Test : Onechanbara Z : Kagura sur Xbox 360
Kagura chante Dalida
La France a froid, très froid. Personne n’ose mettre le nez dehors sans une triple couche de sous-vêtements. Mais ça, c’est bien le cadet des soucis de Kagura, la nouvelle égérie de la série Onechanbara. Elle, voyez-vous, vient de Roumanie alors le froid ça la connait et lorsque l’on l’envoie mater du zombie, la chasseuse ne perd pas de temps à choisir ses vêtements. Oui l’exploit est de taille et Aya, porte bikini traditionnel de la série, est vaincue par K.O technique. Saaya, demi-sœur de l’héroïne, se la joue beaucoup plus sobre, à la lolita gothique typiquement japonaise. Tamsoft et D3 Publisher ressortent donc leur bonne vieille recette (en grossissant les formes au passage), six années tout de même après la première apparition de Onechanbara sur Xbox 360 (puis en 2009 chez nous). Pour se faire une petite place dans le monde impitoyable du beat’em all, il faut avancer avec de gros arguments et ce parti pris exagérément sexy en est un. Mais Onechanbara Z se limite-t-il à cela ? Pour le savoir, le soft invite à suivre les aventures de Kagura et Saaya, deux sœurs mi-humaines mi-vampires, envoyées d’Europe de l’Est, direction le Japon, pour mettre fin à une nouvelle prolifération de zombies et surtout accomplir une mission : tuer Aya et Saki, les responsables de ce chaos. En voilà quelque chose d’étonnant… Ou peut-être que cela cache quelque chose de plus important ? Quoi qu’il en soit, le Z colle bien à la profondeur du scénario, à cet univers excentrique et décalé, une fois de plus totalement assumé. Le duo entre la prétentieuse qui provoque tout le monde, en japonais comme en anglais, et la jeune sœur beaucoup plus réservée fonctionne bien et permet d’apprécier des doublages parfaitement dans le ton, sur fond de musiques globalement quelconques.
Onechanbara Z introduit donc deux nouveaux personnages, avec tous les changements que cela amène du côté du gameplay. Dès le deuxième niveau, il est possible de passer à tout moment de Kagura à Saaya, et profiter ainsi de leur armement respectif. Kagura fait dans le classique avec ses deux katanas pour bien tailler dans le lard périmé ; pour les groupes d’ennemis plus importants un câble avec une lame bien aiguisée au bout aura vite fait le ménage. De son côté, Saaya est plus prompte à dégommer du zombie en un contre un, avec ses poings surmontés de serres tranchantes ou plus brutale, à la manière de Juliet de Lollipop Chainsaw. A défaut de couper du bois cette tronçonneuse là en envoie. Pour compléter tout cela, chacune des sœurs dispose d’une troisième arme d’appoint, pas très puissante mais rapide à dégainer. L’armement est complet et il réussit parfaitement sa mission de diversification du gameplay, bien mieux que n’avait su le faire l’opus précédent, tout en conservant cet aspect technique, voire parfois stratégique, insoupçonné au début et qui s’impose à mesure que la difficulté augmente. Une arme pour chaque situation et un plaisir de tout découper qui se vit du début à la fin du soft, aux katanas et à la tronçonneuse surtout, un peu moins aux poings qui se révèlent souvent trop faibles. A tout cela s’ajoutent des pouvoirs que les deux sœurs, en bonnes vampires, extraient du sang des boss à chaque fin de niveau : missiles, pics sortant de terre, marteau géant… On a donc largement de quoi varier les plaisirs de ce côté là également, avec plus ou moins d’intérêt. Il faut dire qu’à défaut d’être habillé, on est jamais trop armé pour faire face à cette horde sauvage.
Roumaniepop Chainsaw
Pour servir la cause des chasseuses de zombies, on retrouve les objets déjà présents dans le précédent épisode qu’il est possible ici de mixer pour en créer de plus importants et mieux gérer son stock. Les orbes récoltées à chaque zombie occis permettent de faire des emplettes, notamment pour l’amélioration d’armes et de pouvoirs ou pour l’achat d’accessoires qui facilitent la progression. En ajoutant à cela le traditionnel passage en mode lolita enragée et la nouvelle possibilité données aux héroïnes de s’auto-soigner à tout moment (mais qui en fait des proies faciles pendant le processus), tous ces morceaux de chaire en putréfaction sont prêts à être découpés et essorés. D’ailleurs Onechanbara Z ne lésine vraiment pas sur le sang et les zombies passent un sale quart d’heure. Enfin, la plupart du temps, parce que la caractéristique d’Onechanbara Z est d’être un jeu facile dans son ensemble, émaillé de quelques passages extrêmement délicats, parfois frustrants. L’absence de garde (on peut seulement esquiver) lorsqu’on se fait allumer à distance par quinze ennemis à tendance à manquer. Mais malgré tout, la quinzaine de niveaux se boucle assez rapidement pour le genre (environ 8 heures) et la durée de vie ne peut être artificiellement gonflée par une difficulté plus importante, celle-ci ne se débloquant qu’une fois le jeu terminé une première fois. Reste ensuite à revivre tout cela via un mode mission jouable aussi à deux sur une même console. Les environnements sont les mêmes mais les objectifs divers et il faudra se battre contre le temps pour améliorer son score. On retrouve enfin des quêtes à accomplir tout au long du jeu, qui ne sont finalement que des défis plus ou moins difficiles (tuer d’une certaine manière, améliorer toutes ses armes, etc).
La course à l’amélioration de l’équipement comme des résultats de fin de niveau en mode histoire fait que Onechanbara Z est, en dépit de sa durée intrinsèque assez courte, un jeu sur lequel on prend un certain plaisir à revenir. Les modes plus difficiles révèlent les aspects techniques du gameplay et le plaisir de les exploiter (dont le cool combo et son timing extrêmement serré). Ce qu’il faudra aussi pour l’apprécier, c’est faire avec les faiblesses techniques du soft. On se souvient que le précédent épisode n’était pas un modèle graphique et une fois encore les personnages plutôt réussis évoluent dans des décors aux inspirations aussi diverses que simplistes. Que l’on soit dans un bateau, un centre commercial ou un château, rien ne parvient à se démarquer. Le bestiaire est dans la même veine, pas franchement inspiré, parfois douteux. Un aspect jeu PS2 HD transpire sur la galette de Onechanbara Z mais plus gênants sont les multiples bugs : ennemi coincé derrière une chaise, dont le bras traverse un mur ou pire, quand celui-ci reste hors de portée, nous empêchant de terminer un niveau (un cas rare mais une fois est déjà une fois de trop). On sait que l’on à faire à un jeu à petit budget alors on est parfois indulgent mais cela n’exempte personne d’un effort sur la vérification. Est-ce d’ailleurs le manque de moyens qui explique la présence d’Aya et Saki jouables moyennant un téléchargement et 800 MS Points ? On râle, surtout quand on voit qu’il s’agit simplement d’une clé de déblocage. C’est dommage car, sans être indispensable, ce retour en arrière au niveau du gameplay s’apprécie pour la puissance des deux sœurs, le mode histoire retouché pour les intégrer et surtout la possibilité de mixer les équipes en mode mission. C’est du Onechanbara tout craché. Il tend le bâton pour se faire battre mais pour son univers décalé et sa quantité de gore inversement proportionnelle à celle de la surface de tissus sur l’héroïne, on l’aime quand même.
+
- Du grand n'importe quoi
- Gameplay qui gagne en profondeur
- Incite à être rejoué...
-
- ... Mais demeure trop court
- Difficulté inégale
- Pas très joli
- Beaucoup de petits bugs