Jeux

Project Gotham Racing 4

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Bizarre Creations

10/10
360 : 12 octobre 2007
12.10.2007 à 01h16 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Project Gotham Racing 4 sur Xbox 360

C’est peut-être le dernier Project Gotham Racing développé par Bizarre Creations. Le studio, historiquement très proche de Microsoft, s’est récemment fait racheter par l’éditeur en forme du moment, Activision, ce qui laisse planer de sérieux doutes sur l’avenir d’une des séries emblématiques de la Xbox, dont la licence appartient toujours à Redmond mais qui ne serait évidemment plus la même sans les codes de ses géniteurs en toile de fond. La situation est donc particulière au moment de passer PGR 4 au contrôle technique : c’est peut-être effectivement l’ultime course pour le champion de l’arcade-simu console.

Smart

Project Gotham Racing affiche haut et fort ses origines britanniques, et pour cause, les équipes de Bizarre étant basées à Liverpool. Ces racines british se retrouventau travers d’un certain standing, une ambiance feutrée et smart qu’on ne retrouve pas dans la majorité des autres productions du genre. Certains points ne trompent pas : un PGR, ce sont des graphismes léchés, des bagnoles de rêve, des musiques branchées et, bien sûr, une conduite à la fois décontractée et technique. Ce quatrième épisode satisfait parfaitement à ce cahier des charges, yes it is.

Visuellement déjà, PGR 4 se pose là. C’est incontestablement le jeu de course le plus beau sur 360, avec de réellesaméliorations par rapport à PGR 3, dont notamment un aliasing réduit sur les véhicules. Le mode photo, cher aux amateurs de belles carrosseries, permet d’apprécier tout le soin mis dans leur reproduction, inégale selon les modèles mais globalement très satisfaisante. Les décors, le plus souvent urbains, manquent de couleurs mais sont toujours reproduits avec un soin quasi-maniaque du détail et apportent un grand cachet au bilan graphique du soft. Tournant toujours à 30 images par secondes, PGR 4 parvient à ne pas se faire reprendre question fluidité, grâce à l’effet de flou (blur) appliqué aux décors, une méthodeéprouvée,ingénieuse et par-dessus tout bien mise en œuvre par des développeurs chevronnés.

Le parc de véhicules reprend les bonnes bases de PGR 3 tout en réalisant quelques ajouts auto, mais surtout ce qui constitue une des grosses nouveautés cette année, les motos. Issues des plus grandes marques, les deux-roues en jettent. On remarque notamment un superbe travail sur l’animation des pilotes, mis en avant comme jamais dans un Project Gotham. Tout ceci sur fond de musiques éclectiques (pas toujours du meilleur goût) et de vrombissements enregistrés au ras du capot.

Heart

En ce qui concerne les voitures, le constat est rapidement fait : la conduite de PGR 4 ne diffère que très peu de celle de son prédécesseur, plus arcade que le deuxième opus sorti sur la Xbox. On apprécie toujours autant les sensations offertes par les très bonnes vues cockpit, et le jeu mélange encore une fois habilement l’accessibilité immédiate et la profondeur de gameplay, qu’on retrouve surtout avec les modèles les plus puissants. Mais en plus de cette structure déjà connue, de ce cœur de jeu, deux facteurs permettent de complexifier davantagecette conduite si particulière.

D’abord, l’introduction des motos apporte un tout nouveau mode de pilotage, plus précis, plus difficile à prendre en main mais également plus gratifiant une fois maîtrisé. Pour un coup d’essai, le résultat est très respectable, d’autant plus qu’il était franchement casse-gueule et attendu au tournant par les connaisseurs.Les bécanes permettent, qui plus est, de réaliser de jolies figures, idéales pour frimer devant l’objectif, charrier ses adversaires directs, ou plus pragmatiquement remporter plus de kudos.

