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Rise of the Tomb Raider

Action/Aventure | Edité par Square Enix | Développé par Crystal Dynamics

8/10
One : 13 novembre 2015
09.11.2015 à 10h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Rise of the Tomb Raider sur Xbox One

Quand Lara Croft crafte

En reprenant la licence Tomb Raider aux mains des britanniques de Core Design en 2003 puis, dix ans plus tard, en engageant un reboot de la franchise, les californiens de Crystal Dynamics ne s'attendaient peut-être pas à se retrouver devant un nouveau challenge si rapidement. Car après avoir orchestré le retour de la nouvelle Lara avec brio vient le temps de confirmer. Rise of the Tomb Raider est-il donc l'épisode qui marque la montée en puissance de la série ?

Après s’en être pris plein les dents voilà plus de deux ans, Lara Croft en redemande et se lance donc dans sa seconde aventure post-mammectomie, qui fait directement suite au reboot de la franchise. Finies les expéditions pépères qui se transforment en calvaire, la belle Lara se lance ici directement dans la galère sur les traces d’un prophète ancien qui figure au cœur des travaux de son défunt père. Histoire de réhabiliter la crédibilité de ce dernier, c’est accompagnée de Jonah qu’elle décide de parcourir les montagnes sibériennes (on imagine du côté de l’Altaï situé entre la Mongolie, la Chine, la Russie et le Kazakhstan) afin de retrouver la tombe de ce fameux prophète, également recherché par une organisation appelé l’Ordre de la Trinité. Un petit crochet par la Syrie permettra également au joueur de découvrir un climat différent de celui proposé durant la grande majorité de l’aventure. Si globalement le scénario est agréable à suivre et s’enrichit même de notes audio ou manuscrites disséminées ici et là, il ne permet néanmoins pas à la franchise de sortir de son carcan traditionnel estampillé ‘Série B’. Une poignée de rebondissements viennent néanmoins apporter un peu de piment à la trame.

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Heureusement, ce n’est pas sur ce point là qu’est reconnue la série imaginée par Core Design en 1996, et ce n’est pas Angelina Jolie qui nous contredira. En revanche, si le fond n’est pas franchement intéressant, on note un soin tout particulier apporté à la forme. Déjà aperçue dans le reboot de 2013, l’ambiance générale qui se dégage du titre est tout bonnement grandiose, digne de grandes productions hollywoodiennes pour le coup. Certains décors sont absolument somptueux – au point de contraster méchamment avec certaines textures pas franchement au top -, les musiques toujours justes viennent ajouter une pointe d’intensité, le tout sublimé par une mise en scène absolument formidable qui ne laisse jamais le temps au joueur de s’ennuyer. Au final on en prend plein les yeux et les oreilles, et c’est presque avec un plaisir malsain que l’on voit Lara échappé à la mort toutes les 20 secondes. Mais n’allez pas croire que la belle ne joue sa survie que dans les moments d’intensité palpable. Parfois c’est le grand froid sibérien lui-même qui vous rappelle la fragilité et la jeunesse de notre héroïne dans les moments où la nature semble prendre le dessus.

« Pour prouver qu’en plus de savoir manier les armes avec un certain talent naturel elle possède également un master en système D, Lara se la joue désormais McGyver à fabriquer certains objets elle-même »

Cet aspect survie, on le retrouve également au niveau du gameplay, à une échelle très modeste néanmoins. Pour prouver qu’en plus de savoir manier les armes avec un certain talent naturel elle possède également un master en système D, Lara se la joue désormais McGyver à fabriquer certains objets elle-même. On ne parle pas ici du système d’améliorations des armes déjà disponible dans le précédent volet mais bien d’une sorte de crafting permettant de transformer une boîte de conserve vidée de son cassoulet en grenade mortelle. Sur votre chemin il est en effet possible de récupérer des matériaux comme du bois, de la malachite, du tissu ou encore des plumes pour les combiner ensuite à d’autres objets et créer ainsi une arme de jet bien utile quand les ennemis sont regroupés et donc impossible à attaquer de front. Ces fabrications précaires sont également valables pour vos flèches qui obtiendront ainsi des atouts qui vous faciliteront la tâche, aussi bien dans les combats que dans votre exploration.

