Jeux

Project Zero

Survival Horror | Edité par Microsoft Studios | Développé par Tecmo

8/10
360 : 02 mai 2003
17.05.2003 à 07h35 par - Rédacteur

Test : Project Zero sur Xbox

Le survival horror. Ce genre de jeux, né avec la série Alone in the Dark, a connu son heure de gloire sur PlayStation avec la série Resident Evil et le premier épisode de Silent Hill. Sur 128 bits, Resident Evil Code Veronica a fait le premier pas dans le « tout 3d » avant que Silent Hill 2 ne frappe un grand coup en devenant le jeu mythique que l’on connaît. Capcom a tenté un retour, d’abord gagnant avec le remake fantastique de son premier Resident Evil (on ne change pas une manière de travailler qui a toujours marché), puis plus mitigé avec un RE0 dont les grosses ficelles n’ont pas convaincu grand monde. A côté de ces deux monstres ont germé quelques jeux, plus ou moins (en général moins) réussis comme les Dino Crisis ou encore Galerians, dont le premier épisode a connu un joli succès sur Psone. Project Zero est-il digne de figurer parmi les stars du survival horror ? Ne tournons pas autour du pot, la réponse est oui.

Idiots !

Je ne parle pas de vous bien sûr, mais des

personnages de survival horror, qui à la manière des gens dans les films « à la

scream », vont s’enfermer, seuls, dans des manoirs sordides ou des villes

fantômes et se séparent lorsqu’ils ont la chance d’être plusieurs… Ce n’est

franchement pas malin de leur part et l’on se demande à chaque nouveau jeu du

genre la raison qui va pousser le héros (ou l’héroïne) à se mettre dans des

situations pas possibles. Dans le cas de Project Zero, c’est à un « perdu de

recherche » interactif qu’on assiste. La jeune Miku, étudiante de son état, a

perdu son frère (ouais, il était là pis pouf…) et les dernières nouvelles de lui

qu’elle a l’amènent à un manoir au passé bien lourd, le manoir Himuro.

Il va donc lui falloir s’armer de tout son courage, car en plus d’être super louche d’aspect, le manoir est infesté de fantômes, et pas du genre Casper, des bons vieux revenants bien aigris qu’il faudrait éradiquer au gun à plasma. L’ennui dans tout cela, c’est que Miku n’a aucune arme sur elle, si ce n’est un vieil appareil photo qui semble avoir un effet sur les spectres du manoir… Comment ? Pourquoi ? Il vous faudra découvrir une intrigue fort touffue, mêlant mythes japonais et tragédie familiale, pour le savoir.



Ambiance, action, y êtes-vous ?

Tout le monde vous le dira, un survival horror n’est rien sans un cadre exceptionnel, une ambiance effrayante ou inquiétante, on imagine mal un Resident Evil 5 se dérouler à Disneyland dans le château de la belle au bois dormant. Project Zero ne déroge pas à la règle et fait dans le très efficace.

Le manoir japonais, avec sa décoration particulière et son relatif dépouillement, fait forte impression, d’autant plus lorsqu’il est vu à travers les yeux d’une frêle jeune fille. C’est un point très important du jeu, car je peux vous jurer qu’incarner Miku, désarmée, seule au milieu de ce manoir glauque et entourée de fantômes, c’est très différent d’une Jill Valentine avec ses fusils à pompe, son uniforme et ses grenades accrochées au calcif. L’impression de contrôler un personnage faible et inoffensif apporte un certain renouveau par rapport aux autres jeux du genre, et c’est tant mieux parce qu’y en a marre, des malabars…

L’aspect sonore n’est pas en reste dans Project Zero, et les « musiques » sont littéralement pétrifiantes, la bande son étant la plus effrayante que j’ai entendu depuis des lustres. Rires d’enfants (infâme), cris plaintifs, musiques lourdes au possible, tout y est pour assurer l’ambiance et vous faire lâcher le pad et sauter par la fenêtre à la première occasion. Du grand art.

Ajoutons à cela une bonne mise en scène, des

cinématiques plutôt jolies et des vibrations au pad incroyablement bien gérées,

et nous avons au final une ambiance à couper le souffle, rarement atteinte dans

un survival horror.



