Jeux

Operation Flashpoint : Elite

Stratégie | Edité par Codemasters | Développé par Bohemia Interactive Studio

4/10
360 : 25 octobre 2005
17.11.2005 à 23h50 par

Test : Operation Flashpoint : Elite sur Xbox

En 2001, Bohemia et Codemasters révolutionnaient le FPS de guerre en sortant Operation Flashpoint, titre considéré comme culte par nombre de joueurs PC. Aujourd'hui, le monument revient dans une mouture Xbox qui aura mis bien longtemps à arriver. Tantôt annoncé abandonné, tantôt reporté, on a bien failli ne jamais le voir débarquer sur notre bonne vieille console. Mais ça y est. Enfin, depuis fin novembre, le jeu est disponible dans une version (un peu) remise au goût du jour. La guerre froide peut recommencer (pour de faux quand même).

Iles Malden, 1985, c’est le bordel…


L’arrivée au pouvoir de Mikhail Gorbatchev, en URSS, suscite de nombreuses contestations au sein de l’état major soviétique. En effet, les mesures de redressement du nouveau Premier secrétaire du parti communiste dérangent les pontes de l’Union, qui voient apparaître là une menace sérieuse pour leurs magouilles, ou tout simplement pour leur place. Aleksein Guba est l’un d’entre eux. Dirigeant de l’avant-poste de Kolguyev, situé dans l’archipel Malden, il décide de couper les ponts avec Moscou pour mener sa propre guerre, celle-ci commençant par la conquête des deux îles environnantes, Everon et Malden. Manque de chance, une base de l’OTAN est aussi dans le coin, ce qui va alerter les forces du bloc de l’Ouest, Etats-Unis en tête. Résultat : mini-conflit dont l’enjeu n’est pas si insignifiant. Guba dispose en effet de plusieurs armes atomiques et pourrait bien avoir envie de faire joujou avec…

C’est dans ce contexte hautement tendu que vous incarnez de simples soldats, lâchés sur des îles immenses, comptant chacune quelques 100 kilomètres carrés. C’est une des grandes forces d’Operation Flashpoint : les terrains sont immenses et seule la mer constitue une réelle limite à votre progression. A vrai dire, il est extrêmement facile de ne pas s’y retrouver au départ et c’est pourquoi les points de navigation affichés à l’écran, la boussole et la carte détaillée dont on dispose sont salvateurs. Alors certes, ces terrains colossaux, si on excepte les points chauds (objectifs de missions), ne grouillent franchement pas de vie, mais après tout on est en guerre, et le fait de pouvoir aller où on veut, d’être confronté à de vastes espaces, ça renforce la "pour de vrai" sensation.

"Keyboard and mouse are history"


La version PC d’OF était un monstre de précision. Une balistique collant à la réalité, des éléments tels la pesanteur ou ses propres tremblements corporels entrant en ligne de compte au moment d’aligner un ou deux collègues d’en face. La mouture Xbox reprend ces éléments, mais avec moins de brio. En effet, le pad offre moins de maniabilité qu’un classique duo clavier-souris, aspect plutôt gênant dans un soft qui privilégie une précision extrême et un placement exigeant. La jouabilité n’est, bien entendu, pas insipide. Elle reste convenable, mais perd au change.

Certaines actions contextuelles s’effectuent à partir d’un petit menu apparaissant à l’écran (pour monter à bord d’un véhicule par exemple) dont l’ergonomie serait sérieusement à revoir, surtout quand on doit agir rapidement.

Reste le feeling très particulier de Flashpoint qui, pour une fois, ne met pas le joueur dans les baskets (enfin, les boots en l’occurrence) d’un héros surhumain, mais dans celles d’un simple soldat, qui se trouve dans la quasi-impossibilité de tirer en pleine course, qui met un certain temps à se mettre à terre et à se relever, à recharger et à changer de calibre, qui ne court pas à 100 km/h et qui ne peut pas encaisser des dizaines de balles avant de rendre les armes (généralement, un ou deux tirs suffisent à vous envoyer rejoindre vos ancêtres). Tout est fait pour rendre les choses les plus vraies possible. On ne peut pas exiger des miracles de son avatar virtuel, et tout réside donc dans l’approche, la stratégie et la prudence. Impossible de foncer droit devant, car la sanction est en général immédiate. Quand on commence une partie, il faut se préparer mentalement à ramper, à patienter plusieurs minutes au même endroit ou à observer les mouvements et positions ennemis. En somme, ce qu’on ferait tous (enfin, pour ceux qui tiennent à leur peau) si on était sur un champ de bataille.

