Test : Prince of Persia: The Lost Crown sur Xbox Series X|S
Un retour en arrière des plus réussi !
Notre histoire débute dans le sang et le combat. Sargon, notre héros, fait partie de ceux qui se font appeler « Les Immortels », un groupe de guerriers aux services de la Perse, réputés pour leur détermination, leur courage et leurs faits d’armes. C’est au cœur de l’action que débute notre partie : Sargon doit intervenir au milieu du champ de bataille et tâcher d’éliminer le général ennemi. Les premiers évènements donnent immédiatement le ton et nous invitent à faire nos premiers pas en compagnie de notre héros. On enchaine rapidement les premiers combat avant de faire face à notre premier boss.
Le tout se boucle en quelques minutes à peine avant de laisser place à une quiétude qui ne durera pas bien longtemps. En effet, alors que nos héros fêtent leur réussite, on nous apprend que le prince Ghassan a été enlevé. Sans perdre de temps, Sargon et ses camarades se rendent au Mont Qaf, lieu symbolique où se déroulent le reste des évènements narrés dans le jeu. L’histoire de Prince of Persia: The Lost Crown est assez intéressante et, bien que dépourvue de réelles surprises, elle se montre suffisamment bien construite et intrigante pour nous donner envie d’aller de l’avant. Les personnages sont charismatiques – notamment Sargon – et les spécificités de chacun donnent lieu à quelques séquences bien senties et bien mises en scène, ce qui est appréciable.
Mais ce qui nous intéresse particulièrement, c’est la structure du jeu. De ce côté-là, Prince of Persia: The Lost Crown assure le service en nous offrant un Metroidavania de qualité, respectant tous les codes du genre et se permettant même quelques ajouts des plus intelligents. Pour faire simple, nos déplacements se font de pièce en pièce et, au fil de notre avancée, notre carte se dévoile. Evidemment, comme à l’accoutumée avec ce genre de jeu, certains lieux se montrent très rapidement inatteignables, nous obligeant ainsi à revenir sur nos pas régulièrement afin de glaner l’un des objets / bonus qui s’y trouve. Les amateurs du genre (ou ceux et celles qui ont parcouru un titre comme Ori) ne seront pas perdus : tout est clair et limpide, et ce du début à la fin.
D’ailleurs, il est intéressant de noter qu’il est possible d’activer (ou de désactiver) le parcours guidé. Cela signifie donc que vous n’êtes pas tenu de suivre des indices pour vous repérer. Si le cœur vous en dit, vous pouvez partir en exploration et tenter de découvrir le chemin par vous-même. Cela vous offrira forcément une expérience de jeu un peu plus corsée. C’est d’autant plus vrai que la carte étant relativement grande, les possibilités de cheminement sont nombreuses. Autre ajout intéressant : la possibilité de photographier certains lieux que l’on considère intéressants. L’intérêt ? Marquer sur notre carte les endroits que l’on ne peut pas atteindre pour mieux y revenir après avoir obtenu la bonne capacité, se souvenir de lieux particuliers… Cela nous permet d’éviter de tourner en rond indéfiniment en cherchant un endroit qui se trouvait « dans les environs ». Attention toutefois que cette possibilité est limitée en nombre. Il faut donc l’utiliser avec parcimonie ou supprimer les photos au fil de nos pérégrinations.
Cette exploration est aussi l’occasion pour notre héros de découvrir différents biomes. Bien que tous les évènements du jeu se déroulent au Mont Qaf, nous n’avons pas eu l’impression de nous trouver toujours dans les mêmes endroits. Mieux, la direction artistique choisie par les développeurs fait mouche immédiatement. Les environnements et arrière-plans sont absolument magnifiques et même s’ils ne sont pas aussi enchanteurs que ceux d’Ori, par exemple, ils parviennent sans difficultés à nous immerger dans le voyage de Sargon. Sans en dévoiler de trop afin de vous permettre de découvrir cela vous-même, on peut tout de même vous dire que certaines scènes sont franchement impressionnantes !
On profite d’ailleurs de l’occasion pour parler de la partie technique du jeu qui s’est avérée irréprochable du début à la fin. C’est suffisamment rare (ces derniers temps, tout du moins) pour le souligner : aucun bug n’est venu ternir l’expérience de jeu. Ce que l’on apprécie énormément, évidemment. À noter que la partie sonore est aussi de qualité : les thèmes musicaux s’adaptant parfaitement aux aléas de notre voyage. Il est également bon de noter que le jeu est entièrement doublé en français et que le tout profite d’un travail global de qualité.
En termes de gameplay, Prince of Persia: The Lost Crown se veut exigeant. Comprenez par là qu’il ne s’agit pas d’une simple promenade de santé durant laquelle vous pourrez foncer tête baissée, sans réfléchir. Au niveau des combats, Sargon dispose de quelques mouvements de base des plus classiques : une parade, une esquive et une série d’attaques au corps-à-corps et à distance. Si ces derniers ne méritent pas spécialement que l’on s’y intéresse (hormis le fait qu’il est possible d’apprendre à maitriser différents combos), il nous semble important d’attirer votre attention sur les deux mouvements défensifs qui doivent absolument être utilisés à bon escient. La parade, par exemple, est extrêmement pratique puisqu’elle permet de déstabiliser l’ennemi afin de lui infliger des dégâts. Le revers de la médaille de cette méthode vient du timing. Si, malheureusement, vous appuyez trop vite ou trop tard sur le bouton, vous subirez davantage de dégâts. Il est donc absolument nécessaire d’agir avec précision et précaution. C’est d’autant plus vrai que certaines attaques (accompagnées d’un petit éclair rouge) ne peuvent être parées.
