Jeux

Ride to Hell : Retribution

Action | Edité par DeepSilver | Développé par Eutechnyx

2/10
360 : 28 juin 2013
11.07.2013 à 18h35 par - Rédacteur en Chef

Test : Ride to Hell : Retribution sur Xbox 360

Souvent cantonnées aux simulations de sport mécanique, les motos se retrouvent enfin au centre d'un jeu d'aventure grâce à Ride to Hell Retribution. Ce titre développé par les britanniques d'Eutechnyx a connu un développement laborieux, étalé sur cinq longues années, au point que nous commencions à nous demander si le projet allait vraiment voir le jour. La volonté de l'éditeur allemand DeepSilver a finalement suffit à donner vie au jeu, mais pour quel résultat ?

Moteur grippé

Présenté en 2008 comme un projet ambitieux reposant sur une ambiance plutôt originale, Ride to Hell Retribution a rapidement cessé de donner de ses nouvelles pour finalement réapparaitre très récemment dans l’actualité, et sortir dans la foulée. Durant ce laps de temps, les développeurs ont revu leurs ambitions à la baisse, laissant de côté notamment l’aspect "monde ouvert" que devait proposé le titre. Ils n’ont en revanche pas touché au scénario et à son ambiance sixties, véritables atouts sur le papier tant les jeux d’aventure se déroulant sur le siège d’une deux cylindres en V se font rares, pour ne pas dire inexistants sur nos consoles. Le joueur incarne donc Jake Conway, un militaire renvoyé du Viet-Nam qui revient dans sa ville natale qui va vite être confronté à la dure loi des gangs de motards. Très conventionnel, le scénario suffit tout de même à entrainer le joueur dans l’aventure avec quelques musiques dans le ton et des décors qui, à défaut d’être beaux collent à l’atmosphère générale.



On s’arrête là pour les quelques points – presque – positifs du jeu. Le reste n’est que déception, frustration, consternation, tristesse et ennui. Du didacticiel jusqu’à la dernière seconde du jeu, Ride to Hell Retribution met vos nerfs à l’épreuve d’une part et étale ses innombrables défauts techniques d’autre part. Commençons par ces derniers tant qu’à faire. Entre des animations franchement dépassées, des bugs de collisions à foison, les objets ou ennemis morts qui flottent à trois mètres du sol, l’impossibilité de recharger un point de passage après une mort vous obligeant à repasser par l’interface de la console, on peut dire que les développeurs britanniques ont fait très fort. A croire que la phase de béta-test du titre a été purement et simplement oubliée tant les aberrations techniques sont nombreuses.

Bienvenue en Enfer

Et cette absence de finitions s’en ressent également sur le reste du jeu. En proposant des missions plutôt diversifiées dans l’ensemble, Ride to Hell Retribution accumule les erreurs notamment via ses mécaniques de jeu très basiques et par conséquent vite lassantes, faisant disparaitre rapidement le peu de rythme instauré en début de jeu. Attendues comme un point fort du titre, les phases à moto (course, poursuite, …) se révèlent insipides et ne retranscrivent aucune véritable sensation. On se contente d’éviter des obstacles et de tabasser du biker à l’aide de QTE entre deux séquences scriptées d’une mocheté presque indécente. Quelques courses et des contre-la-montre sont également de la partie, sans que ceux-ci ne parviennent à redresser le niveau tant le plaisir du jeu se rapproche du néant.



Malheureusement, du côté des phases de combat à pied c’est sensiblement la même chose, voire pire. Jake Conway a la possibilité de s’équiper d’armes de corps-à-corps (pied de biche, clé à molette, couteau, …) et d’armes à feu diverses et variées (pistolet, fusil à pompe, lance-roquettes, …). En choisissant le premier type, le héros se lance dans du cassage de gros bras en règle, à l’aide d’un système de combos et de contres qui rappelle la série des Batman Arkham, à un niveau bien moins poussé néanmoins. A partir du moment où vous maitriser l’un des combos et que vous appuyez au bon moment sur la touche du contre, il ne peut pas vous arrivez grand chose. Et si jamais vous vous retrouvez en difficulté il est possible d’effectuer une roulade pour s’extirper de la mêlée, ou mieux encore, de déclencher un mode Rage (encore un QTE), disponible de temps en temps. Rien de suffisant pour éviter le sentiment de répétitivité, d’autant plus que certains niveaux tels que la scierie, le cimitière d’avions ou la brasserie sont d’une longueur ahurissante.

Même constat concernant les gunfights, la frustration en plus. Avec des ennemis capables de vous allumer en trois balles et un système de couverture bancal (merci d’avoir assigner la roulade et la couverture à la même touche…), ceux-ci deviennent vite un enfer et bien souvent il faudra ruser ou compter sur l’intelligence artificielle totalement ratée pour se sortir d’une situation périlleuse. Au final on se retrouve à enchainer les missions en priant que la prochaine sera moins pire que la précédente et en profitant des quelques interludes graveleux où notre héros n’hésite pas à troncher la première prostituée qui lui passe sous le nez. Mention spéciale également à Dead End, cette ville vide et laide à souhaits qui vous permet tout de même d’apporter quelques modifications d’ordre esthétique à votre moto, d’acheter des armes, de lancer des chapitres et… de vendre de la drogue.

http://www.dailymotion.com/video/x10fww3

Après avoir ressuscité Dead Island avec succès, DeepSilver aurait mieux fait d'arrêter de jouer les profanateurs de tombes en laissant sous terre ce piteux Ride to Hell Retribution. Après cinq ans de développement, les amateurs de grosses bécanes qui attendent depuis longtemps un jeu d'aventure mettant en scène des bikers à la moustache rutilante seront forcément déçus, et peut-être même consterné en s'essayant au titre d'Eutechnyx. On pourrait même se demander si celui-ci a eu droit à une phase de béta-test tant il accumule les errances techniques et les répétitions en terme de mécaniques de gameplay au point de transformer une aventure qui aurait pu se révéler originale en véritable supplice. Circulez, ça fait peine à voir.

+

  • Ambiance générale pas trop mal
  • Scénario pas inintéressant...

-

    • Phases de jeux simplistes et répétitives
    • Zéro sensation à moto
    • ... mais mal construit
    • I.A. à la ramasse
    • Certains chargements qui se bloquent
    • Musique répétitives et bruitages ratés
    • Animations désastreuses