Jeux

Ninja Gaiden

Action/Aventure | Edité par Tecmo | Développé par Team Ninja

8/10
360 : 14 mai 2004
20.04.2004 à 12h21 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Ninja Gaiden sur Xbox

AAaaaaAAAAHHHhhHH !!! AhhhHHAHHhhhhh !! RRrrHHhhhhooooÂÂâââ !!!! TaaaaaaIIIIIinnnnnNnnnNN de FFFééééé CCCCChhhhhhhhhhieeeeeeeEEerrRrrr !!! (on n'oublie pas de respirer entre chaque cri svp) Beeeuheuheueuheuheu... Maman, j'ai mal à mon pad.

Ah non ?

Vous croyez avoir cliqué sur le test de Ninja Gaiden sur Xbox ? Ah ah ah… C’est devenu trop facile de vous feinter les gars. Non on ne va pas vous faire un test de Ninja Gaiden, on va vous PARLER de Ninja Gaiden (quoi c’est pareil ?!). Parce que les notes, les sujets, les verbes et les compléments, ça va deux minutes (bon ok, on les a tous gardés…). Et pour ça, on va commencer par éjecter les trucs évidents, que vous avez déjà lus partout et qui ne servent plus à rien. Oui Ninja Gaiden est dans le top 3 des jeux vidéo les plus beaux sur consoles (techniquement et esthétiquement), oui il offre le gameplay le plus fou jamais vu dans un jeu d’action (grosso modo il offre presque autant de variété de coups qu’un jeu de combat 3D), et oui il est absolument indispensable.

Un jeu qu’il est pas pour les homosexuels (ceci n’est pas une blague homophobe)

C’est de notoriété publique (enfin il me semble), Ninja Gaiden est super dur. Maintenant il faut bien se poser la question du pourquoi, et surtout de la pertinence de ce choix. Déjà il faut relativiser la difficulté du jeu. Celui-ci n’offre pas un challenge aussi corsé que ce que les gamers un peu plus âgés ont pu défier dans certains jeux old school (à commencer par le premier Ninja Gaiden), et ne donne jamais vraiment le sentiment d’impossible au joueur. En fait, on comprend vite que Ninja Gaiden ne s’appréhende pas comme les autres jeux d’action, et qu’il faut dès le départ user plus qu’abusivement du bouton garde, tout en cernant au mieux l’attaque qui fera le plus de dommages à chaque type d’adversaires (tout en vous préservant le plus possible). Mais pour le malheur des joueurs, la variété des adversaires n’est pas la seule à prendre en compte, puisque l’environnement de combat ainsi que la variété d’ennemis à tuer en même temps influeront beaucoup. Chaque situation demande de s’adapter, un peu comme dans un jeu classique où un boss vous oblige à la réflexion, et vous aurez même sur la fin l’obligation de jongler entre plusieurs armes selon les ennemis tout en ressortant les combos les plus efficaces (et donc forcément différentes). Ce besoin d’être toujours alerte, mêlé à l’agressivité sans limites des bad guys, donne un cocktail détonnant où finalement ce sont vos nerfs qui vous lâcheront plus que le jeu qui sera devenu vraiment difficile.

Bor#%@! de Pu+}$# de sa m#ù$}qui s$£+ des ninjas !

Ok Ninja Gaiden est dur, c’était marqué dans le contrat. Par contre, il y a un truc qui énerve, et je dis bien énerve, c’est la gestion de ces sal….. de caméras. Grosso modo,vous avezune gâchette qui recentre le bordel (globalement super bas et près, mais bon dans l’ensemble la transition est gérable), mais à part ça c’est le néant total, et ne comptez pas trop sur l’ajustement automatique pour vous faire de cadeaux (alors qu’une simple utilisation du stick droit pourrait suffire). Ainsi, certains passages du jeu sont juste hallucinants d’horreur (je pense notamment aux cavaliers, ou encore à certains boss avec plusieurs ennemis à l’écran), et les phases de plateforme sont assez fréquemment problématiques. Dans ce deuxième cas, votre salut proviendra d’un peu de patience, puisque le plus efficace reste de passer en vue subjective et de viser l’endroit où on veut sauter pour être certain que tout se passera bien. Seulement le sadisme de Ninja Gaiden ne s’arrête pas là (visiblement Itagaki est un adepte des ensembles cuir/fouet clouté sur les fesses des gamers). Car en plus d’être bien difficile, le jeu est parfaitement déséquilibré (le boss final vous posera moins de souci que 6 clampins sur un cheval au début du jeu) et donne très souvent le sentiment d’injustice. On ne compte plus le nombre de game overs où une attaque assassine vous oblige à refaire tout ce que vous aviez réussi pour une modeste erreur ou pire, une caméra mal placée. Dans certains niveaux cela signifie tout de même se retaper plusieurs passages très chauds, même si les points de sauvegarde sont, à quelques exceptions près, plutôt bien placés. Bref, dans Ninja Gaiden on a tôt fait de péter un câble (moi ça a failli être un poignet, véridique), tellement certains passages s’avèrent frustrants. Mais que voulez-vous, c’est aussi pour ça qu’on l’aime…

« Granpublik », je te conchie !