C’est là qu’intervient l’esquive qui vous permet, d’une simple roulade, de vous éloigner ou de passer dans le dos de votre adversaire. Ce mouvement, accompagné dans une moindre mesure de la parade, est donc essentiel à votre survie. Car il faut le savoir : chaque coup reçu (même en difficulté « normal ») a un impact significatif sur votre barre de vie. C’est d’ailleurs l’essence même du jeu : chaque combat (surtout contre les boss) est un affrontement capable de mettre vos nerfs à rude épreuve. Si vous souhaitez du challenge, Prince of Persia: The Lost Crown va vous en donner, et pas des moindres. Cela étant, les développeurs ont pensé à toutes les possibilités et il est possible de personnaliser la difficulté afin qu’elle convienne parfaitement à chaque joueur. Ainsi, si vous souhaitez une expérience plus simple et plaisante, alors il est toujours possible de faire les modifications pour. Et puisque l’on parle de difficulté, sachez que les boss (relativement nombreux) seront probablement votre source principale de problèmes. Il est absolument nécessaire d’analyser leurs mouvements afin de pouvoir agir en conséquence. Comme dit plus haut, foncer tête baissée est purement et simplement suicidaire. C’est d’autant plus vrai que leur opposition et leur dangerosité est croissante, le boss de fin se montrant d’ailleurs particulièrement retors.
Si les combats vous font peur, sachez tout de même que le jeu ne se concentre pas exclusivement sur ces derniers. En effet, après les affrontements, vient le temps des plateformes et énigmes en tout genre. Ici aussi, Prince of Persia: The Lost Crown va venir titiller les plus aguerris des joueurs en proposant, notamment à partir de la seconde moitié du jeu, des parcours de plus en plus complexes. La panoplie de mouvements de notre héros évoluant au fil de l’histoire, il en va de même avec l’aventure de Sargon. Ainsi, sa maitrise du temps et ses capacités supplémentaires vont devoir être combinées afin d’atteindre des points particulièrement complexes ou encore pour résoudre des énigmes qui prennent l’allure (pour au moins deux ou trois d’entre elles) de véritables casse-têtes où le timing et la précision de nos commandes sont particulièrement importants. Il est clair que les développeurs ont voulu nous proposer une expérience ardue. Cela étant, si vous êtes persévérant, patient et que vous tenez compte de toutes les capacités de votre personnage, la solution à l’énigme se révèle assez vite. Quant à la mise en pratique, il faudra évidemment quelques essais. Vous voilà prévenu…
En termes de contenu et de durée de vie, il faut compter une petite quinzaine d’heures de jeu en ligne droite pour voir le bout de l’aventure. Elle sera évidemment plus importante en fonction de la difficulté et du nombre de fois où vous avez dû recommencer les combats de boss, notamment. Si vous souhaitez atteindre les 100% et réaliser toutes les quêtes secondaires et explorer tous les recoins de la carte, vous pouvez encore ajouter 5 à 10 heures de jeu (toujours selon la difficulté et le skill dont vous disposez). C’est franchement correct pour un titre de ce genre ! Evidemment, tout dépendra, entre autres, de votre envie de récupérer tous les objets qui sont disséminés sur la carte. Ces derniers prennent d’ailleurs plusieurs formes : certains sont là pour développer le lore de jeu, et notamment l’histoire du roi Darius, tandis que d’autres viennent vous permettre d’améliorer votre personnage. C’est d’ailleurs ainsi qu’il est possible de glaner de nouvelles barres de vie ou encore de trouver des amulettes, des objets indispensables puisqu’elles vous permettent, une fois équipées, d’améliorer vos capacités. Ce système est d’ailleurs des plus intéressants puisque votre collier ne peut accueillir qu’un nombre limité d’amulettes. À vous de choisir celle(s) qui correspond(ent) le mieux à votre style de jeu et/ou à vos besoins. On note également la possibilité d’améliorer vos armes, de porter davantage de potions, de rendre ces dernières plus efficaces… le tout en utilisant des cristaux que l’on trouve en éliminant des ennemis ou en ouvrant des coffres. Sincèrement, Prince of Persia: The Lost Crown ne manque pas de contenu, et sa proposition s’avère riche en possibilités.
+
- Direction artistique réussie ;
- Techniquement impeccable ;
- Sargon, charismatique ;
- Gameplay soigné, millimétré et exigeant ;
- Difficulté personnalisable ;
- Idées intéressantes : photos, amulettes... ;
- Contenu et durée de vie costauds.
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- Structure classique ;
- Peu de surprises au niveau scénaristique.