Test : The Outer Worlds 2 sur Xbox Series X|S
Fallait-il remanier la formule ?

The Outer Worlds 2 est une suite, et elle va l’assumer pleinement. En tant que jeu d’Obsidian, elle débute par l’étape indispensable de la création de personnage qui offre de nombreuses possibilités de personnalisations physiques, mais pas que. Parmi toutes les propositions mises à notre disposition se trouvent, notamment, la possibilité de choisir des compétences qui auront un réel impact sur notre approche du jeu. On retrouve donc tout ce qui concerne l’usage des armes, mais aussi et surtout le crochetage, le piratage, la médecine et tant d’autres. Votre objectif : définir ce qui pourrait vous être utile au cours de votre partie.
Évidemment, si vous portez votre choix sur toutes les armes, vous allez forcément orienter votre personnage vers les combats. Inversement, si vous jouez la carte du piratage et de la discrétion, votre approche sera forcément furtive. Il ne faut donc pas se précipiter et prendre le temps de réfléchir à ce que vous souhaitez sélectionner. C’est d’autant plus vrai que le choix est pléthorique et les possibilités extrêmement nombreuses. Obsidian offre un ici un panel intéressant de choix qui ne fera que se complexifier et se diversifier au fil de votre aventure. Au-delà de ça, cette création de personnage est aussi l’occasion d’offrir un passé à votre héros, ce qui modifie les propositions de dialogues durant la partie. Là aussi, il s’agit de faire le choix qui vous convient le mieux afin que cela corresponde au type de héros que vous souhaitez créer.
Une fois la création du personnage terminée, l’histoire peut enfin débuter. Vous prenez les commandes d’un commandant d’unité qui est envoyée pour une mission périlleuse qui ne se déroule pas exactement comme prévu. Les conséquences sont catastrophiques pour vous puisque vous vous réveillez dix longues années plus tard auprès de l’un de vos anciens coéquipiers qui vous explique la situation : la guerre, les différentes factions, les survivants à la catastrophe, les raisons… Une mise en contexte qui, comme dans Avowed, est un chouia complexe puisque de nombreux termes propres à l’univers sont employés. Il faut quelques minutes, voire même un peu plus, pour s’immerger pleinement dans ce dernier et comprendre les tenants et aboutissants de toute l’affaire. Cela dit, cela signifie aussi que le lore du jeu est complet, recherché et fouillé et que le studio a, une nouvelle fois, planché sur un véritable background qui offre une dimension supplémentaire à notre aventure. On retrouve d’ailleurs cette volonté au travers du jeu complet qui fait la part belle aux affrontements, à l’exploration et aux dialogues / textes.
Cette dernière partie est d’ailleurs omniprésente dans The Outer Worlds 2. On passe parfois 30 bonnes minutes du jeu à discuter avec les PNJ dont on croise la route. C’est long, cela peut paraitre ennuyeux, et pourtant cela s’avère absolument nécessaire. Non seulement, vous obtenez des informations cruciales sur le monde dans lequel vous évoluez, mais en plus vous pouvez grapiller des indications indispensables pour découvrir tel ou tel objet, tel personnage ou même débloquer une quête. La discussion n’est donc pas facultative et si l’idée même de lire (le jeu n’est pas doublé en français) de nombreux textes vous rebutent, il est probable que The Outer Worlds 2 ne soit pas fait pour vous. Cet aspect offre également une bonne occasion de développer le lore et de rencontrer les différentes factions qui sont motivées par leurs propres objectifs (on salue d’ailleurs l’effort pour rendre les mathématiques indispensables à la vie de tous les jours… ou pas). Bref, c’est bavard, peut-être même de trop parfois, mais cela fait partie de l’ADN des jeux d’Obsidian, tout comme le fait de faire des choix.
Les choix sont une nouvelle fois l’un des points les plus importants de The Outer Worlds 2. Vos actions, vos discussions, vos approches vont forcément avoir des conséquences sur le monde qui vous entoure. Cela peut être de petits changements anodins comme des modifications de plus grande ampleur. Tout au long du jeu – et dès le début d’ailleurs – le titre va vous obliger à prendre des décisions qui dépendent de vos choix, mais aussi de vos compétences ou de votre exploration. Pour être plus clair, si vous disposez d’un niveau suffisant en persuasion ou en médecine, par exemple, vous pouvez alors choisir une ligne de réponse différente.
