Jeux

Project Gotham Racing

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Bizarre Creations

8/10
360 : 14 mars 2002
06.04.2002 à 10h56 par

Test : Project Gotham Racing sur Xbox

Conduire des voitures de rêve dans les rues des plus belles villes de la planète, c’est pas beau ça ?? Pouvoir balancer les caisses de dentiste à 1 million de brouzoufs (152400 euros si on veut chipoter ) en dérapage comme un dingue et en contre-braquant à la manière d’un Panizzi, ça me donne un joli sentiment de puissance qui est ma foi fort agréable (ndlr : tu sais ce qu'on dit sur ceux qui ont des grosses voitures ?...). Personnellement, c’est quelque chose qui m’a toujours fait « tripper », et la venue de ce Project Gotham Racing (qui reprend ce principe à la lettre) me fait frétiller d’avance. Plus précisément, il s’agit de la suite ou tout du moins de la version Xbox de Metropolis Street Racer sorti fin 2000 sur Dreamcast, et qui avait connu un succès commercial amplement mérité. Les développeurs ne sont autre que Bizarre Creations, ceux responsables de Formula One sur Playstation notamment. On est donc en droit de s’attendre à un jeu de qualité et autant le dire d’entrée : nous n’allons pas être déçus.

Sans style, vous n’irez pas loin…

Le slogan de la pub en dit déjà long sur le principe du jeu : il vous faudra certes être rapide mais également avoir du style. Le jeu est en fait basé sur les Kudos, sorte de « monnaie » qui vous sera donnée en fonction de votre style de pilotage, de votre maîtrise des dérapages et du fait que vous évitez de multiplier les touchettes (entre autres…). C’est ce qui avait fait l’originalité de MSR et ce qui fait celle de PGR (enfin un peu moins, le principe a 2 ans bientôt ). Le mode principal de jeu est d’ailleurs appelé « Défi Kudos ». Dans celui-ci vous aurez à parcourir 12 niveaux regroupant à chaque fois entre 8 et 12 courses. La difficulté y sera croissante, les courses étant vraiment super simples dans les 2 ou 3 premiers niveaux pour devenir vraiment corsées sur la fin et où l’on joue la victoire à la demi-seconde près. Au début, les niveaux représenteront en fait des épreuves regroupées sur une des 4 villes présentes dans le jeu ( San Francisco, Tokyo, Londres et la petite nouvelle New York) pour devenir ensuite des championnats du monde ou des courses d’endurance. Chacun des niveaux comporte différents types d’épreuves, ce qui permet une bonne variation du gameplay et ainsi éviter que la lassitude s’instale au bout de la 4ème course . Les voici :

- Tour infernal seul : ici vous avez 3 tours pour faire le meilleur temps possible (et battre celui imposé par la console afin de décrocher une médaille) sur un circuit prédéfini. C’est donc du sprint pur, mais le fait d’avoir 3 chances pour battre l’objectif rend les choses plus simples.

- Tour infernal moyen : ça se complique car ici c’est un objectif de temps moyen sur les 3 tours qui sera comptabilisé, la marge d’erreur se trouve donc réduite, puisque si vous commettez des erreurs sur un tour, vous serez peut-être déjà condamné à perdre ou bien à 2 autres tours d’anthologie. Ce type de courses est plus présent vers la fin du jeu…

- Défi de Style : un de mes préférés et certainement le plus original. Sur le tracé, sont disposés des cônes verts appelés « barrières de cônes » qui indiquent la trajectoire à prendre pour choper des kudos, et ces barrières sont disseminées tout au long du tour. Vous pouvez combiner les kudos gagnés en passant les barrières avec ceux que vous gagnerez en effectuant de jolis dérapages ou en passant des barrières de vitesse, récompensant votre vitesse instantanée souvent dans des endroits sournois du circuit ( genre juste après une épingle, en début de réaccélération, et sur une portion pas très large, les programmeurs sont vraiment trop sympas ). Cependant, si vous heurtez un cône rouge (il y en a de partout) ou un mur, toute la série de kudos que vous serez en train d’accumuler sera perdue…..

- Un contre un : ces courses sont extrêmement importantes car elles vous permettront de remporter à chaque fois une nouvelle caisse, en l’occurrence celle que vous battrez. Par exemple, dans le niveau 9, vous affronterez la 360 Modena sur 4 tours d’anthologie dans les rues de Londres, et vu que les meilleurs caisses disponibles à ce moment du jeu sont la Skyline ou la Focus Cosworth, le style de conduite « barrage » sera de rigueur, mais cela confère aux courses beaucoup de piment.

