Test : Paleo Pines sur Xbox Series X|S
On dit oui aux dinos
L’automne arrive, et avec lui sa dose de jeux plus ou moins reposants. Dans la catégorie des jeux «chill», nous découvrons Paleo Pines. Après une phase sommaire mais somme toute efficace de création de personnage, nous voilà partis à l’aventure dans Paléo-Les-Pins, une jolie bourgade dans laquelle nous incarnons un jeune rancher. Attifé d’une chemise moche et d’un pantalon feu de plancher (oui, le choix initial en matière de fripes est assez pauvre et peut frustrer les puristes), nous découvrons une cinématique sur fond crayonné nous racontant la naissance et la croissance de Lucky, une femelle Parasoraulophus qui devient alors notre premier dino de compagnie, et qui n’aura de cesse de nous soutenir dans notre quête.
S’ensuit alors une phase – assez longue – pour nous décrire les mécaniques du jeu. Première étape, construire un enclos en guise de havre de paix pour notre fidèle Lucky. Pour se faire, il est nécessaire de récolter une «pierre de rêve» à laquelle s’ajoutent quelques éléments pour construire la «petite tente» de notre dino préféré. Si Lucky trouve son bonheur dans cet enclos, nous trouvons nous notre salut dans une bicoque tout de guingois, qui permet tout de même de sauvegarder, dormir ou bien stocker des éléments. Il apparait essentiel de se situer sur la carte quant au stockage, car effectivement la taille de notre inventaire en cours d’exploration est assez famélique. Ainsi, les allers retours jusqu’à notre chez nous deviennent fréquents.
Ces allers retours sur la carte sont ainsi le prétexte à faire la connaissance de nos voisins. Nous rencontrons par exemple au fil de l’aventure Mari et Olwynn, les deux scientifiques qui nous viennent largement en aide par leurs connaissances, et les habitudes de vie des espèces préhistoriques rencontrées. Agami, la femme mûre à la grande sagesse vend des graines à planter et nous explique les rudiments de la cuisine. Enfin, nous avons ensuite le plaisir de découvrir Corlan le Maraicher, Marlo l’ébéniste menuisier ou encore Orani la styliste se faisant quelque peu désirer. En somme une galerie limitée de personnages humains avec qui interagir, mais qui sont tous indispensables et suffisent largement à répondre à nos questions et à nous guider. Chacun présente son propre caractère mais aussi des objectifs clairs et concis qui nous aident à avancer dans notre aventure.
Le but de cette dernière est bel et bien de faire de nous un véritable Rancher, un vrai collectionneur de dinosaures en tous genres. Pour se faire Paleo Pines nous propose d’avancer à son rythme, plutôt lent, afin de découvrir toutes les subtilités de son gameplay. Les premières quêtes rencontrées s’accompagnent d’un tutoriel parfaitement détaillé essentiel pour la bonne compréhension de nos petites blondes, véritable public auquel s’adresse le titre de Italic Pig. Malgré tout, les différentes tâches à effectuer apparaissent bien fastidieuses et pas si évidentes pour un si jeune public.
Tout d’abord la culture et la récolte de légumes : La houe et l’arrosoir deviennent nos meilleurs amis, certes agréables et faciles d’utilisation, mais lents, très lents. Pour se changer les idées, nous sortons ensuite de nos terres pour découvrir les alentours, et notamment la place Caillou, connue pour être LA place centrale du village dans laquelle nous trouvons les commerces de légumes, de bois et de textiles. Nous avons deux options pour découvrir notre environnement : à pieds en demandant à notre / nos dinosaures de nous suivre, ou à dos de reptile préhistorique, une fois que celui-ci a pu être apprivoisé et dompté. Passé le tutoriel, le jeu nous prend peu par la main, nous laissant découvrir certaines mécaniques, quitte à nous perdre un peu ou à nous bloquer sur de petites choses.
En parcourant la carte, qui apparait initialement assez réduite, nous pouvons rencontrer différentes espèces de dinosaures. Le cœur du jeu réside dans la propension de notre personnage, armé de sa flûte un peu magique, à capter l’attention des différents reptiles. Pour apprivoiser ces derniers, nous usons de notre meilleur sens artistique grâce à notre instrument à vent : des bulles de couleurs apparaissent, chantées par le dinosaure en question, et qu’il est nécessaire de reproduire et comprendre pour converser avec l’animal. Quatre couleurs, pour quatre gâchettes, et petit twist , certaines bulles sont plus grosses que d’autres, à reproduire selon le temps d’appui sur la gâchette. Initialement aisé, ce mécanisme de gameplay peut s’avérer parfois plus ardu pour les joueurs les plus jeunes, d’autant que les séquences de notes se compliquent par la suite. Une fois l’animal apprivoisé, il ne faut pas crier victoire trop vite, car il est ensuite nécessaire d’apaiser le dinosaure sauvage et d’atteindre la sérénité à l’aide d’une jauge qu’il faut équilibrer en calmant et en nourrissant l’animal. Enfin, dernière étape, il faut «valider» cette amitié naissante en gratifiant ce nouvel ami d’une pâtisserie du coin, le Poppin.
