Jeux

Promenade

Aventure | Edité par Red Art Games | Développé par Holy Cap

8/10
One : 23 février 2024 Series X/S : 23 février 2024
20.02.2024 à 15h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Promenade sur Xbox Series X|S

Tout à coup des tentacules

Développé par le studio français Holy Cap, Promenade est avant tout le fruit du travail d'une toute petite équipe. Basés à Nantes, les développeurs ont eu la bonne idée de s'associer aux ambitions de l'éditeur francilien Red Art Games pour gagner en visibilité, dans une période où les productions indépendantes ont de plus en plus de mal à sortir du lot. Bien loin de la balade tranquille, il faut bien avouer que Promenade a quelques arguments à faire valoir pour mériter qu'on s'attarde sur son cas.

Après une chute vertigineuse, un jeune garçon termine sa course dans une sorte de puits, inconscient. Témoin de la catastrophe, c’est un poulpe qui le sauve de justesse de la noyade et décide alors de ne plus le lâcher de toute l’aventure. Une introduction rapide qui permet de poser rapidement les bases du concept imaginé par les développeurs nantais de Holy Cap. Dans Promenade, le joueur dirige donc Némo, un jeune garçon accompagné de son désormais indispensable mollusque rose. Les premiers pas sur la terre ferme sont l’occasion de découvrir le gameplay de base du jeu, avec la possibilité de sauter et de se rouler en boule. Et le poulpe dans tout ça ? Exactement comme dans Klonoa, il permet d’attraper les ennemis pour les lancer, ou mieux encore, pour les projeter vers le sol pour effectuer un double saut et/ou assommer un ennemi situé en dessous. Même si on n’est pas tout à fait sur la précision d’un Mario en termes de maniabilité, il faut bien avouer que les différents mouvements de notre héros se font de manière fluide et naturelles. On prend ainsi plaisir à parcourir ce monde aux couleurs pastel en compagnie de notre duo, avec une certaine liberté d’exploration qui vient renforcer le plaisir de la découverte.

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Car même s’il propose une aventure en 2D, la structure du game-design rappelle rapidement des titres qui ont fait le bonheur des amateurs de plateformes en 3D. Les développeurs ne s’en cachent d’ailleurs pas, Promenade est un véritable Collectathon, un genre initié par Mario 64 et poursuivi durant une bonne partie des années 2000 avec des franchises comme Banjo-Kazooie ou Jak & Dexter. Il est donc question de découvrir des niveaux éparpillés autour d’un Grand Ascenseur où les tableaux du château de la princesse Peach ont laissé leur place à des trous clairement identifiables parsemés de feuilles de couleur. On retrouve quelques interconnexions entre les niveaux, ce qui renforce un peu plus le plaisir de la découverte et devrait surprendre les habitués du genre, tout en offrant au passage une véritable identité au jeu. Oui, Promenade prend son inspiration dans tout un tas de référence, mais il parvient tout de même à dégager une vraie personnalité, sans jamais donner l’impression d’être une redite d’un autre titre.

On sent d’ailleurs bien la volonté des développeurs à proposer quelques choses de différent. Un peu comme dans un Metroidvania, Nemo peut récupérer quelques pouvoirs, qui paraissent communs au premier abord, en apportant tout de même une petite touche d’originalité, notamment grâce à l’élasticité du poulpe ou au sac à dos de Nemo. A mesure que l’on progresse et que l’on grimpe les étages grâce au Grand Ascenseur, le gameplay gagne ainsi en profondeur, ce qui renouvèle régulièrement l’expérience de jeu et évite ainsi tout risque d’ennui. Côté difficulté, le titre est suffisamment bien conçu pour s’adapter à une tranche assez large de joueurs, du moins sur ses premières heures, le but étant de retrouver et reconstituer les rouages du Grand Ascenseur, éparpillés façon puzzle. Il n’est bien heureusement pas nécessaire de tous les retrouver pour passer à l’étage suivant, même si les plus volontaires chercheront à terminer chaque niveau à 100%, dont des contre-la-montre qui ne laissent pas beaucoup de place à l’erreur. De quoi satisfaire à peu près tout le monde donc, à condition de ne pas avoir peur de refaire d’anciens niveaux pour obtenir un minimum de rouages et débloquer ainsi les étages supérieurs.

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Au delà des phases de plateformes, c’est la manière de récupérer la plupart des rouages qui permet de conserver le vent de fraîcheur tout au long de cette aventure surprenante. Constamment, le jeu du studio Holy Cap pousse à être curieux, et à se demander s’il n’y aurait pas un rouage doré caché dans un plat de spaghettis ou qui apparaitrait en assommant un lapin innocent. De ce côté là, Promenade prouve être un Collectathon particulièrement audacieux, qui cherche à se renouveler constamment. Entre une épreuve musicale à la Simon, la nécessité de redessiner l’univers et ses planètes ou de construire un chemin avec des tuiles qui rappellent le jeu de société Labyrinthe, on sent la volonté de proposer tout un tas de choses différentes pour gommer un éventuel sentiment de répétitivité, avec un vrai plaisir à entrer dans un nouveau niveau pour découvrir ce qui nous y attend. Après avoir récupéré la to do list des lieux, on peut alors imaginer les épreuves à remplir pour compléter entièrement la zone, un peu à la manière d’un Super Mario Odyssey. Cela fait office de guide, et la taille des zones, relativement modeste, évite d’avoir à multiplier les allers/retours inutilement même si on aurait bien aimé quelques outils pour aider à mieux se repérer. C’est bien construit, et donc agréable à jouer, même lorsqu’il s’agit de retourner dans un niveau précédemment exploré, mais équipé cette fois-ci de nouvelles compétences. Promenade n’offre pas de combats à proprement parlé, à l’exception de quelques boss qui demandent généralement un peu d’adresse et de dextérité, mais les cinq cœurs de notre héros et les checkpoints réguliers permettent généralement de reprendre une séquence compliquée sans que celle-ci ne se transforme en calvaire.

Petit bonus intéressant, certaines zones permettent de débloquer d’autres poulpes, adeptes des bornes d’arcade. C’est ainsi que l’on peut débloquer des versions simplifiées de Pong, Space Invaders ou encore Arkanoïd. C’est marrant et cela permet d’apporter un peu plus de diversité encore à l’ensemble. L’univers, lui, est particulièrement original. Les teintes pastels des décors offrent un charme incroyable à l’ensemble même si le chara-design, notamment celui des boss, ne convaincra sans doute pas tout le monde. En revanche, les musiques s’intègrent parfaitement à l’ensemble, et contribuent à offrir à Promenade son ambiance à la fois décontractée et totalement raccord avec le genre.

8/10
Totalement à la mode dans les années 90, on ne pensait pas revoir un jour un Collectathon capable d'offrir un peu d'originalité à ceux qui connaissent le genre par cœur. Et pourtant, avec Promenade, le studio nantais Holy Cap parvient à nous entrainer dans une expérience de jeu rafraichissante qui se renouvèle régulièrement. Quelques petits défauts, mais de bonnes idées, Promenade est une belle réussite qui devrait convaincre sans mal les amateurs de jeux de plateformes.

+

  • Gameplay agréable à prendre en main
  • Expérience de jeu rafraichissante
  • Direction artistique très réussie
  • Difficulté progressive

-

    • Pas de carte pour se repérer
    • Quelques défis bien difficiles
    • Design des boss assez moyen