Test : Red Dead Redemption sur Xbox 360
« Marston, mon nom est John Marston »
Après de nombreux épisodes urbains avec Grand Theft Auto, la branche de San Diego de Rockstar (auteur notamment des Midnight Club et de Table Tennis) s’est décidée à nous proposer un autre univers que ceux concoctés par leurs collègues de Rockstar North (les Grand Theft Auto donc mais aussi Manhunt et Agent) tout en reprenant les bases de leur série phare. Ainsi est né en 2005 Red Dead Redemption, vraie-fausse suite de Red Dead Revolver qu’ils avaient repris à Capcom. Cinq ans de développement plus tard, des dizaines de millions englouties dans le budget au passage, Red Dead Redemption voit enfin la lumière du jour. Pour s’offrir une reconnaissance méritée après de nombreux déboires ?
Tous comme le développement du jeu, John Marston, le héros balafré de cette aventure a connu des débuts délicats dans sa vie en étant membre d’une bande de hors-la-loi menée par un dénommé Dutch. Trahi par les siens, notre John va donc abandonner cette vie meurtrière pour s’improviser fermier et élever son fils avec sa femme tout en menant une vie paisible et tranquille. Hélas, cette nouvelle vie sera écourtée par des agents du gouvernement qui vont le sommer de retrouver – et liquider – ses anciens compagnons. Mis dos au mur par l’enlèvement de sa famille qui va faire office d’otage, John va donc débarquer dans une région qui commence à ressentir petit à petit les effets de l’industrialisation de masse afin de débusquer ses ex-camarades d’infortune.
Malgré tout, les automobiles pétaradantes n’ont pas encore envahi les rues des nombreuses bourgades isolées qui fleurent encore bon le far west avec ses cavaliers, ses diligences et ses troupeaux de bétail. La map de Red Dead Redemption qui se divise en trois régions : New Austin, Nuevo Paraiso (le Mexique) et West Elizabeth. Trois régions qui possèdent chacune une géographie totalement différente mais qui s’imbriquent parfaitement entre elles. Si le moteur graphique est pourtant assez similaire à celui de Grand Theft Auto IV (avec quelques évolutions), Red Dead Redemption fait assurément partie des plus beaux jeux de cette génération. Pourquoi donc ? Tout simplement parce que les environnements qu’il propose sont particulièrement saisissants de réalisme. Que ce soit en traversant le Bayou, les régions montagneuses, les rochers rouges de Monument Valley, les plaines arides ou les collines verdoyantes, nous sommes stupéfaits de bout en bout devant un tel soin qui offre un rendu presque photo-réaliste. D’autant plus que les bugs inhérents au genre (pop up de textures, etc.) sont relativement discrets.
« Le monde se divise en 2 catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent »
Bien entendu, les splendides environnements ne font pas tout. Tout d’abord, la Bande Originale et la VO sont absolument parfaites avec des musiques qui collent parfaitement à l’action, notamment lors des passages les plus marquants du jeu. De plus, Les PNJ qui vaquent à leurs activités et surtout la faune présente dans le jeu renforcent cette impression de vie. Il faut effectivement avouer que les très nombreuses espèces animales (cerfs, lapins, oiseaux, bisons, grizzlys, coyotes, loups, pumas, sangliers, bisons et j’en passe) sont hallucinantes de réalisme en plus d’être dotées d’animations d’une qualité rarement atteinte dans un jeu vidéo. Bien entendu, Marston pourra les chasser afin de les dépecer et récupérer leurs viandes, peaux et autres attributs pour les revendre. La chose est d’ailleurs vivement conseillée.
