Jeux

Rainbow Six 3 : Black Arrow

FPS | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

8/10
360 : 19 August 2004
04.09.2004 à 18h40 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Rainbow Six 3 : Black Arrow sur Xbox

Rainbow Six 3 a incontestablement été le plus grand succès de la fin d’année 2003. Plébiscité par la critique et le public, il est le jeu le plus populaire sur le Live. Mais Ubisoft ne compte pas se reposer sur ses lauriers et nous propose une version 1.5 de son hit intitulée Black Arrow. L’avantage de cette méthode (déjà utilisée pour la série des Ghost Recon), c’est qu’on peut rapidement fournir à peu près le même jeu, avec du nouveau contenu, à prix réduit et sans obliger le joueur à posséder l’original. Mais la flèche noire vaut-elle son pesant de 30€, c’est la question du jour.

Gogogo !!!

Après une cinématique de présentation fort sympathique, on tombe sur des menus qui sont quasiment identiques à ceux de Rainbow Six 3, si ce n’est un changement de couleur (ça tombe bien le marron bien crade revient à la mode) et quelques nouvelles options sur lesquelles nous reviendrons plus tard. Les joueurs de Rainbow ne seront donc pas dépaysés lorsqu’ils se lanceront dans la nouvelle campagne solo de 10 missions. Au menu, une menace terroriste, un voyage à travers l’Europe avec une escale en Afrique pour finir au Moyen-Orient. Bref, il faudra désamorcer des bombes, sauver des otages et surtout occire des terroristes à foison, mais il faudra le faire prudemment parce que dans Rainbow, le faux pas ne pardonne pas. La maniabilité est toujours aussi bonne, l’interface aussi intuitive, l’arsenal aussi complet, et les commandes vocales par le biais du micro toujours aussi anecdotiques (à noter qu’il faudra obligatoirement parler en Anglais cette fois, mais Ubi a eu la bonne idée de lister tous les ordres disponibles dans la notice). L’IA ennemie a été revue légèrement à la hausse : les vilains terroristes auront parfois la bonne idée de se servir d’otages comme boucliers humains, à l’occasion ils iront se réfugier un peu plus loin ou vous rusheront dessus comme des gros porcs. Bref, ça reste de bonne facture même si on a vu mieux. Par contre, à l’instar de nos chers Bleus, vos coéquipiers ont de toute évidence passé plus de temps à tourner des spots de pub qu’à s’entraîner, et même s’ils semblent moins se bloquer dans le décor, leur QI cumulé avoisine toujours celui de la douzaine d’huîtres que vous avez ingurgitéle Noël dernier avant de déballer le premier Rainbow de vos petits doigts aussi gras que fébriles.

Rain..toujours…bow ?

Côté réalisation, c’est la même, c’est-à-dire que c’est joli mais pas à tomber par terre. Bien sûr les jeux de lumières sont toujours aussi somptueux, de même que l’effet kiss cool produit par les grenades lacrymo ou encore le moment kodak qui suit l’explosion d’une flashbang. Il semblerait qu’un petit effort ait été fourni pour l’animation des personnages au moment de leur mort (même si certains insistent et prennent des poses décidément comiques). Les sons sont toujours aussi réussis et immersifs, de mêmes que les accents caricaturaux et cocasses. Concernant le level design, les cartes sont plus grandes, assez variées (une gare, un hôtel, un château, une base nucléaire…) et offrent parfois (très rarement en fait) des passages alternatifs, le tout reste donc très linéaire et surtout très scripté.

Ding on te tire dessus !

