Jeux

Pro Evolution Soccer 6

| Edité par Konami | Développé par Konami

8/10
360 : 26 octobre 2006
07.11.2006 à 11h20 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Pro Evolution Soccer 6 sur Xbox 360

Inlassablement, le mois d’Octobre se traduit toujours par l’arrivée du froid, de la pluie et de ses épidémies de grippe. Pourtant, un nombre incalculable de joueurs attendait ce mois avec une impatience et une inquiétude presque palpables. Et pour cause, Pro Evolution Soccer 6 arrive enfin sur Xbox 360, obligé de négocier le difficile virage de la next-gen. Difficile, c’est le mot…

Une version amputée

Installé depuis quelques années dans sa confortable place de leader des jeux de foot, PES avançait tranquillement d’épisodes en épisodes en terrain connu, distançant sans trop d’efforts chaque année un FIFA trop peu sur de lui pour pouvoir s’afficher comme un concurrent sérieux. Cette année, la donne est légèrement différente puisque PES 6 marque l’entrée de la série au cœur de la next-gen. Entrée placée pour nous sous le signe de la Ligue 1 Orange, Konami n’ayant pas lésiné sur la publicité pour nous faire partager leur (chère) acquisition. Exit logos, maillots et noms erronés, place aux duels enragés OM-PSG. Vous allez enfin pouvoir régler vos comptes dans les règles de l’art, et il était plus que temps. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, sachez que Konami ne s’est pas arrêté en si bon chemin et s’est également porté acquéreur des licences de la Série A italienne et de la LFP espagnole. Joie. Entachée doucement par la disparition de la Bundesliga, raflée par la concurrence. Manchester United apparaît enfin, pour laisser disparaître Chelsea, renommé pour l’occasion London FC. Ne nous plaignons pas dans l’ensemble puisque le jeu continue d’amasser au fil des épisodes de nouvelles licences internationales : nous retrouverons donc avec plaisir les maillots officiels des équipes de France, d’Italie, des Pays-Bas, d’Espagne, de République Tchèque, d’Australie, d’Argentine et enfin d’Angleterre. Malheureusement, la politique de Konami, cette année, a semble t-il bifurquée vers une parodie de « déshabiller Paul pour habiller Jacques ». Si les licences sont bien présentes, les modes de jeu, quant à eux, semblent avoir oublié quelques fonctionnalités indispensables. La version Xbox 360 se voit donc amputée d’un vrai mode Edit tant prisé par les joueurs pointilleux. On se retrouve avec une marge de manœuvre réduite au strict minimum en comparaison de celle offerte sur la version PS2, bien mieux lotie. Pour faire simple, il est uniquement possible de modifier les noms, positions, statistiques, âge, taille, pied le plus fort, réaction face à une blessure et enfin leur type de progression au sein de la Ligue des Masters. N’espérez donc pas toucher aux compositions des équipes ou réaliser de quelconques transferts. Inutile aussi de s’imaginer modéliser son visage grâce à la Live Vision pour ensuite l’implanter dans le jeu. On a le droit de rêver…

Ligue des Masters, bis repetita

Et question rêve nous sommes servis, puisque ce rognage en règle ne concerne pas uniquement le mode Edit. Ainsi on se retrouve avec un mode Entraînement basique, ne proposant uniquement que de se faire la main sur les coups francs, corners et de se familiariser avec les commandes. Bien utile pour dompter le pad de la 360 pour les joueurs habitués au Dual Shock, mais un peu trop cheap pour satisfaire lorsque l’on sait que la version PS 2 propose un contenu encore plus riche que ce que nous avons pu connaître sur PES 5… De même, seuls 8 stades sur les 33 proposés sur PS2 ont été modélisés, et même si les détails fourmillent, l’impression d’être floués demeure. La modélisation des supporters paraît bien indigeste sur un écran HD, et même si les arbitres de touches répondent enfin à l’appel, le bilan reste trop maigre pour satisfaire. On se rattrapera avec les animations toujours aussi criantes de vérité, donnant très souvent l’effet d’assister à un véritable match. Dernier point négatif, les commentaires sont malheureusement assurés une fois de plus par le pénible duo Christian Jeanpierre/Jean-Luc Arribat qui, comme chaque année, nous réservent la même soupe indigeste, trop peu convaincante et bien terne comparée aux commentaires panachés d’un FIFA. On se consolera avec l’ambiance sonore des stades, qui a finalement subit les quelques améliorations indispensables. On peut désormais entendre crier les entraîneurs de leur banc de touche, et les cris et chants des supporters paraissent désormais plus réels, amputant ainsi les nuances trop prononcées des volets précédents où il n’était pas rare de passer de chants d’encouragement à un silence pesant. Heureusement pour nous, les modes de jeu répondent tous à l’appel, avec pour débuter la plus grosse partie du mode solo, l’incontournable Ligue des Masters. Pas de modifications existentielles cette année, si ce n’est la possibilité de démarrer avec une équipe composée de joueurs réels à la place des chèvres livrées habituellement, toutes touchées par le syndrome Trezeguet faceà un but et rendant vos premiers matchs infernaux… Vous vous retrouvez donc à réitérer le même cheminement que les années passées, débutant en D2 et ayant pour double objectif la montée en D1 et la victoire en Championnat d’Europe et Coupe des Masters Européens.