Soyons clairs, Ninja Gaiden est une sorte de gros bras d’honneur adressé à ce qu’on pourrait appeler le peuple « Granpublik », communément conspué pour sa vision très light et jouet du jeu vidéo. On peut y voir un défaut, et personnellement j’estime que ça en est un puisque après tout on nous censure la version européenne « pour permettre au plus grand nombre de jouer à un tel jeu ».Mais Ninja Gaiden, par sa difficulté et l’exigeant investissement nerveux qu’il demande, ne s’adresse qu’à une frange de joueurs et devrait laisser pas mal de monde sur la touche. Non pas qu’il soit insurmontable, mais surtout qu’il requiert un joueur alerte et passionné, qui sera prêt à voir défiler plus de 20 écrans de game over pour passer un obscur monstre sans trop consommer de potions. Un joueur pour qui la précision des mouvements est indispensable, la vie sociale secondaire et surtout qui sera prêt à jouer plus de 40 heures pour finir une aventure qui n’en affiche que 20 à 25 « officielles » (c’est-à-dire sans compter les game overs). Bref, Ninja Gaiden ne s’appréhende pas comme tous les jeux, et si tout cela amène d’énormes qualités, dans un sens c’est dommage. Car alors qu’il a tout pour n’être que pure jouissance grâce à un gameplay absolument fantastique (quand les caméras ne font pas défaut évidemment), il est très souvent frustrant, et surtout ne propose pas de niveau de difficulté « au rabais ». Vous allez me traiter de petit joueur, mais je persiste (et d’abord je l’ai fini, alors na !) : Halo est-il moins bon parce qu’en easy il est très accessible ? Evidemment non, précisément parce que Halo nous laisse le choix alors que Ninja Gaiden, visiblement par envie d’honorer une certaine vision du jeu vidéo, impose au joueur une aventure que seuls 20% du public pourront terminer (concernant le mode Very Hard, uniquement les plus acharnés y joueront plus de 30 minutes).

Emotions indélébiles

Et pourtant, si on ne peut s’empêcher d’insulter Itagaki et son équipe plus de 20 fois par seconde, au sortir d’une aventure si intense il reste ce sentiment unique, cette sensation d’accomplissement que peu de jeux parviennent à retranscrire. Entrer dans Ninja Gaiden et en ressortir (par la grande porte hein !), c’est vivre une expérience de jeu vidéo des plus marquantes qui restera dans la mémoire de chacun comme un passage culte de sa vie de gamer. En fin de compte, vous avez beau vous dire que Ninja Gaiden aurait mérité à être plus équilibré et doté d’un système de caméras mieux pensé, vous n’en êtes pas moins sous le charme d’un condensé d’émotions folles, qu’on avait presque fini par oublier. Ce jeu renouvelle le genre, le transcende même, et vient directement s’asseoir au Panthéon des perles vidéoludiques, ces moments parallèles durant lesquels la virtualité happe ce qu’il reste d’esprit dans un joueur métamorphosé en boule de nerfs (ok j’abuse un peu là). Ninja Gaiden, à défaut d’être un jeu parfait est un très, très, très grand jeu, mettant en scène un univers fantastique, prenant du début à la fin, rageant du début à la fin, et qui plus est encore plus agréable à la fin qu’au début. Que ceux qui se sentent de taille n’hésitent pas à plonger, décapitations censurées ou pas. La preuve ? Malgré un challenge extrêmement exigeant, on ne peut pas s’arrêter de jouer et de rejouer. Et là tout est dit.

Ninja Gaiden est un jeu imparfait, et je fais confiance aux plus trolleux pour revenir sans cesse sur ses caméras et sa difficulté. Bon c'est vrai, ils auront raison. Mais s'arrêter là ce serait une grave erreur, car Ninja Gaiden reste à ce jour l'un des trips les plus puissants disponibles sur Xbox, voire sur consoles. Ses qualités techniques et artistiques exceptionnelles en deviennent presque secondaires, tellement ce jeu vous prend par les couilles du début à la fin. Un grand titre, qui n'est clairement pas destiné à M. Tout le Monde car très exigeant, mais juste indispensable pour qui veut vivre une bonne quarantaine d'heures hors du commun. Enfin pensez quand même à matelasser vos murs et à mettre un casque à vos enfants, deux précautions valent mieux qu'une...

+

  • Dieu que c'est beau et fluide!!
  • Un gameplay surpuissant
  • Très immersif
  • Ambiance sonore exceptionnelle

-

    • On pourrait y aller d'une ribambelle de superlatifs tellement c'est de haut niveau. Peut être pas la claque d'un Doom 3, mais juste superbe et à l'esthétique exceptionnelle
    • Alors qu'on est juste en face du meilleur gameplay jamais élaboré pour un jeu d'action, on ne peut nier l'absurdité de la gestion des caméras qui en fera criser plus d'un. Mais sachons pardonner ces égarements pour jouir de moments fantastiques
    • Je crois qu'on a là un des jeux d'action les plus longs et les plus addictifs jamais créés. Bref non seulement c'est long, mais en plus c'est bon.
    • Musiques EXCELLENTES, bruitages EXCELLENTS, donc ambiance absolument EXCELLENTE.
    • Scénario tout pourri (bonjour le climax final....), mais le tout est remarquablement mis en scène et le jeu n'a finalement besoin du scénario que pour justifier son univers. Contrat rempli
    • Un 18 aurait pu se justifier. Mais on doit sanctionner certaines imperfections et la censure française. Ceci étant ne vous méprenez pas : Ninja Gaiden est un TRES grand jeu, et le petit logo ''Gold'' qui clignote à côté est là pour le rappeler.
    • Non seulement Hayabusa a méga la classe quand il bouge, mais en plus ça fuse dans tous les sens. Quelques rares ralentissements anodins.
    • Dieu que c'est dur
    • Difficulté mal dosée
    • Caméras bancales