Jeux

Out Run 2

Course | Edité par Sega | Développé par AM2

8/10
360 : 01 octobre 2004
04.10.2004 à 19h53 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Out Run 2 sur Xbox

1986 voit l’arrivée dans les salles d’arcade du nouveau jeu de Sega : Out Run. Nouveau titre de Yu Suzuki, après les cartons Hang On et Space Harrier, ce jeu de voiture va vite devenir La révolution dans les jeux vidéos à l’époque. Les raisons en sont multiples : choix de route et sensation de liberté, réalisation qui tue, musiques inoubliables et fun illimité. Out Run restera la référence du jeu de course Arcade jusqu’à l’apparition des jeux de voiture en 3D réelle, le jeu de Suzuki n’employant que de la 2D zoomée. Aujourd’hui, soit 18 ans plus tard, déboule Out Run 2. Remis au goût du jour graphiquement, il a d’abord connu une belle carrière en arcade sur système Chihiro où le jeu s’adressait tout d’abord à ses fans purs et durs qui continuent d’arpenter les salles obscures de jeux. Mais un principe de jeu vieux de 18 ans peut-il encore se faire une place au soleil sur la console noire de Microsoft, sachant que le jeu de voiture est un genre magnifiquement représenté ?

Passing Breeze

Initialement produit par Yu Suzuki et développé par Sega-AM2 en arcade, le jeu est adapté sur Xbox par un obscur développeur : Sumo Digital. Novices en la matière ? Pas vraiment, cette équipe est composée par des anciens de Gremlin, responsables notamment par le passé de la série des Lotus Esprit Turbo Challenge sur ordinateurs 16 bits. Ce choix, de prime abord étonnant, va vite se retrouver très judicieux. Le système Chihiro n’étant qu’une simple adaptation Arcade de la Xbox, carte très appréciée chez Sega (Virtua Cop 3, Ghost Squad, etc), elle est censée faciliter le travail pour adapter le jeu. Sumo, après un travail d’optimisation à cause du manque relatif de Ram de la Xbox face à la carte Chihiro (64 Megas Console contre 512 Megas Arcade), va donc pouvoir se consacrer à fignoler un titre dont le principal reproche, est, à juste raison, sa durée de vie. Car c’est là que se situait le principal challenge de Sega et de Sumo : adapter un jeu dont le gameplay n’est plus à prouver mais surtout en faire un jeu console et non plus une simple adaptation d’un jeu d’arcade. Et le résultat va dépasser toutes les espérances et cela grâce à deux modes de jeu inédits : le mode Missions et le Live.

Magical Sound Shower

Mais tout d’abord, revenons à ce que l’on découvre tout de suite en insérant la précieuse galette dans la console. Le jeu est beau, simple dans sa représentation mais très efficace. Ici, pas d’esbroufe visuelle à la EA, pas d’effets graphiques dans tous les sens, juste 16 environnements de jeu de très bon goût bien représentés, détaillés et variés qui vous font voir du pays comme l’Egypte, les Pays Bas, la Grèce ou des villes comme Paris ou Rome. De nombreuses voitures sont disponibles et à débloquer. Au nombre de 12, elles sont toutes originaires de la marque italienne au cheval cabré : Ferrari. Par exemple, la Testarossa y côtoie les Enzo Ferrari, Dino 246 GTS, 365 GTS/4 Daytona, 360 Spider, 288 GTO, F40 ou autre F50. Superbement modélisées, elles sont vraiment magnifiques. Par contre, le pilotage étant arcade, les différences se situent principalement autour de 3 critères : accélération, adhérence et vitesse de pointe et les fans de réglages pointus resteront sur leur faim. Les autres plus axés sur un plaisir immédiat y trouveront leur compte dans une conduite certes simple d’accès mais particulièrement rodée et précise. Quant à l’animation, elle affiche un 60 images/s constant dans 99% des cas avec la plus grande fierté habituelle chez les grands titres de Sega.

Risky Ride

Le mode Arcade reprend exactement le système de jeu de la borne avec au choix le fameux roadtrip en arborescence : parcourir cinq tracés d’affilée et divisés par des checkpoints qu’il faudra atteindre en un temps donné. A la fin de chaque stage, on peut choisir la difficulté du prochain morceau en empruntant soit l’embranchement de gauche pour une partie facile ou à droite pour une plus difficile. Avec un tel système, vous pouvez effectuer 16 courses différentes. Mais il ne faut pas se leurrer, les courses sont répétitives et plutôt simples si vous ne choisissez pas un mode de difficulté supérieur au Normal par défaut.