En bref, se faire un nouvel ami reptilien est assez ardu, et requiert une patience que certains n’auront peut être pas. Ce d’autant que créer cette amitié n’est pas suffisante pour ensuite dompter l’animal. A l’image de celui de Lucky dans les premières phases du jeu, il faut créer le petit nid douillet de ce nouvel ami, puis le caresser , le chérir, le nourrir, et nettoyer son enclos tous les jours pour qu’il puisse devenir un véritable compagnon et vous faire confiance. Chevaucher un animal de chaque espèce est essentiel pour avancer dans l’aventure puisque chacune possède ses spécificités : Gallimimus permet de parcourir la carte en deux temps trois mouvements, ou d’arroser nos plants de légumes à la vitesse de l’éclair, lorsque le Styracosaure est indispensable pour labourer les champs rapidement, et casser des troncs et rochers de grande taille pour débloquer des chemins et ainsi agrandir la taille de la carte.
Nous prenons finalement plaisir à prendre possession de ce gameplay plus profond qu’il n’y parait. Il ne s’agit ainsi pas de farmer, semer, et récolter jusqu’à l’écœurement, mais bel et bien de partir à la découverte de nouvelles contrées tout en nous occupant vertueusement de nos animaux. De plus, de nombreux collectibles se cachent ça et là tels que des artefacts mystérieux que nous pouvons répertorier dans notre journal, accessoire indispensable qui ne nous quitte jamais.
Techniquement, le jeu s’adresse très clairement à des yeux plutôt tolérants. S’il apparait de bonne facture de prime abord, le framerate manque de stabilité, et ce notamment quand nous décidons de perdre un peu de notre endurance à dos de dinosaure. Il existe de plus des temps de chargements un brin longuets entre notre ranch, le reste de la carte ou la place Caillou. Hormis ces défauts, le titre ne se moque pas de son jeune public et reste très correct graphiquement. Les quelques cinématiques éparpillées sur fond de «dessins crayonnés» sont agréables à l’œil et assez charmantes, notamment lors du changement de journée. Le cycle jour / nuit est d’ailleurs essentiel au gameplay de Paleo Pines puisqu’il faut chaque jour nourrir, bichonner et promener nos différents quadrupèdes, tout en semant et récoltant des cultures indispensables à la bonne tenue de notre ranch. En plus de ce cycle jour/nuit, le jeu bénéficie de changements de météo au fil des 3 saisons (le triasson, le jurassec ou le crétaire) avec une pluie parfois salvatrice qui nous épargne quelques épisodes fastidieux d’arrosage de nos cultures.
Les différentes cultures récoltées, si elles sont en trop grand nombre, peuvent s’échanger contre quelques coquillages – la monnaie du coin – auprès des différents commerçants de la place Caillou. Si toutefois nous manquons de liquidités, il existe également un «panneau des quêtes» à remplir pour amasser un maximum de coquillages ou d’objets. Celles-ci permettent notamment d’amasser des objets servant à construire et façonner nos enclos. Le mode «placement» pour la confection de ceux-ci est malheureusement peu intuitif et nous fait parfois perdre un temps précieux et nous y reprendre à plusieurs fois, tout comme la récolte d’indice ou d’informations dans notre journal d’explorateur qui ne possède pas de raccourci dédié. Heureusement le BMD est là pour faciliter un peu la manœuvre, mais à peine.
La musique est quant à elle parfaitement adaptée au titre, douce et apaisante. A la fois suffisamment présente, mais pas trop entêtante ou répétitive au point de nous faire lâcher la manette. Une bonne note dans ce type de production.
Finalement, plus qu’un Harvest Moon ou qu’un Story of Seasons, Paleo Pines pioche parfois du côté d’Animal Crossing. Avec un rythme assez lent, un temps suspendu dédié à l’exploration, il plait parfaitement à nos deux petits testeurs et spectateurs maison de 7 et 2 ans qui valident totalement l’aventure préhistorique proposée par les développeurs britanniques d’Italic Pig.
+
- Aventure complète, dans tous ses aspects
- Univers plaisant et cohérent
- Gameplay bien pensé et assez profond
- Techniquement très correct
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- Beaucoup d'allers/retours
- Personnalisation du héros limitée
- Joueur pas toujours bien guidé