Ensuite, l’arrivée (enfin !) des conditions climatiques change la donne. La neige, le verglas et la pluie mettent en lumière un pilotage plus technique, plus savant et donc plus intéressant pour les joueurs les plus exigeants. La combinaison d’une vieille F1 des années 60 sur une piste détrempée ne donnera pas du tout le même résultat qu’un prototype moderne sur un Nürburgring inondé de soleil. C’est là un des grands progrès de PGR 4 : proposer des conditions de course très variées, sans pour autant tout changer de sa jouabilité de base, offrant toujours un très bon compromis arcade-simulation. C’est d’ailleurs aussil’une des forces majeures de Project Gotham : avoir su trouver une réelle identité dans les contrôles sans verser totalement dans l’un de cesdeux mondes si opposés. PGR 4 ne change rien à la formule, mais la soumet à de nouvelles contraintes, de nouveaux paramètres qui ne font que démontrer son efficacité.

Les possesseurs de volant ne profiteront malheureusementpas pleinement de cette qualitéen raisond’un manque de réglages surprenant venant de la part d’un jeu édité par Microsoft.

Start

Au niveau de son contenu pur, à savoir en termes de véhicules – motos, entièrement nouvelles, mis à part – et de circuits, PGR 4 ne fait bizarrement pas vraiment penser à un soft totalement nouveau. En y regardant à deux fois, il devient même évident que Bizarre Creations a fait certains choix au moment de développer son jeu, mettant de côté l’hypothèse d’un panel de pistes et de voituresentièrement renouvelé. Toutes les villes de PGR 3 sont en effet de retour, avec les conditions climatiques en plus certes, mais aussi avec leurs défauts : monotonie des parcours, manque de variété dans les décors, peu de relief. Tout n’est pas à jeter, bien heureusement, mais quand on voit la qualité des nouveaux environnements préparés par les développeurs, on ne peut s’empêcher de nourrir quelques regrets. Le charme et les lumières de Shanghaï, les bosses et la solennité de St Petersbourg, les côtes de Québec, les falaises verdoyantes et les lacés de Macao, tout cela ramène aux grandes heures de la série et de PGR 2, un goût prononcé pour l’exotisme et la saveur de tracés particuliers.

Toujours aussi (trop ?) dépendant du système de kudos, Project Gotham Racing 4 tente toutefois de motiver davantage leur collecte lors des courses avec la boutique, un endroit où les kudos sont directement convertibles en nouveaux circuits, véhicules ou modes de jeu (et même image de gamercard pour les plus persévérants). Une carotte qui aide à persévérer dans le mode carrière, mieux pensé que dans PGR 3 mais pas encore suffisamment dynamisé et innovant.On se retrouve aussi plombé par des temps de chargement extrêmement fastidieux, car longs (il est fréquent de patienter plus de 30 secondes devant son écran) et nombreux.

Sur le Xbox Live, PGRse veut plus communautaire que jamais, avec la possibilité de publier ses photos et de télécharger les meilleures courses. Tout ce qu’on peut attendre du online est là : classements, parties détente, personnalisation des avatars et des véhicules. Manque juste un filtre de langue pour parfaire le tout. En ce qui concerne le jeu en lui-même, le lag n’est que rarement présent et la variété des modes de jeux permet de voir venir. Reste à constater si les motards et les automobilistes cohabiteront mieux que dans la réalité…

PGR 4 est tout ce qu’aurait dû être PGR 3 il y a deux ans. Plus complet, plus beau, plus varié. Mais c’était justement il y a deux ans. Aujourd’hui, fin 2007, cela suffit-il ? Eh bien on a envie de répondre oui. Poli et racé comme jamais, le jeu de Bizarre s’impose comme l’un des must have en matière de conduite sur 360. Les défauts à opposer à sa maîtrise générale ne sont finalement que secondaires (temps de chargement, reprise d’éléments de PGR 3) et le plaisir qu’on prend à piloter motos et voitures efface rapidement le fait qu’il soit peut-être le dernier de la série. Si cela s’avère effectivement être le cas, c’est un très beau chant du cygne.

+

  • Mode Xbox Live et options communautaires de qualité
  • La météo (enfin !) qui enrichit considérablement la jouabilité
  • Les nouvelles villes
  • La classe so british des Project Gotham
  • Très complet
  • Réalisation solide, qualité de programmation
  • Bonne intégration des motos
  • Gameplay toujours aussi efficace

-

    • Parenté directe avec PGR 3 un peu trop visible
    • Dégâts superficiels, pas de choix nuit/jour sur les circuits
    • Mode carrière manquant d'une pointe de dynamisme
    • Compatibilité avec le volant limitée