Même chose pour les documents ou informations que vous avez pu découvrir au gré de vos pérégrinations. Tout ce que vous trouvez, tout ce que vous décidez pour votre personnage, oriente votre aventure. A contrario, ce fonctionnement qui offre une liberté colossale et une rejouabilité tout aussi importante peut créer une forme de frustration. En effet, quand on se retrouve face à une situation bien définie, que l’on pense avoir réuni toutes les informations nécessaires, mais que l’on se rend compte qu’il nous manque telle compétence ou tel objet et que l’on doit donc obligatoirement passer par le combat, cela frustre. C’est surtout vrai pour les compétences qu’il est impossible de développer complètement. On vous conseille d’ailleurs de réaliser un maximum de quêtes secondaires (qui donnent des points de compétences) et de n’employer les points qu’au dernier moment, une fois devant le fait accompli.
Autre aspect de The Outer Worlds 2 : l’exploration. Comme pour Avowed, le jeu d’Obsidian se subdivise en petites zones qui s’apparent à des mondes ouverts de taille limitée (Dans ce cas-ci, des planètes différentes). Chaque carte se compose d’un environnement différent et de plusieurs lieux à découvrir. Chaque point d’intérêt, de quêtes à réaliser, peut en général être approché de multiples façons. C’est sans doute là la plus grande force d’un jeu comme celui-ci : pouvoir arriver à ses fins de multiples manières. Et si le jeu vous aide et vous oriente vers les objectifs principaux de manière claire et évidente, il vous encourage à vous détacher du chemin principal pour prospecter tout autour.C’est comme cela que l’on découvre un chemin caché qui nous permet d’atteindre directement le cœur des défenses ennemies, une base annexe qui permet de désactiver toutes les défenses automatiques ou encore des pièces d’équipements qui nous facilitent grandement la vie comme un bouclier ou des bottes à propulsions qui nous permettent de faire un double saut. Encore une fois, le choix revient au joueur qui doit donc décider de ce qu’il souhaite faire.
Attention toutefois, le titre n’est pas toujours simple – comme Avowed d’ailleurs – et que foncer tête baissée est une approche qui montre rapidement ses limites (même en normal, difficulté que nous avons choisie). On peut d’ailleurs aussi préciser qu’un grand nombre de conflits peut être évité et qu’il est possible de résoudre et d’atteindre nos objectifs par le biais de la parole et de la discussion. On se répète, mais la proposition est ici excessivement plurielle et tout dépend de ce que vous souhaitez faire, dire, de comment vous avez envie de découvrir cette aventure. The Outer Worlds 2 est une proposition malléable que vous personnalisez vous-même, selon vos envies.
Du côté des combats, le titre d’Obsidian reprend les bases posées par son ainé. Que vous jouiez à la première ou à la troisième personne (le choix est libre, ici aussi), on se retrouve donc face à un jeu de tir qui reprend les poncifs du genre : sprint, grenades, compétences, tir, rechargement… Pas de particularité sur ce point si ce n’est l’armurerie qui est mise à notre disposition et qui comporte de nombreuses armes originales aux attributs spécifiques : dégâts élémentaires, tir alternatif, types de munitions différentes, types d’armes, corps-à-corps… L’aspect RPG est très présent dans la gestion de notre équipement qui se divise en plusieurs partie : armes, armure et casque.
Chacune des pièces nous donne différents bonus qui peuvent être modifiés (à l’établi) et auxquelles on peut ajouter des améliorations supplémentaires. Ces derniers sont à sélectionner en fonction de votre manière de jouer, ce qui implique de rechercher une cohérence dans ce que l’on choisit. Pour revenir aux affrontements, on peut dire que, globalement, les sensations sont plutôt bonnes. Les combats sont nerveux, dynamiques et parfois complexes (face au nombre d’ennemis qui peut être important). On regrette juste une IA ennemie limitée qui fait que le comportement de nos adversaires n’est pas toujours très logique ou réaliste. Pour le reste, c’est efficace, à défaut d’être particulièrement original ou novateur.
Pour nous accompagner au cours de l’aventure et de notre périple, notre héros peut compter sur l’aide de deux compagnons (à choisir parmi toute une série de personnages que l’on rencontre durant le jeu). Ces derniers ont un rôle distinct chacun et leurs compétences (activables avec le pad) sont précieuses. Leur progression suit la nôtre et il est possible de choisir différentes améliorations au fil de notre montée en niveaux. C’est appréciable, surtout qu’ils se montrent particulièrement percutants sur le champ de bataille. Évidemment, sélectionner l’un ou l’autre d’entre eux nous offre également l’opportunité de discuter avec eux et donc d’améliorer (ou dégrader) notre entente.
