Test : Oceanhorn 2 : Knights of the Lost Realm sur Xbox Series X|S
Le jeu indé qui a du coffre ?
Oceanhorn: Monster of Uncharted Seas fait partie de ces titres capables de marquer les esprits. Les joueurs qui se sont lancés dans l’aventure se souviennent forcément de cette 3D isométrique particulièrement colorée, de ses petites énigmes sympathiques et de ses airs de The Legend of Zelda, plutôt période The Wind Waker. Avec Oceanhorn 2, même si le titre conserve l’esprit originel de la franchise, on s’aperçoit rapidement que les développeurs finlandais ont revu leurs ambitions à la hausse. Finie la 3D isométrique, le titre adopte une vue à la troisième personne plus moderne, tout en offrant un monde bien plus ouvert. Côté scénario, Oceanhorn 2 est en réalité une préquelle dont l’histoire se déroule mille ans avant le premier épisode. L’occasion de découvrir la façon dont le monde d’Arcadie s’est effondré, tel qu’on l’a connu dans le premier épisode.
Comme dans le premier épisode, le joueur incarne un jeune homme dont le destin va rapidement basculer. Avant cela, il faut passer par le rite d’initiation chevaleresque, ce qui doit faire apparaitre ses capacités d’héroïsme au reste du village. C’est sur une petite île autrefois habitée par des pirates que l’aventure débute. Des premiers pas qui donnent déjà le ton, avec la possibilité d’explorer un minimum cette petite zone. Premier constat étrange, le héros est incapable de sauter, mais il peut en revanche se hisser sur des éléments à hauteur d’épaules, et franchir de petits fossés pour passer d’une plateforme à l’autre. Les combats se font de façon très classiques avec une barre de vie attribuée à chaque ennemi, et la nécessité d’enchainer les coups d’épée pour s’en débarrasser. Ces affrontements ne sont pas désagréables même si on regrette l’absence de lock et un bestiaire pas très diversifié. Même constat avec les boss, qui manquent cruellement d’originalité et qui auraient gagné à avoir de vrais patterns pour relever un minimum leur difficulté, tout en forçant le joueur à profiter d’une courbe d’apprentissage gratifiante.
Peut-être conscient de ces défauts, Oceanhorn 2: Knights of the Lost Realm ne fait pas l’erreur de tout miser sur ses combats. Bien au contraire, le jeu est pousse davantage vers l’exploration, tout en proposant des énigmes comme c’était déjà le cas dans le premier épisode. En ce qui concerne l’exploration, les développeurs ont eu l’idée de placer des indications qui incitent à tout récupérer, sans donner l’impression d’augmenter la durée de vie de manière artificielle. Le nombre de coffres à récupérer dans chaque zone est indiqué, et leur emplacement est même indiqué sur la mini-map. Cela ne signifie pas que la tâche est facile pour autant, puisque certains d’entre eux sont à ouvrir avec une clé (généralement cachée… dans un autre coffre), situés en hauteur, ou à débloquer en résolvant une énigme. Tout est fait pour donner envie au joueur de terminer une zone à 100%. Pour faciliter les déplacements d’une zone à l’autre, divers moyens de transport se débloquent à mesure que l’on progresse, à commencer par le bateau, puis un avion, mais aussi des portes de téléportation à activer, là encore, avec des énigmes très simples.
Histoire de diversifier un peu la proposition, les développeurs finlandais ont décidé d’ajouter quelques mécaniques de jeu différentes au cours de l’aventure. Sans grande surprise, on retrouve plusieurs éléments déjà vus ailleurs, comme le grappin et les bombes. En plus de protéger les joueurs entre deux roulades, le bouclier permet de pousser certains éléments du décor comme des pierres, tandis que le scaphandre permet de sonder les profondeurs pour y récupérer des coffres, encore. Mais l’équipement le plus important reste le pistolet élémentaire. En plus de pouvoir toucher des ennemis de loin, celui-ci sert surtout à enflammer, alimenter un circuit électrique ou créer une plateforme de glace. Une arme qui offre ainsi de nouvelles possibilités et évite le sentiment de répétitivité tout au long de la douzaine d’heures qu’il faut pour terminer le jeu. Autre nouveauté, quoique plutôt anecdotique en jeu, la possibilité de donner des ordres à vos compagnons de route. En plus de se concentrer sur un ennemi en particulier, cela permet surtout de placer nos amis sur des boutons qui ouvrent des portes, ou d’activer des leviers de loin. A noter que toutes ces actions peuvent passer par une roue des armes pas hyper ergonomique.
Oceanhorn 2: Knights of the Lost Realm transpire l’aventure malgré un level-design qui ne prend jamais de risque. Les musiques sont une vraie réussite et rappellent les compositions de certains RPG des années 90. Techniquement, le jeu tient la route et le passage sous Unreal Engine 5 lui permet de proposer des environnements plutôt jolis dans l’ensemble, tout en maintenant une résolution 4K en 60 images par seconde sur Xbox Series X. Mais la production de Cornfox & Bros nous rappelle régulièrement que nous sommes face à un jeu indépendant, avec des animations qui auraient mérité un peu mieux concernant les PNJ, et quelques bugs de collision à signaler. On peut aussi évoquer une mise en scène peu inspirée, avec des travellings et des plans de caméra qui gâchent régulièrement le bon travail effectué sur la réalisation.
+
- Environnements plutôt jolis
- Sentiment d'aventure bien présent
- Musiques très agréables à l'oreille
-
- Roue des armes peu ergonomique
- Mise en scène ratée
- Boss peu originaux et très simples