Le gameplay, quant à lui, est assez original pour que les quelques défauts qu’il comporte puissent être aisément pardonnés. Comme vous le savez la seule arme de Miku est un vieil appareil photo, style polaroïd, et la seule façon de se débarrasser des importuns volants sera de leur tirer le portrait, une ou plusieurs fois selon la puissance de votre coup. Plus vous gardez le spectre dans le viseur et plus les dégâts seront importants, mais ceci comporte plusieurs risques. Le fantôme peut disparaître à tout moment pour réapparaître dans votre dos, ou bien fondre sur vous à la vitesse de l’éclair pour vous soutirer un peu de vie. Il faudra donc jongler habilement entre les modes de vue, shooter à bon escient et si possible lorsque le viseur devient rouge (les dommages sont multipliés), tout en évitant une saloperie qui lévite et qu’on ne distingue presque plus par moments. Pas évident. Plus vous attendrez pour porter le coup de grâce (avec l’ennemi dans le collimateur), plus le nombre de points qui vous sera alloué sera grand, points qui vous serviront à upgrader votre appareil photo afin de recharger plus vite, de faire plus de dégâts ou d’utiliser certains pouvoirs sur les spectres (les voir plus nettement, les geler un bref instant…).
Tout ceci est fort bien pensé,

et assez technique à jouer, plus difficile en tout cas que mettre une bastos

dans la « teuté » d’un zombie. Les combats en deviennent parfois très (trop)

durs, certains ennemis volants à la vitesse de la lumière et vous fonçant dessus

en moins de temps qu’il n’en faut à Rocco pour déflorer un couvent. C’est assez

rageant, et beaucoup pourront pester contre la difficulté trop élevée de

certains passages, surtout que refaire le chemin depuis la dernière sauvegarde

s’avère fastidieux, les énigmes étant au moins aussi basiques que dans les

autres jeux du genre : et que je met ma pierre en forme de lune dans le trou, et

que je récupère la clé en tête de caribou pour ouvrir la salle à manger… Sur ce

point Project Zero ne fait pas mieux que ses concurrents, et les « petits

joueurs » se lasseront vite de devoir refaire le même passage plusieurs fois (du

moins s’ils ont évité la crise cardiaque jusque là).



Graphiquement, pas de quoi fouetter un revenant

Autant le dire de suite, le jeu est un portage d’un « vieux »

jeu PlayStation 2 et ça se sent. Les cinématiques sont belles, Miku est bien

modélisée (mais vu qu’elle n’arbore ni arme, ni équipement, c’est le moins que

Tecmo pouvait faire) mais les décors sont un peu faiblards. Aucun effet

particulier n’est à signaler, si ce n’est celui de la torche que Miku a en sa

possession, basique et visiblement pas là pour ébahir qui que ce soit. Restent

les fantômes, vraiment bien faits et effrayants au possible pour faire une bonne

impression. Project Zero n’est pas laid, mais il ne fait pas mieux que Silent

Hill 2, les deux jeux se valant à peu près techniquement. En plus, PZ est sorti

il y a plus de 6 mois aux Etats-Unis, que nous vaut l’honneur de cet immense

retard ? Rien, le jeu n’est pas plus beau et ne possède pas plus de bonus que la

version US. Il n’est pas traduit non plus (mais les doublages sont de bonne

qualité). Le jeu fait dans le minimum syndical à notre époque, mais le niveau

technique est bien suffisant pour avoir peur, je vous le

garantis…




Au final, voilà un jeu destiné à ceux qui n’ont pas pu le découvrir sur PS2 (et uniquement à ceux-là, les bonus présents ici ne présentent pas assez d’intérêt pour racheter le jeu) et qui voudraient se faire un trip autre que celui de Silent Hill. Plus de lecture, plus compliqué, Project Zero possède une ambiance vraiment effrayante, pour peu que l’ambiance légendes japonaises ne vous rebute pas. Un brin lassant, difficile et pas vraiment joli, le jeu vaut pourtant son pesant de sushis et reste le soft le plus effrayant auquel j’ai pu jouer depuis Alien vs Predator 1 sur PC.

+

    -

      • Un peu datés, ils restent cependant efficaces et participent pleinement à l'expérience du joueur.
      • Rigide, parfois peu évidente. Certains fantômes seront une plaie à viser, mais bon ce n'est pas Tecmo qui a posé les jalons du genre...
      • Honnête pour le genre (8/10h). Quelques bonus à débloquer ça et là, mais la rejouabilité du titre n'est pas fantastique.
      • Alors là, chapeau... de l'inquiétant à l'infâme (les rires d'enfants), la bande son est probablement la plus flippante de tous les survivals.
      • Excellent. On n'atteint pas la complexité dramatique d'un Silent Hill 2, mais dans un tout autre trip c'est ultra convaincant. Se retrouver avec un personnage aussi frêle dans un lieu si inquiétant est une expérience à vivre au moins une fois.
      • A petit prix, P0 est un incontournable. Survival horror un peu à part, il fait partie de ces jeux pour "couillus", si vous me passez l'expression. Vivement le 2 tiens...
      • Assez raide dans l'ensemble (comme dans tout survival horror), l'animation ne faillit jamais, c'est le principal.

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