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Quatrième production du studio suisse Sunnyside Games, Nocturnal nous met dans la peau d’Ardeshir, un soldat de la flamme éternelle qui décide de revenir sur son île natale. Malheureusement pour lui, les lieux sont désormais submergés d’une brume étrange qui semble consumer tous les êtres vivants qui s’y aventurent. C’est dans ce contexte que débute la quête de notre héros, bien décidé à retrouver sa sœur parmi les décombres de cette ancienne cité. Pour cela, notre gaillard est armé d’un long sabre et dispose de quelques facilités aux combats. Le titre prend la forme d’un jeu d’aventure linéaire, en 2D, comme on en voit beaucoup ces derniers temps. A l’inverse d’un Metroidvania, la carte s’explore exclusivement en ligne droite, avec de nombreux points de non-retour qui empêchent de revenir sur ses pas, comme dans les titres de Playdead que sont Limbo et Inside.

La différence principale réside donc dans la capacité du héros à manier le sabre, avec quelques combats à mener pour progresser, tout en alternant ces phases avec des séquences de plateformes assez traditionnelles. Globalement, Nocturnal est plutôt bien rythmé, en témoigne sa durée de vie d’un peu plus de trois heures. La palette de mouvements d’Ardeshir est assez limitée au début du jeu, avec la possibilité de sauter, et de rallonger ce saut en donnant un coup d’épée vers l’avant. Le déroulé de l’aventure amène par la suite quelques capacités supplémentaires, comme la capacité d’effectuer un dash vers l’avant ou de lancer des dagues, mais cela reste finalement assez limité sans que le joueur ne ressente réellement de redondance tout au long de son périple.

Il faut dire que les développeurs ont eu la bonne idée de miser sur les compétences de feu du héros pour un résultat plutôt original et très satisfaisant. Ardeshir peut ainsi frapper des torches enflammées avec son épée, ce qui lui permet d’activer son pouvoir élémentaire. C’est par ce moyen qu’il devient alors possible de traverser la brume sans risquer d’être mis en échec, mais aussi d’enlever quelques points de vie aux ennemis issus de cette même brume. Une capacité limitée toutefois, et symbolisée par une jauge qui s’effrite assez rapidement, indiquant au joueur qu’il vaut mieux se rapprocher d’une torche avant que ce pouvoir de feu ne soit consumé. Une mécanique qui sert également à résoudre certaines énigmes, combinée aux compétences à acquérir en cours d’aventure évoquées plus haut, et qui offrent un peu de profondeur au gameplay à mesure que l’on progresse.

Utile pour quelques phases de plateformes, mais aussi pour certains combats, le feu est parfois salvateur dans des séquences qui combinent ces deux séquences de gameplay. En tapant dans certaines lanternes, celles-ci avancent et obligent à faire preuve d’agilité tout en veillant à se débarrasser d’ennemis parfois bien tapis dans l’ombre. Même si ces combats proposent une difficulté bien dosée, on regrette tout de même leur côté généralement trop fouillis, et l’impression d’effectuer des sauts dans tous les sens tout en tapant à l’aveugle sans jamais chercher à être élégant une seule seconde. Ardeshir possède plusieurs points de vie, qu’il est possible de récupérer en utilisant là encore le pouvoir du feu, obligeant alors le joueur à rapidement frapper une torche pour se protéger de la brume et continuer d’être efficace face aux ennemis. C’est particulièrement valable durant les combats de boss, où les torches sont intermittentes et obligent alors à bien gérer sa barre de vie tout en se concentrant sur l’apprentissage des patterns. C’est particulièrement satisfaisant, surtout après avoir vaincu un adversaire coriace, notamment parmi ceux qui disposent d’un second souffle et voient leur barre de santé être régénérée alors que l’on pensait en avoir terminé. Les points de sauvegarde, sous forme de braséros, sont généralement bien placés et incite à reprendre le combat même après de multiples échecs.

Des échecs, on en a également connu quelques uns durant les phases de plateformes, la faute à des précipices pas forcément bien visibles à l’écran. C’est d’autant plus dommage que les décors sont très soignés et offrent un véritable cachet à l’ensemble. Un constat parfois gâché par quelques saccades qui interviennent en extérieur, mais globalement la direction artistique est l’un des points forts du titre de Sunnyside Games. Les musiques sont agréables et quelques thèmes rappellent un peu la franchise Prince of Persia, alors que les effets de brume et de flammes sont particulièrement réussis, et participent à l’envie de suivre la quête d’Ardeshir. Une quête assez courte, rappelons-le, puisqu’on a compté entre trois et quatre heures pour arriver au bout de l’aventure.