- Course de rues : une course contre 5 autres concurrents sur un circuit prédéfini tout ce qu’il y a de plus classique et où la grande partie du classement s’établit lors du premier virage car les harponnages, têtes-à-queue et autres poussettes pour provoquer des 360° sont nombreuses. Si vous arrivez à passer ce premier barrage, il vous sera ensuite plus aisé de viser un bon résultat.

Ces 5 types de courses vous rapporteront des kudos si vous remportez les objectifs fixés. Mais ces objectifs, vous pouvez même les fixer, en quelque sorte parier sur votre résultat, augmenter la difficulté et ainsi briguer plus de kudos et une médaille de bronze, d’argent ou peut-être même d’or si vous avez su faire preuve d’assez de talent. Ce système de pari était déjà présent dans MSR sauf que cette fois vous ne pourrez plus perdre de kudos si vous recommencez une course déjà effectuée en gagnant moins de kudos que la fois précédente. Le jeu est ainsi beaucoup moins crispant et c’est probablement pas plus mal. Une fois que vous avez gagné une médaille dans toutes les courses (vous pouvez très bien finir une course en réalisant vos objectifs, mais ne pas avoir de médaille car vous n’avez pas assez accumulé de kudos pendant votre run, d’où l’importance de maîtriser les dérapages), vous libérerez le niveau suivant et ainsi de suite… Les jokers sont également toujours présents et vous permettront de doubler votre total points sur une course (un joker disponible par niveau). Il est à noter que ce mode de jeu est beaucoup moins long que son équivalent dans MSR, probablement suites à ne nombreuses plaintes au sujet de la lassitude que pouvait provoquer son prédécesseur. Il vous faudra tout de même une bonne quinzaine d’heures pour les meilleurs pour en voir le bout et un peu plus pour les autres. Cependant, si vous souhaitez débloquer toutes les caisses et notamment la Carrera GT et la F50, deux voitures qu’on peut qualifier d’assez classieuses , ils vous faudra recommencer beaucoup de courses car celles-ci ne vous seront accessibles qu’une fois atteint un certain niveau de kudos (respectivement 150000 et 200000) en sachant que vous finirez le jeu aux alentours de 120-140000 pour les boss. Comme qui dirait, y’a du boulot les amis mais pour pouvoir avoir les meilleures caisses du jeu, c’est le prix à payer…. Les autres modes de jeu vous permettront également de libérer des caisses (au total de 29, et qui deviendront de plus en plus puissantes de la Mini Cooper à la Modena en passant par la Boxster, la Skyline, l’Impreza WRX….). Le mode « arcade » consiste en fait en des défis de style répartis en 16 courses (4 niveaux de difficulté et 4 courses à chaque niveau, 1 par ville) et se finit assez vite, même s’il est préférable de s’y attaquer après avoir terminé le mode principal pour avoir un degré de dextérité suffisant. Le mode « course rapide » consiste lui en des courses classiques contre 5 concurrents également dans 4 modes de difficultés, et où cela devient très vite une partie de billard pour se sortir vivant du massacre du premier virage (un peu comme si on était tous des Schumacher et des Montoya ). On a également un mode contre-la-montre classique et un mode multijoueurs permettant de se fritter jusqu’à 4 dans des courses effrénées sur l’un des 202 circuits du jeu (je les ai compté) repartis sur les 4 villes possédant chacune 3 quartiers différents. Tokyo aura notamment Shibuya et Shinjuku, Times Square et Central Park pour New York, vous trajecterez aussi dans le Financial District de San Franscisco ou bien le Trafalgar Square de Londres. Chacune des villes étant superbement représentée à l’aide des milliers de photos et de vidéos que les développeurs ont prises pour obtenir un degré de réalisme optimum. En tout cas, c’est vraiment agréable de pouvoir piloter dans de tels endroits à défaut de le faire réellement.

