Test : Nostalgic Train sur Xbox One
Campagne résidentielle
Bienvenue à Natsugiri, petit village coincé entre les reliefs de l’archipel nippon et la mer. Un lieu mystérieux, et surtout totalement inconnu pour le personnage principale incarné par le joueur. Et pour cause, la jeune femme ne se souvient de rien depuis son réveil sur le quai de la gare de cette bourgade très tranquille. Par quelques lignes de texte qui donnent déjà le ton de ce qui nous attend, Nostalgic Train démarre une aventure sous la forme d’un walking-simulator qui prend son temps, et qui laisse l’opportunité au joueur de vagabonder sur une petite carte, tout en cherchant à résoudre l’énigme de cette amnésie soudaine.
Et ce ne sont pas les habitants qui vont pouvoir vous aider dans votre tâche. La ville est totalement vide et seul le bruit des cigales et quelques changements climatiques comme la pluie ou le brouillard vont rythmer l’aventure de l’héroïne. Rapidement, des souvenirs apparaissent sous la forme de points lumineux dispersés dans Natsugiri. Il suffit de les trouver, notamment grâce à une sorte de pouvoir de révélation, pour déclencher de nouvelles lignes de texte. C’est ici l’élément central du jeu qui mise tout ou presque sur la qualité de sa narration. Gros point fort, le titre est intégralement traduit en français, avec une excellente qualité.
Durant sa recherche d’identité, le personnage principal va rapidement se retrouver à devoir suivre des récits à travers le village. D’un point lumineux à l’autre, ce sont huit petites fables qui sont racontées durant l’aventure. Notre quête devient alors un fil rouge qui laisse ponctuellement place à d’autres histoires. Le soin apporté à l’écriture est impressionnant et les récits nous transportent véritablement. Comme dans un livre, on s’imagine facilement les personnages décrits, on recrée les situations dans notre tête et on ressent un pincement au cœur lorsque le dénouement est dramatique. Plus que la nostalgie, c’est plus souvent la mélancolie qui nous envahit lors de notre pérégrination.
Alors oui, le format du jeu vidéo nous a habitué à avoir quelques animations, un flashback, ou même une image fixe pour illustrer les propos qui sont déroulés à l’écran. Ici ce n’est pas le cas et le texte nous arrive dans son plus simple appareil. Au final, l’environnement créé est surtout un prétexte à poser un décor, magnifique au passage. Car même si le village de Natsugiri est minuscule, et ne dispose finalement que d’une poignée de maison qu’il est impossible de visiter, la balade offre un véritable dépaysement avec ses forêts de bambous, son chemin de montagne, son sanctuaire shinto et ses voitures japonaises à trois roues.
Et si le mode Histoire vous donne envie d’aller un peu plus loin, un mode Libre permet également d’en savoir un peu plus sur la culture japonaise, qu’il s’agisse de traditions ancestrales, ou de certains faits qui caractérisent la fin de l’ère Showa (année 70-80). Par exemple, on comprend enfin pourquoi les immenses cylindres en béton se retrouvent sur de nombreux terrains vagues nippons. Au total, ce sont 24 notes, toutes intéressantes ou presque, qui sont réparties dans Natsugiri.
L’ambiance est sublimée par le chant des cigales, mais aussi quelques notes de musique typique qui viennent accentuer certains passages des différents récits. Côté graphismes c’est également très réussi et on aurait aimé que le framerate soit un poil plus élevé pour profiter de l’ensemble avec un peu plus de fluidité. Même chose pour certaines textures qui jurent un peu avec le reste, et quelques pointes d’aliasing qui viennent régulièrement nous rappeler que nous sommes dans un jeu développé par un seul homme.
+
- Narration de très grande qualité
- Huit scénarii remplit d'émotions
- Véritable invitation au voyage
- Ambiance absolument parfaite
- Contemplatif et reposant
- Textes traduits en français
-
- Framerate en dessous des attentes
- Un peu d'aliasing par endroits
- Quelques textures décevantes