Il est également important de noter que certains d’entre eux peuvent être totalement manqués pour peu que vous ne parliez pas à certaines personnes ou que vous ni visitiez pas certains lieux. On vous le disait un peu plus haut : l’exploration est la clé. Du côté du bestiaire, on retrouve toujours, en grande partie, des humanoïdes et des méchas qui disposent d’équipements et capacités différentes. Traditionnel. En ce qui concerne les créatures, par contre, c’est un peu plus original, même si on aurait apprécié davantage de diversité dans la proposition.
Parlons un peu maintenant de la progression de notre personnage qui se divise en plusieurs catégories. La première chose qui est différente par rapport au premier jeu vient du fait qu’il n’est pas possible de modifier les caractéristiques de notre héros. Tout se fait automatiquement, ce que les puristes et amoureux de RPG trouveront décevant. Par contre, chaque niveau gagné (et la plupart des quêtes réalisées) vous offre un point de compétences à dépenser dans les 12 qui sont disponibles et qui ont donc un impact sur les possibilités d’approche, mais également sur vos dégâts, résistances, votre esquive… Il s’agit donc de trouver le juste équilibre entre votre manière de jouer et les choix que vous faites.
Autre aspect (lié aux compétences choisies) : les avantages. Tous les deux niveaux, vous gagnez un point d’avantage qui peut être employé pour débloquer une facilité qui ira de pair avec votre approche. Dans notre cas, par exemple, nous nous sommes spécialisés au corps-à-corps, dans les armes à feu et dans la médecine, ce qui nous a permis de débloquer des avantages qui augmentent notre pourcentage de coups critiques, notre résistance de 10%, la taille de notre chargeur ou encore le gain d’expérience des ennemis tués par nos compagnons. C’est complet, très complet, et les possibilités sont gigantesques puisque le jeu propose près d’une petite centaine d’avantages.
Et ce n’est pas tout ! En fonction des lieux visités, de vos décisions, le jeu lui-même vous proposera d’accepter (ou non) des défauts qui auront (eux aussi !) une incidence sur votre personnage. Dans notre cas, nous avons accepté le défaut « surpréparé » qui nous offre un chargeur plus grand de 50% mais qui, quand il est vide, fait baisser les dégâts de 40% pendant 8 secondes. Vous avez ainsi, spontanément, des propositions qui sont faites et c’est à vous de les accepter ou non, en fonction de vos besoins et de votre gameplay. Encore une fois, tout cela sert la rejouabilité, la personnalisation et l’approche du jeu qui sera différente à chaque partie lancée. C’est aussi impressionnant que brillant.
Terminons ce test par la partie technique du jeu. Sur ce point-là, The Outer Worlds 2 ne se place pas dans les plus beaux jeux de la console bien qu’il reste assez joli à voir. On regrette tout de même des animations qui ont tendance à stagner depuis Avowed et qui jurent un peu, par moment. Visuellement, hormis quelques légers problèmes de scintillements et quelques éléments qui ne se trouvent pas à leur place (comme ce bras arraché qui vole), l’expérience proposée par Obsidian est assez solide. Mais, comme pour son prédécesseur, c’est du côté de la direction artistique que The Outer Worlds 2 fait mouche. Les planètes sont diversifiées et le cycle jour/nuit nous offre parfois de somptueux panoramas, notamment grâce à des couleurs chatoyantes et vives qui sont du plus bel effet.
Évidemment, c’est un parti pris qui ne peut pas plaire à tout le monde, mais dans notre cas, cela nous a conquis. Enfin, sur le plan du doublage, on regrette l’absence du français. On pointe également du doigt le fait que les cinématiques et les journaux audios ne soient pas sous-titrés, ce qui pose forcément un problème à ceux et celles qui ne parlent pas un mot d’anglais. Pour ce qui est du doublage dans la langue de Shakespeare, il nous a semblé de qualité. Enfin, les musiques, sans être particulièrement marquantes, sont d’excellente facture. Elles s’intègrent parfaitement à l’univers de science-fiction dépeint dans le jeu et nous entraine dans les moments les plus animés avec conviction. On aurait aimé qu’un thème marquant ressorte de l’épopée, mais ce ne fut pas le cas.
+
- Lore complet et complexe ;
- Direction artistique flamboyante ;
- Possibilités gargantuesque ;
- Avantages spontanés ;
- Systèmes de compétences intelligents ;
- Choix nombreux et percutants ;
- Dynamique, nerveux en combat ;
- Approches variées proposées.
-
- Technique un peu juste ;
- Animations des visages parfois décevantes ;
- Bestiaire convenu ;
- Très bavard ;
- IA des ennemis limitée.