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Pas de bras, pas de chocolats

Rayman Origins séduit bien avant les premières minutes de jeu. Le titre réussit à nous mettre dans sa poche avant même de faire la moindre action. Visuellement, le jeu d’Ubisoft Montpellier est absolument magnifique. Durant toute l’aventure, vous ferez face à un déluge de couleurs. Cela brille et pétille dans tous les recoins des niveaux. Les décors ne sont pas non plus en reste. A chaque monde son thème. Forêts, déserts musicaux, banquise gourmande, chaque parcelle du décor recèle de détails et semble avoir été travaillé avec minutie. Loin d’êtres de simples fonds d’écrans fixes, ces derniers regorgent de vie. Une mention spéciale pour le monde de la banquise où des tranches de pastèques géantes nagent dans une mer de grenadine, coiffées d’une tranche de citron vert. On en mangerait. Jamais la sensation de se trouver face à un dessin-animé n’a été aussi forte. Rayman Origins s’impose sans problème comme le plus beau jeu actuellement sur le marché, tout genre confondu. La course au photoréalisme se prend un sacré coup dans la mâchoire.

Pendant que vos yeux se régalent, vos oreilles savourent la magnifique bande-son. Un soin tout particulier lui a été consacrée (en réalité, on se rend très vite compte que tout les éléments du jeu bénéficient de ce même soin). Collant parfaitement à l’ambiance et l’humour de Rayman Origins, comment ne pas être séduit par ces gazouillis d’oiseaux sous hélium, ou ces moustiques chanteurs de mariachi. Techniquement, le jeu s’en sort également haut la main. Aucun ralentissement, bug ou autre vice caché n’est à déplorer. Rayman et ses amis répondent au doigt et à l’œil et profitent d’animations sans failles. Tout cela est bien joli, mais le cœur du jeu reste le gameplay. Réjouissez-vous, c’est encore une fois un sans faute.

Rayman Origins se présente comme un jeu de plate-forme 2D tout ce qu’il y a de plus classique. Une carte du monde à parcourir, vous jonglez de niveaux en niveaux, jusqu’à vous confronter au boss du monde et lui montrer justement que le boss, ce n’est pas lui mais vous. Pour mener à bien sa mission, Rayman a à sa disposition toute une palette de mouvement. Saut, course, baffes, vol, course sur les murs ou changement de taille, notre héros sans bras ni jambe peut tout faire ou presque. Que vous choisissiez de parcourir les niveaux en marchant ou pied au plancher, le plaisir sera le même. Tout cela, nous le devons à la précision du gameplay, comme du level-design. Preuve d’un gameplay particulièrement soigné, les niveaux aquatiques, bête noire de bien des jeux de plate-forme, sont ici parfaitement jouables, à en rendre vert de jalousie la concurrence. Mieux, ce sont parmi les meilleurs niveaux du jeu. Bien entendu, Rayman Origins ne réinvente pas la poudre, tout ou presque ayant déjà été vu ailleurs. Il se contente uniquement de la transcender. Ce qui n’est finalement pas si mal.

Toc attaque et fugue en Ray mineur

La difficulté est, elle aussi, parfaitement dosée, partant d’une première partie sans réelles difficultés à une seconde partie diabolique qui ne sera pas pour déplaire à un certain Super Meat Boy. Malgré son classicisme, Rayman Origins se renouvèle sans cesse au fil des niveaux et surprend toujours. En outre, en plus de la plate-forme pure et dure, deux autres styles de jeux s’offrent à vous. De temps à autre, vous devrez mettre la main sur les Coffrapattes. C’est alors une véritable course-poursuite d’un rythme et d’une précision mortelle qui s’engage. A d’autre moment, c’est à dos de moustique que vous traverserez les niveaux. Ne vous y méprenez pas, ces phases de shoot them up ne sont pas de simples bonus destinés à vous changer les idées entre deux niveaux. Ils représentent à eux seuls un challenge de taille.

Finalement, la seule ombre au tableau serait la durée de vie du titre ? Encore une fois, Rayman Origins s’en tire avec les honneurs. Loin de se terminer en une après-midi, comptez une bonne dizaine d’heure pour terminer le titre en ligne droite. Mais à l’image du tout premier Rayman, terminer le jeu à 100% pour débloquer le dernier monde et ses niveaux est un impératif. Cela passe donc par la récupération de tous les Electoons plus ou moins bien caché dans les niveaux, remporter tous les défis contre la montre, les défis lums et surtout les défis Coffrapattes. De quoi doubler facilement la durée de vie.

Durée de vie pouvant facilement être prolongée par la possibilité de parcourir l’ensemble du jeu avec trois de vos amis (en local uniquement). La coopération, autant que les coups en traitres seront de mise, puisque vous pourrez à tout moment faire revenir vos camarades tombés au combat, où les poignarder dans le dos à coup de baffes. Malheureusement, ce mode de jeu reste au final anecdotique. Traverser les niveaux seul ou à quatre ne modifie guère l’expérience de jeu, puisque aucun mode de jeu supplémentaire, ou niveaux spécialement prévus à cet effet ne vous sont proposés. La coopération entre les joueurs reste également limitée à son strict minimum (ramener votre ami à la vie ou le porter sur vos épaules). D’autant plus qu’à plusieurs, l’action, bien que toujours parfaitement lisible, devient plus brouillonne. Il ne sera ainsi pas rare de pousser par mégarde vos amis dans le vide ou dans les griffes d’un ennemi. Ne vous y méprenez pas, le jeu est extrêmement plaisant et amusant à jouer à plusieurs. Mais nous nous attendions à mieux.