Test : Out Run 2006 : Coast to Coast sur Xbox
Renaissance difficile d’un mythe
Au delà de la légende dans le monde du jeux vidéo qu’est Out Run, Out Run 2 sur Xbox avait été fraîchement accueilli aussi bien par la critique que par les joueurs. Tout d’abord, il avait été reproché au jeu de n’être qu’un jeu d’arcade avec tout cela implique, actuellement, de péjoratif. Or, Out Run est bien entendu arcade mais au sens noble du terme. Il s’agit d’un soft à la prise en main très simple mais qui offre une marge de progression phénoménale où le pilotage d’une précision diabolique est mis à contribution. Nous avions là, un jeu typique du grand Sega, simple et en même temps complexe. Pourtant, l’insuccès public s’est manifesté. Burnout 3 sortait au même moment et proposait un spectacle grandiose, peut être racoleur mais terriblement efficace alors qu’Out Run se contentait de jouer la carte du fun tout simplement. D’un jeu de courses destructeur comme pouvait l’être le hit d’Electronic Arts et Criterion, Sega n’offrait qu’un jeu de balade au volant des plus beaux bijoux de chez Ferrari certes, reposant, mais peut être basé sur des aspects de gameplay ne répondant plus aux exigences d’un public sevré à la Playstation. Malgré tout plus profond qu’un Burnout, Out Run a rencontré le mur de l’insuccès commercial sauf auprès de quelques amateurs éclairés. Sega, pas effrayé par quelques bides commerciaux récents (au hasard ? Panzer Dragoon Orta, Shenmue 2) nous ressort cette version remaniée d’Out Run 2, cette fois sur Xbox, PS2, PSP et plus tard sur PC.
Un concept unique et terriblement fun
Revenons quelque peu sur ce qui fait Out Run. Jeu de voiture axé plus balade que course, il est basé sur le simple fait de rallier des checkpoints dans un temps imparti tout en choisissant en fin de stages le parcours suivant entre deux propositions. Ici, pas d’affrontements contre des adversaires, sauf sur le Live, tout n’est qu’affaire de temps et surtout de style. Le gameplay inauguré par Daytona USA avec ses longs dérapages, est conservé dans cet Out Run et fait tout son style. Le fun y est absolu : on slalome entre les véhicules de la circulation, on dérape longuement dans une trentaine de parcours différents (15 du précédent jeu et 15 nouveaux), on essaie de se perfectionner constamment à chaque partie, la recette est ultra efficace et fonctionne déjà depuis 20 ans. De plus, l’adaptation console propose de nombreux petits jeux, des épreuves additionnelles qui permettent de débloquer tous les bolides et toutes les musiques. Le Live est bien entendu de la partie pour 6 joueurs au maximum. Avis aux conducteurs, le niveau sur le Live est bien élevé car constitué de fans mais la prise en main étant tellement simple, tout amateur peut s’amuser pour des courtes parties. L’écueil de nombreuses adaptations de jeux d’arcade sur console est ainsi évité : la durée de vie. Sur Xbox, le jeu peut vous contenter une bonne vingtaine d’heures rien que sur le mode solo. Sur le Live, la durée de vie est infinie et Out Run 2 C2C est l’exemple type du jeu vers lequel on revient régulièrement pour se faire une bonne partie. Alors Out Run 2, jeu d’arcade ultime sur Xbox ? On aurait aimé le croire.
Une réalisation magnifique mais entachée d’un seul défaut
Si graphiquement, le jeu est magnifique avec des environnements grandioses, stylés et réellement inspirés, tout est remis en cause par un scintillement qu’on croirait issu d’une PS2 dans ses premières années. Oui, le jeu d’arcade à la base était aliasé et sûrement pas autant. Mais là, c’est réellement la première chose qui saute aux yeux. Il fallait le faire surtout que la première version d’Out Run 2 sortie il y a 18 mois n’avait pas ce défaut. Alors que s’est il passé chez Sumo Digital ? Le fait qu’Out Run 2 soit devenu un jeu multi plateforme ? Peut être bien, c’est difficile à dire. Le moteur 3D a peut être été développé initialement sur PS2 et en étant porté sur Xbox a conservé les plus gros défauts de la machine de chez Sony. Bien sûr, cela n’enlève rien aux qualités intrinsèques d’Out Run 2 mais impossible de ne pas pester en le voyant tourner. L’animation, en revanche, est exempte de défauts : un bon 60 images par seconde constant sans aucun ralentissement. La musique, tirée du tout premier jeu est juste mythique. De plus, d’autres morceaux ont été rajoutés ce qui n’enlève rien au plaisir que l’on a à jouer à Out Run 2 C2C. Vraiment techniquement, le jeu aurait pu être exemplaire s’il n’y avait pas eu ce satané aliasing.
Sega will survive
Bien entendu, la nouvelle politique de Sega (à savoir faire du multi plateforme) à son prix. De Sonic Heroes à Sonic Riders en passant par Shadow, ces jeux n’exploitent pas la Xbox comme il se doit mais ça peut se comprendre du fait de leur conception initiale purement multiplateforme. Le fait qu’Out Run 2 soit la base un jeu Chihiro, le pendant arcade de la Xbox, aurait permis d’éviter une adaptation laborieuse graphiquement. Dommage, ce n’est pas vraiment le cas De plus, le jeu n’est pas compatible sur Xbox 360, ce qui aurait peut être amélioré son sort sur HDTV grâce au 720p. On sent définitivement les développeurs de chez Sega, en interne, comme en externe, à l’étroit sur la génération vieillissante des Xbox, PS2 ou autres Gamecube. L’approche de l’E3 devrait permettre de voir l’émergence de jeux sur X360 ou PS3 libérés de ces contraintes, correspondant plus à leurs ambitions et ainsi éviter certains défauts graphiques rédhibitoires de nos jours. Toutefois, n’oublions pas qu’Out Run 2 Coast 2 Coast est un grand jeu d’arcade sur Xbox, peut être le meilleur aux côtés d’un Burnout Revenge. C’est définitivement un must have pour les amateurs de jeux de course arcade et j’espère sincèrement qu’il rencontrera le succès public qu’il mérite. Notons également, un prix de vente inférieur à la moyenne et, les inscrits sur le site officiel de Sega Europe peuvent également recevoir un bon de remboursement de 10€, une bien belle initiative peu courante chez les autres éditeurs.
+
- Une animation impeccable
- Un gameplay et un fun de folie
- Des graphismes stylés et inspirés
- La durée de vie !!!
-
- Un aliasing qu’il faut quand même mentionner
- Rien d’autre mais il faut être adepte du genre