Le plumage aussi bon que le ramage

Cet alléchant contenu ne doit pas nous faire oublier qu’un jeu de caisses n’est rien sans une bonne maniabilité. A ce niveau, PGR a légerement evolué par rapport à son prédécesseur. Légèrement seulement car on a toujours le style « Gran Turismo », c’est-à-dire une conduite avec beaucoup d’inertie et qui est un hybride entre arcade et simulation. Cependant, on ressent de bonnes sensations de conduite surtout que le jeu est fait pour le style en dérapage, on se prend vite au jeu et c’est agréable. On connaît certes mieux car la sensation de vitesse est par contre assez mal rendue et il vous faudra passer les 150Km/h pour commencer à comprendre qu’on roule vite. Cette impression est particulièrement prononcée lorsque la route est large. On arrive tout de même assez bien a faire fi de cela pour prendre son pied même si les développeurs auraient pu faire vraiment beaucoup progresser le jeu en retravaillant sur ce point. PGR demeure donc un très bon jeu de caisses où l’on peut vraiment se faire plaisir. Le plaisir est amplifié par 2 aspects :

- Tout d’abord, l’aspect purement technique est splendide. Tout comme je l’avais signalé pour Rallisport, les graphismes sont sublimes. Quand on se dit que ce n’est que le début et que la Xbox n’est pas encore exploitée, j’ai du mal à imaginer les jeux dans 2 ans ou la tête de PGR 2. Les caisses sont bien modélisées et les effets de lumières sont assez prononcés et varient de façon cohérente selon l’éclairage. A l’écran, le résultat est excellent, avec quelques petits détails sympas comme le fait de voir le pilote bouger la tête et les bras lors des courses et des replays. C’est un peu moins impressionnant qu’un GT3 au niveau effets de lumières mais au niveau modélisation, on atteint déjà le top niveau.

- L’aspect sonore est également très bon et participe au « feeling » du jeu. En effet, les bruits de moteurs sont réalistes et on sent que le V12 Ferrari ne pousse pas pareil que le moteur tout pourri de la Mini. De plus la bande-son est excellente et on y retrouve des groupes comme Gorillaz avec « 19-2000 », Junior Sanchez, Iggy Pop…. Mieux encore, tout comme dans Amped, vous pourrez conduire avec la musique de vos propres cd audio que vous aurez au préalable copiés sur le disque dur de la console. Vous pourrez ainsi taquiner du kudos sur vos morceaux préférés en toute tranquillité et c’est bien classe. En tout cas, c’est un petit plus sympa.


PGR a beau regrouper toutes ces qualités, on ne peut pas pour autant dire que ce soit un jeu quasi-parfait. On ne peut s’empêcher de trouver que le jeu n’est qu’un « add-on » de MSR avec seulement une nouvelle ville et un principe simplifié. Par contre, les caisses sont plus prestigieuses (apparition des Ferrari, plus de Porsche…..). L’inertie des bolides pourraient être aussi améliorée pour obtenir une conduite plus dynamique. Ce manque de pêche l’empêche de devenir un jeu inoubliable. Certaines caisses sont modélisées un peu moyennement et apparaissent comme un peu bizarres sous certains angles. Mon œil de connaisseur averti a parfois été surpris par la modélisation de certains bolides. Comme je l’avais dit pour Rallisport, cela ne concerne qu’une très petite majorité de caisses mais il fallait tout de même le signaler. Les dégâts sont également moyennement rendus, en tout cas en ce qui concerne les rayures sur la caisse qui ressemble un peu trop à de pauvres bandes grises déposées sur la peinture plus qu’à autre chose. Le reste des dégâts est par contre mieux réalisé (phares pétés, carrosserie déformée….).

On peut vraiment se targuer sur Xbox d’avoir une ludothèque de très bonne facture et ceci dès la sortie avec l’excellent Rallisport et ce très bon Project Gotham. Voitures splendides, décors classieux, pilotage agréable, bonnes sensations, son qui tue, pourraient être un bon résumé des qualités du titre. Si vous avez aimé MSR, vous aimerez encore plus PGR car l’esprit est toujours là et c’est l’essentiel. On attendra impatiemment la suite de PGR qui on l’espère comportera plus de nouveautés que cet opus-ci mais si vous aimez les jeux de caisses, vous pouvez investir, c’est du tout bon….

+

    -

      • Même 2 ans après, le jeu est très loin d'être moche.
      • MSR le retour....
      • Un mode solo très correct, décrocher la F50 vous demandera pas mal d'efforts.
      • De très bons morceaux d'origine, et la possibilité de mettre ses propres sons.
      • PGR reste un bon jeu mais le 2 l'explose à tous points de vue, vous savez quoi faire...
      • Des courses fluides, mais ca manque un peu d'impression de vitesse

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