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Mis à part cette petite nouveauté intéressante, et cela malgré son manque de crédibilité, le gameplay général du titre ressemble à s’y méprendre au précédent volet de la saga. Les combats se déroulent plus ou moins de la même façon (exception faite pour les objets fabriqués donc) avec le plus souvent la possibilité d’opter pour l’infiltration histoire de ne pas se retrouver nez à nez avec une douzaine d’hommes surarmés. L’arc reste sans doute l’arme la plus agréable à manier, encore plus depuis l’ajout de flèches spéciales, et reste toujours d’une simplicité enfantine à utiliser, donc pourquoi s’en priver ? Très présents dans le reboot, les combats armés semblent laisser toutefois un peu plus d’espace aux phases de plateformes, pour le plus grand bonheur des fans des premiers épisodes. Quelques nouvelles fonctionnalités viennent là aussi compléter l’arsenal de notre héroïne, comme le piolet grappin. De petits éléments qui viennent adoucir parcimonieusement l’impression de déjà-vu qui poursuit Lara tout au long de l’aventure.

« Très présents dans le reboot, les combats armés semblent laisser toutefois un peu plus d’espace aux phases de plateformes, pour le plus grand bonheur des fans des premiers épisodes »

Autre petite retouche, à défaut de grands changements : les tombeaux. Ils contribuent grandement au caractère ‘grandiose’ de l’ambiance générale en prenant place dans des lieux aussi magnifiques qu’atypiques. Peut-être un peu plus poussé que précédemment, ceux-ci amènent réellement à la réflexion, sans jamais pousser le joueur à aller chercher une solution du côté de la toile. D’ailleurs, dans son ensemble le titre s’avère encore une fois un peu trop facile, et même en difficulté ‘Survivant’ : il vous faudra entre dix et douze heures pour arriver au terme de l’histoire principale. Les plus coriaces désactiveront alors l’instinct de survie qui permet à Lara de mettre en surbrillance les objets importants et les ennemis histoire de corser un peu plus la tâche. Reste ensuite à explorer les lieux de fond en comble pour récupérer toutes les reliques et documents, finir d’ouvrir les coffres pour déverrouiller toutes les armes et tenter de finir les défis qui vous demandent la plupart du temps de ratisser une zone afin de détruire un certain nombre d’objets comme des affiches de propagande ou des ordinateurs par exemple.

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Histoire de rester un peu plus longtemps en compagnie de Mademoiselle Croft, certains habitants de la région, les Natifs, vous demanderont également d’effectuer quelques tâches pour eux, ce qui vous permettra de débloquer de nouveaux outils ou de nouvelles tenues aux capacités spécifiques. Dernière nouveauté, et celle-ci est de taille, la disparition du mode multijoueur a fait place à un tout nouveau mode nommé Expéditions. Sous ce nom un peu pompeux se cache en réalité un mode ‘score-attack’ qui vous propose de rejouer les zones du jeu afin d’engendrer un maximum de points et ainsi apparaître dans les classements mondiaux. La petite trouvaille de Crystal Dynamics pour ce mode de jeu inédit à la saga consiste à ouvrir des paquets de cartes de compétences grâce à des crédits accumulés dans le jeu (et bien évidemment disponible à l’achat avec de l’argent réel). Ces paquets renferment des cartes bonus (qui feront baisser le pourcentage de vos points récoltés), mais également des cartes malus (qui font donc tout l’inverse des cartes bonus). A vous de choisir donc entre un multiplicateur de score élevé – en choisissant de démarrer sans munitions par exemple -, ou avec des atouts intéressants mais impliquant un multiplicateur faible. Une bonne idée de mode qui pousse un peu plus loin la rejouabilité du titre.

8/10
Avec Rise of the Tomb Raider on attendait la confirmation. Au final, les équipes de Crystal Dynamics nous livrent un jeu de haute-volée et n'hésitent pas à emmener le joueur au cœur de l'action de façon constante pour notre plus grand bonheur. Pourtant, l'amère sensation de rejouer au premier épisode du reboot de la série sorti en 2013 gâche un peu la fête. Un sentiment présent presque tout au long de l'aventure et qui n'est, malheureusement, jamais vraiment gommé ; ni par les quelques nouveautés incorporées par les développeurs, ni par le côté technique impressionnant par intermittence.

+

  • Bonne alternance des phases de jeu
  • Très peu de temps morts
  • Un peu plus axé plateformes que gunfights
  • Certains environnements magnifiques
  • Fabrication d'objets intéressante
  • Tombeaux très agréables à jouer
  • Ambiance générale digne d'un film
  • Du score-attack pour la rejouabilité

-

    • Un peu décevant techniquement
    • Forte impression de déjà-vu
    • Trop peu de nouveautés
    • Encore un scénario de série B
    • Pas bien difficile, même en Survivant