D’ailleurs, comme BA ne propose aucune cinématique mise à part celle d’introduction, je vous conseille de faire la campagne solo en coopération, soit à deux en écran splitté, soit jusqu’à 4 via le Live. C’est bien plus convivial, et ça évite de se farcir les boulets de Weber & Co. De toute façon, la « riplayabilité » de la campagne est quasiment nulle (la faute au placement des ennemis et aux scripts ne laissant place à aucune surprise une fois mémorisés). Cependant, afin d’augmenter la durée de vie, on retrouvera le mode chasse aux terroristes (ici pas d’objectifs, juste du nettoyage de carte). L’avantage c’est que les ennemis ne sont pas toujours placés aux mêmes endroits ;cependant quelques parties suffisent pour connaître les différentes configurations possibles. Mais ce n’est pas tout car un nouveau mode fait son apparition : la ruée solo. Là vous êtes seul et il y a une limite de temps pour finir les missions (identique à celles de la campagne), mais heureusement chaque terroriste tué, chaque bombe désamorcée et chaque otage libéré vous offrira un petit répit, ça va rusher sa mère…C’est sympathique, mais là encore ça ne vous occupera qu’un temps.

Pas de micro, pas de Rainbow…

Vous l’aurez compris, le gros de BA se trouve sur le Live. Les habitués ne seront pas dépaysés, on retrouve tout ce qui avait fait le succès de RS3, à savoir les missions en coop, la chasse au terro, le deathmatch de base, la survie seul et surtout en équipe (même chose que le deathmatch de base, mais on a qu’une vie). 14 nouvelles maps sont proposées ainsi que 4 cartes légèrement remaniées de l’original (Aéroport, Garage, Presidio et Sommets). Elles sont très bien conçues et offriront aux joueurs de nombreuses heures de plaisir dans des environnements variés. Petite nouveauté dans les modes par équipe, une fois la partie lancée, on se retrouve sur un écran d’accueil avec ses collègues pendant un temps déterminé afin de pouvoir élaborer des stratégies à l’abri des oreilles adverses. Si le succès de Rainbow n’est plus à démontrer, il est toutefois certain qu’il ne fait pas l’unanimité. En effet, on pouvait lui reprocher la lenteur de ses personnages, un système de visée assez spécial (deux joueurs peuvent se vider des chargeurs entiers à bout portant sans jamais se toucher) et surtout un manque évident de rythme : sans objectif à réaliser et avec un système de visée qui favorise la campouze, nombre de joueurs préféraient rester bien tranquille dans leur tente à attendre que le chrono défile, au grand regret de ceux qui n’apprécient que moyennement l’odeur du butagaz. Que voulez vous, c’est ça Rainbow, c’est tactique, c’est réaliste, et c’est désespérément lent. Afin de séduire ceux que cela ennuie profondément, Ubi propose des solutions qui prennent la forme de deux nouveaux modes,dans lesquelsjouer en équipe sera impératif pour espérer l’emporter. Le premier est la Conquête Totale : trois satellites par cartes et pour gagner une équipe doit prendre le contrôle des 3 pendant 20 secondes. Ca reste du pur Rainbow, mais ça lui offre enfin une vraie dimension stratégique. En effet, chaque équipe a accès à un satellite assez rapidement, mais le troisième se trouve systématiquement au centre de la carte et fait toujours l’objet d’âpres négociations. Arriver à coordonner les assauts sur les positions adverses tout en tenant les siennes requiert une communication constante entre les membres d’une équipe, d’autant que la situation peut rapidement se renverser d’un côté comme de l’autre. Le second mode inédit est la Récupération. Là un seul baril au centre de la carte qu’il faudra apporter dans le camp adverse. Seulement voilà, la personne qui porte le baril ne peut se servir que de son arme d’appoint et elle a une énorme traînée de fumée bleue qui lui colle au train ; le porteur est donc transformé en véritable cible vivante peu apte à se défendre sans escorte. Personnellement, c’est mon mode préféré car il insuffle vraiment du rythme à ce jeu, forçant les joueurs à être constamment en mouvement, alternant sans cesse entre la défense et l’attaque.

