Test : Phantom Fury sur Xbox Series X|S
N'est pas Duke Nukem qui veut...
Dans Phantom Fury, vous prenez le contrôle de Shelly, une héroïne disposant d’une particularité physique particulière : elle possède un bras bionique lui conférant des pouvoirs surnaturels. Son objectif ? Mettre un terme à la menace qui plane sur le monde et qui est causée par un mystérieux inconnu cherchant à mettre la main sur un artefact répondant au doux nom de « cœur de démon ». Une appellation qui en dit long sur le danger qu’il peut représenter. Avec un scénario suffisamment original et créatif, Phantom Fury parvient à nous tenir en haleine pendant la dizaine d’heures de jeu qu’il faut pour découvrir la fin de l’histoire. On apprécie les rebondissements et l’évolution de notre personnage, tout comme le fait que de nombreux dialogues jalonnent notre périple, étoffant l’univers dans lequel on évolue. Par contre, au-delà de quelques remarques cinglantes qui nous font sourire, notre héroïne s’avère trop sage, trop réservée. Même constat du côté de l’écriture qui, bien qu’agréable, ne se montre pas transcendante. C’est d’autant plus vrai qu’une partie des dialogues apparait sur notre écran alors que nous sommes au milieu d’un combat. Difficile donc de lire les textes (doublages en anglais) et de suivre l’action…
En termes de gameplay, Phantom Fury reprend les codes des FPS des années 90. Le jeu est relativement nerveux et les commandes se prennent en main très rapidement, pour peu que vous soyez un amateur du genre. Intuitives, ces dernières s’enrichissent d’ailleurs au fil de votre aventure, vous permettant, en plus d’employer vos armes, d’activer différentes techniques telles que l’utilisation d’un bouclier, un tir secondaire… Du classique, mais de l’efficace. C’est d’ailleurs le leitmotiv que l’on pourrait adresser au jeu de 3D Realms. Faire du neuf avec du vieux, mais sans prendre de risques inconsidérables. Hormis des apparences propres au jeu, on retrouve donc une liste d’armes déjà vues et revues (pistolet, fusil à pompe, mitraillette, lance-missiles…) auxquelles viennent s’ajouter l’une ou l’autre pièce d’équipement un peu plus originale (lance-mousses, revolver…). Même constat du côté du bestiaire qui se « contentera » de nous proposer une multitude d’humanoïdes aux spécificités variées. Alors oui, on ajoutera bien la présence de zombies (en grand nombre), de drones ou de créatures plus originales, mais au final, on ne peut pas dire que Phantom Fury nous aura grandement surpris au terme de notre aventure.
Heureusement, pour parvenir à maintenir l’intérêt du jeu au cours de la campagne (dont la durée de vie est plus que correcte !), les développeurs ont eu l’excellente idée de proposer des niveaux originaux et intéressants. Cela nous permet, entre autre, de prendre les commandes de plusieurs véhicules (dont le premier fera forcément sourire les fans de Halo), ce qui casse la monotonie, tout en nous offrant une expérience de jeu plus variée. On apprécie forcément. Par contre, bien que les niveaux soient nombreux, on regrette le fait que certains d’entre eux se montrent inutilement longs et redondants. Les égouts et les bases / laboratoires sont vraiment fatigants, surtout quand on finit par se perdre dans les dédales de couloirs car on n’a pas vu le petit élément qu’il fallait récupérer, le cadenas qu’il fallait faire sauter ou encore l’ordinateur qu’il fallait déverrouiller. De petits détails, certes, mais des éléments de gameplay qui auraient mérité davantage de lisibilité.
Evidemment, bien que le jeu de 3D Realms ne soit pas irréprochable, il faut tout de même avouer qu’il fonctionne plutôt bien. Les sensations, à l’ancienne, sont bonnes et les mouvements rapides et nerveux donnent aux affrontements un côté sauvage que l’on apprécie tout particulièrement. C’est d’autant plus vrai qu’à certains moments, des hordes d’ennemis se jettent sur nous et nous obligent à utiliser toute la panoplie d’armes dont on dispose pour les éliminer. On peut également mettre en avant certains affrontements (des « boss ») qui se montrent plus ardus et qui offrent un challenge intéressant. La difficulté est d’ailleurs plutôt bien dosée pour un jeu de ce genre. Il est important de se montrer prudent et de ne pas foncer tête baissée au cœur des forces ennemis, sous peine d’être immédiatement sanctionné, même dans les deux difficultés les plus basses. Il faut donc agir prudemment et intelligemment, tout en profitant de toutes les possibilités mises à la disposition de notre héroïne.
Terminons ce test avec un petit mot sur la partie technique du jeu. Durant notre partie, nous avons eu l’occasion de rencontrer l’un ou l’autre bug gênant qui nous aura obligé à charger notre partie, ce qui s’avère toujours frustrant. Nous avons également dû faire face à l’une ou l’autre baisse de framerate qu’il est difficile d’expliquer, mais qui, une nouvelle fois, nuit à l’immersion. Au-delà de ça, on retiendra surtout que la direction artistique fait le job. Phantom Fury est un bel hommage aux FPS des années 90 et il ne nous a pas fallu plus de quelques secondes pour se replonger dans le passé, pour notre plus grand plaisir. Du côté des environnements, on note une variété bienvenue qui brille tout particulièrement en extérieur et qui se montre un peu plus terne une fois en intérieur (égouts, base,… du vu et déjà-vu). Enfin, sur le plan sonore / musical, au-delà d’un doublage convaincant, le titre bénéficie de musiques agréables à écouter et parfaitement cohérentes avec l’univers dans lequel on évolue. C’est donc un sans-faute.
+
- Direction artistique au top ;
- Musiques pertinentes ;
- Gameplay varié et nerveux ;
- Durée de vie solide ;
- Evolution du personnage intéressante.
-
- Trop sage ;
- Trop convenu ;
- Imperfections techniques gênantes ;
- Bestiaire manquant de folie.