En résumé, un grand investissement et une maniabilité particulière – moins bonne que sur PC – qui peuvent très bien rebuter, mais qui conviendront aux amateurs d’expériences différentes.

Inventaire de paquetage ! Tout le monde à poil !


On passera outre le français maladroit des menus (à se tordre par moments quand même, avec pour exemple "la déserte" à la place du désert) pour en venir au panel de parties que vous pouvez jouer. Grande diversité, avec deux campagnes (dont une verrouillée) assez longues, des missions solo et un multi sur lequel nous allons revenir très vite. Citons juste les quatre niveaux de difficulté différents qui vous enlèvent peu à peu les aides au repérage et vous empêchent, au tout dernier, de vous mettre en vue à la 3ème personne. Un éditeur est aussi présent, permettant de créer de toutes pièces des dizaines de missions supplémentaires, sans pour autant proposer des tonnes d’options.

Si on prend en compte les idées de départ, le mode multijoueur de Flashpoint pourrait sembler idéal. Aux classiques modes CTF ou Deathmatch, des objectifs tels que défendre une base sont disponibles, et il est même possible de faire des missions en coopération, et ce à 8, 12 voire 16 joueurs ! Seulement voilà, pour éviter un souk monumental, il faut un minimum de coordination, ce qu’on ne trouve presque jamais. D’autant qu’il n’y pas une communauté énorme sur OF, et qu’il est souvent difficile de trouver un serveur de jeu en ligne correct. Pour avoir l’assurance de jouer une bonne partie bien organisée, mieux vaut encore prendre rendez-vous avec des amis passionnés et motivés, sur le Live ou en LAN. Autant dire que ce n’est pas gagné online…

Terminons sur une note graphique plus que moyenne : le soft n’a pas évolué depuis 2001, et même, la profondeur de champ et la précision de l’image, pourtant très importantes dans ce genre de FPS, semblent moins bonnes (!), un comble.

Avec l'aura dont il dispose, difficile de reconnaître que le titre de Bohemia ne convainc pas vraiment dans sa version Xbox. Sans éclat, il paye le prix de son âge déjà avancé et de l'adaptation du gameplay à la console, loin d'être irréprochable. On retrouve toutefois un peu de la flamme qui faisait la saveur de la mouture PC dans les missions solo, quand on arrive à mettre au second plan les lacunes du jeu, et en multi, lorsqu'on tombe sur une partie bien organisée.

+

  • Conserve un réalisme poussé
  • Des cartes immmmmmmmmenses !
  • Si on accroche, la durée de vie est bonne

-

    • Ca n'a pas évolué en trois ans, c'est donc légèrement à la ramasse.
    • Le passage du PC à la console n'a pas été des plus réussis. On regrette la perte de précision assez importante. Quelques phases restent toutefois attrayantes.
    • Une quantité de missions qui permet de jouer tout son saoul, d'autant que la difficulté du jeu est élevée et que son approche requiert une certaine patience.
    • Des musiques de qualité variable, collant par moment plutôt bien à l'action. Des bruitages satisfaisants mais sans éclat. Des voix acceptables.
    • Guerre froide, missions militaires. Le réalisme n'est pas souvent synonyme de grandes histoires passionnantes, même si certains rebondissements surviennent parfois dans OF.
    • Les années ont fait perdre de sa superbe à Operation Flashpoint. Dommage pour ce monument du FPS, qui reste malgré tout intéressant pour ceux qui veulent tenter une expérience différente.
    • Le jeu n'est pas toujours super fluide, et l'animation des personnages commence sérieusement à dater. Encore une fois, le bilan est moyen.
    • Peu de joueurs, difficile de trouver une partie intéressante. Par moment, on arrive à s'amuser cinq minutes. Pour de meilleures parties, mieux vaut prendre rendez-vous avec d'autres amateurs.
    • Difficile de trouver des parties intéressantes on da Live
    • La maniabilité, très importante, a perdu en précision
    • Techniquement à la ramasse
    • Nécessite une certaine patience