A noter que dans ces nouveaux modes, les vies sont illimitées moyennant un temps d’attente de 5 secondes après chaque décès. Mais qui dit résurrection, dit forcément point de réapparition (ou point de respawn dans le vocable du gamer averti). C’est donc sans vergogne que des petits malins violent la troisième règle d’or des 10 commandements du jeu en réseau, à savoir « Tu ne spawn-killeras point ». A mon sens, Microsoft devraient envoyer une capture d’écran à ces abrutis sur laquel ils pourront contempler leur nom virtuel tout en haut d’une liste à côté de stats parfaites afin qu’ils puissent se masturber vigoureusement et ainsi laisser le reste de la communauté jouer en paix, mais je m’égare…Ubi, dont l’attention envers ses clients et la réactivité n’est plus à démontrer (certaines mauvaises langues pourraient parler de béta test public après la sortie du jeu…ahem), nous promet une solution très prochainement (à savoir 5 secondes d’invulnérabilité après chaque respawn) grâce à un patch. Patch qui devrait régler d’autres bugs qui sont déjà apparus, tel que le baril qui disparaît ou encore l’impossibilité de communiquer après les autres joueurs si on a daigné consulter sa messagerie en cours de partie… Cette subtile transition me permet de passer à l’autre grande nouveauté de Black Arrow. En effet c’est le premier jeu à bénéficier des fonctionnalités du Live 3.0. Et là, je dois dire que ça augure de très bonnes choses pour le futur. En effet il est désormais possible d’envoyer des messages écrits ou vocaux à tous vos amis connectés au jeu, ce qui est vraiment très appréciable et continue à renforcer le sentiment de communauté qui fait la force du Live. La création des clans est rapide, ergonomique et bien pensée. Afin de favoriser la rencontre des clans entre eux, il est également possible d’organiser des compétitions, et ce très facilement.

Pour finir cette partie Live, le récent développement du très haut débit en France permet de trouver facilement de bons serveurs afin des’amuser dans desconditions correctes, même si le lag sera toujours de la partie. S’il est possible de jouer jusqu’à 16, la grande majorité des maps n’autorisent qu’un maximum de 12 personnes. Enfin, on nous promet des téléchargements, alors espérons qu’ils se rapprocheront plus de ceuxde Ghost Recon Island Thunder (nombreux et gratuits) que ceux de Splinter Cell Pandora Tomorrow (payants, buggés, et seulement deux cartes).

Le titre phare du shoot tactique sur notre console vient d’être détrôné par…lui-même. Black Arrow n’est ni plus, ni moins que ce qu’il prétend être, du Rainbow avec les mêmes défauts, les mêmes forces mais avec un changement de décor afin de renouveler le plaisir. Les nouveaux modes de jeux ajoutent vraiment au gameplay et devraient arriver à grossir les rangs de la communauté la plus importante sur le Live. Pour les plus sceptiques, que dire de plus qu’à ce prix là, ils auraient tort de priver leur ludothèque de cette référence. Même si ce jeu est en lui-même une violation du 9ème commandement, à savoir « Tu ne camperas point », mais bon on l’accepte ou justement, on passe son chemin.

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      • Identiques au premier épisode qui date de moins d’un an, pas moche mais les graphismes ne sont pas à tomber par terre non plus.
      • Le gameplay satisfera les « pro » du premier opus comme le néophyte, les commandes sont simples, rapides, efficaces. La possibilité de donner des ordres par reconnaissance vocale est un gadget.
      • Le jeu en mode solo se termine très rapidement, mais en Live ça occupera toujours jusqu’à la sortie de Halo 2, voire bien plus longtemps pour les acharnés.
      • Identique en qualité à Rainbow Six. Des sons hyper réalistes, des musiques et effets de fond d’une qualité que l’on voit encore trop rarement dans les jeux.
      • Du Tom Clancy sans surprise. Rien à redire.
      • A 30 €, Black Arrow est un achat sans risque qui comblera les fans de Rainbow, mais qui pourra plaire aux autres de par son petit prix et ses quelques nouveautés.
      • De bonne facture, la même que Rainbow quoi, avec un petit effort au niveau des animations de morts.
      • Les nouvelles possibilités devraient satisfaire une majorité de liveurs. Les modes Conquête et Récupération enrichissent vraiment le gameplay. Attention cependant pour les novices, le niveau, affiné par des mois d’entraînement sur RS3 est élevé.