Test : Of Orcs and Men sur Xbox 360
Damoclès, un empereur qui avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête
Il était une fois un cruel empereur nommé Damoclès qui ne portait pas dans son cœur les races à peau verte comme les orcs et les gobelins. Un beau jour, il décida de les asservir afin que leur force soit employée à bon escient, dans les mines. Sauf que cette même force a causé de nombreux problèmes aux troupes de l’Empire qui se sont confrontées à des guerriers de 2m40, capables de faire des ravages dans leurs rangs. Dès lors, l’empereur en question décide d’ériger un mur séparant l’Empire de la menace verte. Plus pour longtemps puisque des derniers irréductibles préparent une expédition vengeresse contre celui qui a massacré et opprimé de nombreux clans orcs. C’est le cas d’Arkail, qui, flanqué d’un gobelin du nom de Styx qui va lui servir de guide, va donc traverser le fameux mur à ses risques et périls pour se rapprocher inexorablement de sa proie.
A la lecture de ces lignes, vous l’aurez compris, le scénario d’Of Orcs and Men semble plutôt intéressant à suivre et c’est bel et bien le cas grâce à la complémentarité de nos compères qui ne peuvent pas se sentir bien que leurs races soient cousines et partagent la même couleur. Les deux s’envoient donc presque sans arrêt des vannes et autres insultes qui nous font souvent sourire. Las, la qualité de l’écriture est l’arbre qui cache la forêt car des défauts, le jeu de Cyanide en est truffé. Dès nos premiers pas, on se rend compte que la caméra est beaucoup trop proche des personnages, que les décors manquent sincèrement de personnalité et surtout de détails. Quant au gameplay, il se révèle d’un tel archaïsme qu’on a presque envie de poser notre manette dès le premier combat. En effet, le système de combat se rapproche d’un KOTOR ou plus récemment de Game of Thrones des mêmes développeurs. A savoir qu’il faut dicter les actions de nos héros en utilisant la pause tactique où l’action est très fortement ralentie. Cela aurait pu ne pas être un défaut si seulement la sélection de nos adversaires n’était pas aussi hasardeuse. C’est simple, il arrive que vous attribuiez par erreur une action contre un ennemi qui se trouve à cent mètres de vous alors que vous vouliez écraser le crâne de celui qui était à votre contact.
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Heureusement, à force de patience, il est possible de dompter ce système de combat et s’en sortir quelque peu. D’autant plus que le fait qu’Arkail et Styx proposent un style de combat complètement opposés. Si le premier privilégie logiquement la force brute dévastatrice, le second va davantage jouer en retrait afin d’affaiblir les adversaires de son compagnon à coups de poignards, de bombes assommantes ou autres techniques de filou. Une touche tactique largement bienvenue qui apporte un petit intérêt à ces combats. Des combats par ailleurs très présents, qui font que le jeu n’est clairement pas un RPG même s’il comporte quelques séquences de dialogues. Celles-ci sont d’ailleurs à choix multiples – comme la majorité des jeux du genre depuis Mass Effect - même si les conséquences de nos choix sont minimes, voire nulles. Pour tout dire, les rares moments calmes se trouvent lors des phases de troc où vous pouvez acheter de nouveaux équipements ou améliorer celui que vous avez. Quant à ceux-ci, il faut les récupérer parfois sur des ennemis et souvent dans des sacs ou autres caisses répartis dans les niveaux et qui sont absolument immanquables vu comment ils scintillent à des kilomètres. Autant dire que la phase de loot (qui n’en est pas une) n’est absolument pas passionnante d’autant qu’il manque de la diversité dans les divers équipements ramassés.
On aurait pu espérer qu’Of Orcs and Men propose un monde ouvert ou semi-ouvert comme la plupart des action-RPG mais une nouvelle fois, ce n’est pas le cas. Le jeu est finalement une succession de zones "couloirs" où vous partez d’un point A pour arriver à un point B, le tout en une dizaine/quinzaine de minutes avec 4-5 séquences de combat à chaque reprise. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée de doter Styx d’un pouvoir proche de l’invisibilité qui lui permet ainsi de s’aventurer dans les zones infestées d’ennemis pour en éliminer discrètement le plus possible avant que le « gros » ne s’invite aux discussions. Du côté d’Arkail, comme un autre gros monstre vert bien connu des amateurs de comics, celui-ci peut passer en mode « Berserk » une fois la barre de rage poussée au maximum. Un état particulièrement dangereux pour ceux qui l’entourent, ennemis comme ami. Il faut donc jongler entre les deux roues d’action (attaque et défense) pour que notre héros n’atteigne pas trop rapidement cet état. D’autant plus que celui-ci n’est pas illimité et une fois terminé, Arkail est comme sonné et en proie aux attaques adversaires sans moyen de se défendre. La mort de l’un des deux personnages n’est pas une fatalité puisque les deux partagent une roue d’action commune avec des combos ou la possibilité de remettre debout son coéquipier. Ces différentes fonctionnalités enrichissent quelque peu le gameplay qui reste toutefois assez pauvre dans l’ensemble.
+
- Scénario intéressant
- Des races qu’on n’a pas l’habitude d’incarner
- Complémentarité entre les deux héros
- Dialogues crus
-
- Gameplay pauvre et archaïque
- Techniquement pauvre
- Des couloirs, des couloirs et des couloirs
- Nombreux bugs
- Animation dépassée
- Caméra trop proche et souvent aux fraises
- Environnements monochromes et peu recherchés