Test : Planet Coaster 2 sur Xbox Series X|S
De la gestion à la limité de l'ingérable ?
Comme explicité dans l’introduction, les jeux de gestion sont désormais monnaie courante sur consoles. Et dans ce domaine, le studio anglais Frontier Developments est un développeur expérimenté. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de tester les deux épisodes de Jurassic World Evolution, des titres qui nous avaient franchement plu et qui étaient parvenus à nous convaincre sur de nombreux points. Une maitrise attendue pour leur nouveau bébé, Planet Coaster 2, qui fait suite au titre sorti il y a déjà quelques années et qui nous invite à construire un parc d’attractions. Pour varier l’expérience et faire en sorte que chacun y trouve son compte, le studio nous propose plusieurs modes de jeu : carrière, franchise et l’indispensable bac à sable qui laisse libre à la créativité des joueurs. Sans attendre, nous nous sommes lancés dans la partie « scénarisée » afin de découvrir l’étendue des possibilités offertes par le jeu.
Tout débute avec un prologue – très bavard et souvent gênant à cause des répliques de certains intervenants – qui nous permet de prendre en main le titre. Pour commencer, on se retrouve dans un parc déjà construit où les tâches à accomplir sont très basiques : bouger la caméra, ouvrir une attraction, en construire une, placer des éléments de décor, gérer l’électricité… Bref, des aspects qui s’avèrent aussi nombreux qu’indispensables et qu’il faut absolument intégrer afin de pouvoir gérer votre parc correctement. Cette introduction est également l’occasion de découvrir les premières attractions d’eau, principale nouveauté de ce nouvel épisode. Toboggans, plongeoirs et autres sont disponibles, des éléments plutôt rafraichissants bien que peu innovants. On prend rapidement ses marques, du moins le pense-t-on, avant de se lancer dans le premier chapitre. Le mode carrière est ainsi découpé en quatre parties qui sont elles-mêmes subdivisées en différentes missions. Chacune d’entre elle permet de récupérer des étoiles, à la manière d’un jeu Two Point. Une fois que vous en avez récupéré suffisamment, vous pouvez alors débloquer la suite et ainsi vous dirigez vers la fin du jeu. Un procédé classique, mais très efficace qui offre de nombreuses heures de jeu en perspective.
Une fois le chapitre 1 lancé, nous découvrons donc notre premier parc et devons assumer pleinement nos responsabilités. Construire des manèges, proposer tout le confort nécessaire aux visiteurs, engager des employés ou réparer des montagnes russes, les demandes et possibilités sont nombreuses. C’est d’autant plus vrai que le paramétrage de chaque installation recèle un nombre incalculable de critères que l’on peut modifier. Un aspect qui n’est absolument pas aborder au cours du tutoriel et face auquel nous sommes totalement… perdus. Il y a trop d’informations, beaucoup trop d’informations, et un néophyte du genre se retrouvera bien vite dans l’incompréhension. On est terriblement loin de l’accessibilité d’un titre comme Park Beyond ou encore, dans une moindre mesure, d’un Two Point. C’est dommage car cela aurait dû être une priorité pour les développeurs.
Et votre calvaire ne s’arrête malheureusement pas là. En effet, au-delà de cet aspect complexe que l’on contourne en jouant en facile ou bien à force de recherches et d’essais, Planet Coaster 2 dispose d’une interface qui manque cruellement d’intuitivité. Et là, on peut vous dire franchement que l’on pèse nos mots. Tout est laborieux. Le choix du moindre élément nécessite que l’on navigue dans des menus et sous-menus qui s’enchainent inlassablement. C’est fastidieux et à la manette cela devient rapidement un enfer. Et ce n’est pas les constructions de montagnes russes qui nous feront dire le contraire. Souvent gigantesques, parfois enchevêtrées, ces attractions nous demandent de jouer habilement avec la caméra, avec les innombrables informations affichées à l’écran et, enfin, de gérer la maniabilité qui se montre capricieuse. Un exercice de style complexe et excessivement lourd qui ne nous permet pas d’apprécier correctement l’étendue des possibilités offertes par le jeu. Car s’il y a bien un point sur lequel le titre de Frontier Development se montre irréprochable, c’est sur son aspect « personnalisation ». Tout est jouables, modifiable, jusque dans les moindres détails. La vitesse, la courbe d’une descente, le type de rail, la couleur des éléments… Il y a une infinité de possibilités – ou presque – et les plus aguerris (ou les plus courageux) trouveront là un outil d’une richesse incroyable.
Autre bon point pour le jeu : le mode Franchise. Une fois connecté (et une fois la création d’un compte réalisée – mais pourquoi ?!), vous pouvez vous lancer dans un mode multijoueur coopératif et compétitif. Ainsi, vous créez votre parc d’attraction et sur invitation (privée ou non), vous pouvez amener d’autres joueurs à venir vous aider dans la conception de votre parc. Ce dernier sera évalué et classé et si vous parvenez à atteindre le sommet du classement vous pourrez glaner une récompense qui pourra être affichée sur votre profil multijoueur. Un ajout franchement sympathique qui offre davantage de contenu à un jeu qui n’en manque pas du tout. En effet, on n’oublie pas non plus le mode « Bac à sable » qui offre une expérience de jeu personnalisable et sans fin qui nous permet de profiter de tous les éléments dont dispose le jeu. Et ça, comme vous l’avez compris, c’est qualitatif. Dernière possibilité offerte par le jeu : le « Workshop ». Là, vous pouvez partager vos créations / plans mais également vos parcs ou profiter de ce que d’autres joueurs ont réalisé. Un procédé intéressant qui nous permet de voir ce que les autres sont parvenus à mettre en place. D’ailleurs, il faut avouer que c’est assez sympathique de se promener dans le parc des autres joueurs et de mettre dans la peau d’un visiteur qui découvre pour la première fois l’une ou l’autre montagne russe.
Sur le plan de la direction artistique, le jeu nous propose une expérience qui souffle le chaud et le froid. D’un côté, on apprécie les environnements colorés et détaillés des différents parcs. Il y a tant d’éléments proposés que l’on peut vraiment lui offrir une identité propre. Les éléments aquatiques offrent un côté rafraichissant au titre, sans pour autant le révolutionner. Mais cela gonfle le contenu et les possibilités, ce qui n’est pas plus mal. Du côté de la technique, c’est sensiblement différent. Outre des problèmes de maniabilité et de caméra, certains bugs viennent ternir l’expérience. Il y a des moments où nos visiteurs ont des comportements incompréhensibles et où ils s’amassent à des endroits bien précis. Ils peuvent également ignorer ce que l’on met à leur disposition, malgré le fait que ce soit sur des cartes préconstruites par le jeu. Enfin, élément le plus gênant, des ralentissements et « freeze » sont présents au cours de certaines constructions, notamment les montagnes russes. Cumulés aux défauts précédemment cités, notamment en termes de maniabilité, cela fait beaucoup et cela crée de la frustration. Bref, terminons ce test sur une note positive avec la partie musicale du jeu qui se montre impeccable. Les musiques sont vraiment très agréables à écouter et elles se marient parfaitement au jeu et aux activités proposées. On se laisse porter et on ne se lasse pas forcément des morceaux, au fil des heures de jeu. Ce qui s’avère être un excellent point.
+
- Direction artistique colorée ;
- Contenu colossal ;
- Modes de jeu variés ;
- Personnalisation dingue ;
- Créativité sans limite.
-
- Ralentissements gênants ;
- Caméra capricieuse ;
- Tutoriel largement insuffisant ;
- Bugs ennuyants ;
- Maniabilité à la manette catastrophique.