des objectifs qui manquent de clarté.
Pourtant, comme expliqué en début de ce test, le jeu arrive à accrocher le joueur qui se sera laissé séduire. Le pire, c’est que vu le prix de vente du jeu en magasins (30 euros), il y a fort à parier que ces futurs drogués du jeu seront nombreux à l’appel.
+
- Le bas prix du jeu
- Les histoires croisées
- Un gameplay finalement addictif
- Une excellente durée de vie
-
- Répétitif
- Le jeu n’est pas une claque technique
- Maniabilité
- Des objectifs peu clairs