Effectivement, vous vous rendrez bien vite compte que la bourse de votre héros ne sera guère remplie si vous vous concentrez sur vos missions et l’assistance aux personnes en danger (que vous croiserez heureusement bien souvent sous diverses formes afin de rompre la monotonie de vos voyages). Si la chasse est souvent très enrichissante, de nombreux à-côté plus ou moins rémunérateurs sont également disponibles comme le dressage de chevaux sauvages, le bras de fer, le lancer de fer à cheval et même différents jeux de cartes (poker, blackjack, poker menteur – qui se joue avec des dés, par contre) etc. Le tout étant plutôt très bien pensé (même si c’est parfois un peu lent), ce qui change nettement des mini-jeux de Grand Theft Auto IV qui n’étaient guère stimulants.
Le rapprochement à GTA IV n’est pas anodin puisque le système de jeu de Red Dead Redemption est absolument identique à celui de la série phare de Rockstar. Tout au long de votre aventure, John Marston sera donc amené à rencontrer des personnes afin d’effectuer des missions pour celles-ci, le tout pour faire avancer le scénario. De ce côté-là, personne ne sera dépaysé, d’autant plus que le système de sauvegarde et de combat est absolument identique. Toutefois, les séquences de fusillades sont beaucoup plus agréables dans le jeu de Rockstar San Diego grâce à un système de couverture mieux pensé et des fusillades très dynamiques, bien aidées par le moteur physique que l’on a déjà aperçu dans GTA IV.
« Quand on tire, on ne raconte pas sa vie… »
Que de points positifs ! Red Dead Redemption est-il dénué de défauts ? Bien au contraire. Tout d’abord, en ce qui concerne le personnage principal de l’aventure : John Marston est d’une classe folle mais il manque terriblement de répliques cultes qui caractérisent tout bon film de western. Certes, John est très ironique mais dans l’ensemble, les conversations – bien que très agréables à suivre – manquent peut être d’un peu de peps tout comme les personnages secondaires, (mis à part certains) haut en couleur mais très caricaturaux. A noter que les développeurs ont eu l’excellente idée de nous permettre de suivre plus facilement les protagonistes sur la route en appuyant sur le bouton A, ce qui nous permettra de lire plus facilement les sous-titres (que beaucoup trouveront trop petits, une nouvelle fois) et suivre ainsi les dialogues. Au rayon des déceptions, nous pouvons également parler de certaines choses assez énervantes comme les séquences de dépouillement de cadavres ou de dépeçage d’animaux qu’on ne peut pas éviter ou encore la zone d’objectif qui est assez gênante étant donné qu’on peut activer une mission sans le vouloir. Je n’oublie pas non plus le système de sauvegarde qui rajoute six heures à chaque fois, ce qui nous oblige parfois à sauver trois fois de suite afin de partir en pleine journée. Tous ces défauts restent heureusement mineurs puisqu’ils ne gâchent pas vraiment tout le plaisir que l’on a en jouant à Red Dead Redemption.
Au bout du compte, LA grande déception du jeu revient à la partie multijoueur du soft qui paraissait pourtant énorme sur le papier. Mais le mode « Free Roam » (« Exploration » en VF) montre bien vite ses limites au bout de quelques heures, le temps de nettoyer – avec ses amis – tous les repaires de bandes disséminés sur toute la carte. Certes, quelques nouvelles missions "coopératives" doivent être disponibles durant le mois de juin. Mais il y a peu de chances pour que cela relance complètement l’intérêt du mode Exploration. Quant aux modes multijoueurs plus basiques qui sont accessibles en pressant sur la touche Back, ils sont très proches de ceux d’un Grand Theft Auto IV. Autant dire que, mis à part quelques modes bien pensés, il y a beaucoup de chances que la plupart des joueurs décrocheront au fur et à mesure sur la durée.
+
- L’ambiance
- Des séquences cultes (notamment la fin)
- Les combats
- L’univers
- Le héros
- Tous les à-côtés dont les mini-jeux
- Les animaux
- Les environnements
-
- Quelques bugs
- Jauge respect/honneur inutile si on est un bad guy
- Cela manque peut être de répliques marquantes
- Des animations qu’on ne peut pas zapper