Par contre, le mode Mission propose 101 épreuves dans lesquelles vous devrez réussir certains challenges variés et dont la difficulté croit rapidement dans un seul but : épater votre copine confortablement installée à vos côtés dans la Ferrari. Autant les premiers sont connus : du style garder une vitesse minimale, slalomer dans un trafic dense sans toucher les autres, doubler le plus de voitures possibles, déraper sur la plus longue distance autant d’autres feront appel à votre sens du calcul mental pendant la course ou à votre mémoire en retenant des successions de représentations de fruits dont vous devrez restituer en passant dans les bornes correspondantes. Chacune de ces missions vraiment fun sera alors notée, le A permettant de la valider. Comme ce mode est décomposé en 16 parties chacune de 6 épreuves, seul un A minimum (vous pourrez toujours essayer d’obtenir des AA ou des AAA en vous surpassant) sur les 5 premières vous permettra de tenter la 6e (généralement un duel) qui, une fois complétée, offre des bonus. Mais quels bonus ? Et bien pas des moindres, de nouvelles voitures, des musiques (15 en tout sont disponibles dont les thèmes du 1er Out Run remixés par le grand Richard Jacques), la version d’Out Run de 1986, des circuits en mode Miroir et des adaptations des circuits de Scud Race et Daytona USA 2, jamais adaptés sur console… Mais ne vous attendez pas à vous refaire des courses de fous sur ces circuits bonus comme il l’a été possible sur bornes d’arcade, les circuits sont collés les uns aux autres, ne permettent pas d’en faire plusieurs fois le tour et ne proposent pas les musiques d’origine. Une légère déception donc…

Life was a bore

Le multi apporte quand à lui ce que le mode solo de base n’a jamais réellement proposé dans un Out Run : de la vraie course contre des adversaires. En lan et en Live jusqu’à 8 joueurs, le jeu prend une autre ampleur. Grâce à sa maniabilité précise, le jeu dévoile toute sa richesse contre des adversaires humains. Seule votre connaissance parfaite des courbes des circuits et des voitures feront la différence dans un jeu d’arcade où la précision sera de mise. Explosant la déjà très bonne durée de vie de base du soft, le multi fait donc redécouvrir Out Run sous un autre angle et apporte aux fans d’arcade possesseurs de Xbox la vraie référence de ce type de jeu. Malgré tout, il persiste encore certains bugs et petits problèmes de synchronisation des autres concurrents sur le réseau de Microsoft mais rien de grave et cela sera sûrement réglé dans un prochain patch.

Splash Wave

Tous ces points maintenant décrits ne sauraient toutefois retranscrire véritablement la très grande qualité du gameplay d’Out Run 2. Nouvelle référence dans son genre, le dernier hit de Sega ne se dompte pas de prime abord malgré son apparente facilité d’accès. Compléter tous les modes Mission et battre la plupart des concurrents sur le Live nécessitera une parfaite connaissance de tous les aspects du soft : comportements des voitures plus complexe qu’il n’y parait et circuits dont chaque virage offre son lot de richesse… Bien sûr la réalisation apparaît comme légèrement en dessous des jeux de course exclusifs disponibles sur Xbox, bien sûr le style arcade parfaitement assumé peut surprendre les habitués de simulation à la F355 Challenge ou Gran Turismo mais il s’agit ici de l’adaptation supérieure d’un hit d’arcade qui avait déjà tout prouvé. Non seulement Out Run 2 s’impose par son gameplay dans le genre très concurrentiel mais très mal représenté de la course Arcade sur console mais en plus il rentre dans le carcan des jeux inusables dans le temps grâce à un gameplay tellement bien étudié qu’il renvoie toute tentative de concurrence dans les abîmes de la lassitude.

Grâce à son gameplay unique et parfait Out Run 2 s’impose en nouvelle référence d’une espèce encore sous représentée sur Xbox. Dernier représentant de ce type de jeux sur console, il se permet de transcender son genre afin d’attirer de nouveaux joueurs grâce à une version retravaillée et supérieure à la version arcade. De simple roadtrip dans sa version de base, le titre gagne en profondeur avec son multi online et son mode Mission apportant une fraîcheur bienvenue. De légende du jeu vidéo âgée 18 ans, Out Run 2 propose maintenant une relecture d’un mythe qui saura satisfaire aussi bien les nostalgiques que les nouveaux venus, et nous prouve même qu’on aurait tort d’enterrer ces jeux d’arcade qu’on aurait pu croire dépassés. On espère donc que l’essai permettra à ses compères de percer eux jusque dans nos salons et nos réseaux, et on tire notre chapeau à Sega Europe pour avoir réussi à persuader la maison mère japonaise de l’intérêt de sortir un tel titre sur Xbox.

+

    -

      • Pas extraordinaires, le jeu souffre de son adaptation un an après la sortie de la borne. Malgré tout, ils restent très propres et proposent de nombreux environnements variés, les voitures y sont magnifiques.
      • Ultime crème de la maniabilité Arcade, simple d’accès de prime abord, elle se révèle très précise, parfaitement étudiée et terriblement efficace.
      • Travers habituel de ce type de jeu, Out Run 2 propose de nombreux modes de jeux pour assurer une durée plus que correcte. Sur le Live il est inusable, même si on regrette amèrement l’absence de jeu en écran splitté.
      • 15 thèmes entraînants dont les fameux Splash Wave et Magical Sound Shower. Mythiques tout simplement mais pas de personnalisation de bande son en contrepartie.
      • Malgré certains petits défauts, Out Run 2 s’impose tout simplement comme la référence du jeu de course arcade sur console Xbox. Sega et Sumo Digital ont vraiment compris comment adapter un jeu d’arcade et en faire un véritable jeu console. Une réussite.
      • Du 60i/s qui souffre dans certains rares passages mais globalement du bon travail pour un défilement de la course fluide et rapide.
      • Le Live rallonge énormément la durée du vie du jeu, et se révèle très plaisant quand les joueurs maîtrisent le jeu. Il y a bien quelques problèmes de synchro, mais ça reste assez minime.