T’as de la chance, Konami…

Bonne nouvelle tout de même, vous pouvez décider ou non de l’évolution des statistiques de vos joueurs. Histoire certainement de satisfaire les nombreux joueurs réticents à ce système ayant rapidement connu ses limites sur PES 5. Les trois autres modes proposés dans cette partie solo : match, ligue et coupe pourront passer comme anecdotiques et ne vous serviront qu’a débloquer les quelque équipes bonus ainsi que les succès. Gardons le meilleur pour la fin, le mode Xbox Live, rapidement addictif et promettant de longues heures de jeu, bien que non exempt de reproches. Là encore, les possesseurs de Xbox 360 qui, non contents de déjà payer un abonnement, se voient lésés vis-à-vis des possesseurs de la version PC, bien plus aboutie et permettant, par exemple, la création de clan, de visionner des matchs grâce à un mode spectateur ou de toucher du bout du doigt les tant attendus deux contre deux. Il faudra se contenter d’un matchmaking classé ou amical, bien fade… Rejoindre une partie est parfois ardu, étant donné la limitation imposée de matchs à rejoindre. 10, pas un de plus. Le bouton rafraîchir va vite devenir votre meilleur allié. Ajoutez à cela des possibilités de personnalisation de parties réduites au minimum et l’impossibilité de rejouer deux parties de suite avec le même joueur, la coupe (du monde, un peu d’humour pour se détendre…) est pleine. Le sentiment global de ce premier volet next-gen est donc au premier abord négatif, et tout concourt à donner l’impression d’une version Xbox 360 bâclée à cause de délais trop courts. Certes, mais la magie du gameplay opère une fois de plus et la cadence de jeu ayant été quelque peu ralentie, il n’est pas impossible que vous mettiez un certain temps avant de maîtriser ce 6ème volet. Les principaux défauts du 5ème opus ont, pour la plupart, été corrigés. Ainsi, les défenses de fer ont laissé place à une attaque bien plus libre dans ses déplacements et donc bien plus efficace. Percer les défenses ne sera plus qu’une question de stratégie. Seul bémol, les collisions entre joueurs, assez frustrantes et peu réalistes lorsqu’elles se soldent par la perte du ballon et la chute des deux joueurs. Hum… Les acharnés du bouton A, quant a eux, seront ravis d’apprendre que cette année les arbitres agissent avec plus de justesse, n’hésitant pas à sanctionner d’un carton rouge un méchant tacle mais laissant bien plus souvent jouer l’avantage. Quelques petites nouveautés sont apparues du côté du gameplay, telle la possibilité de jouer rapidement un coup franc.

PES 6 est donc indispensable pour tout fan de la série qui se respecte, et ce malgré le manque évident de finition palpable à des kilomètres. Mais chaque nouvelle version rendant l’ancienne obsolète, il vous faudra débourser les 70 € nécessaires pour pouvoir profiter des joies du Xbox Live. Toutefois, il apparaît que, pour la première fois, Konami nous sert un soft réalisé à la va vite, manquant magistralement ce fameux virage next-gen qui aurait su donner un train d’avance à la Xbox 360. Il faudra attendre PES 7 pour goûter aux joies de la next-gen gonflée à bloc, d’ici là, contentons nous des miettes. Mais avouez que des miettes comme celles-ci, on en redemande volontiers…

+

  • L’arbitrage plus juste
  • Physique de la balle revue et corrigée
  • On peut enfin jouer avec Le Mans (ben quoi ?)
  • Les animations ahurissantes
  • Le gameplay qui sonne toujours juste

-

    • Le mode online bâclé
    • Les commentaires
    • Les modes de jeu amputés
    • On est sur 360 là ?