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On ne peut pas dire que l’on manque de JRPG sur Xbox. Avec l’armée de titres en provenance de chez Kemco, les consoles de Microsoft sont plutôt bien servies, du moins en quantité. Difficile donc de ne pas se retrouver noyer dans cette masse. Pourtant, grâce à un premier projet de qualité, les développeurs américains de Stegosoft étaient parvenus à tirer leur épingle du jeu avec Ara Fell: Enhanced Edition sorti en 2020 sur Xbox. Le titre reposait sur un scénario assez solide et un univers rappelant les plus grosses productions de l’ère 16-bit. Rebelotte avec Rise of the Third Power, développé dans la lignée de son prédécesseur, toujours avec le logiciel RPG Maker, et on s’arrête là pour les rimes en «EUR».

Malgré de très grosses ressemblances, ce nouveau titre n’est pas une suite. Cette nouvelle aventure se déroule sur les terres de Rin, où une Grande Guerre a pris fin quinze ans auparavant. Mais le Royaume de Cirinthia et l’Ancienne République de Tariq, les deux seuls territoires rescapés de cette guerre, voient débarquer une nouvelle menace qu’un petit groupe d’aventuriers va tenter de déjouer. Rise of the Third Power reprend évidemment les codes des JRPG des années 90, avec des combats au tour par tour, des pixels en guise de graphismes et un groupe de héros atypiques. Atypiques c’est le mot puisque le groupe est emmené par Rowan, un ancien pirate qui pourrait participer à des réunions d’alcooliques anonymes s’il en existait à l’époque, et Arielle, une princesse qui n’a jamais mis les pieds en dehors de son château.

Les dialogues sont souvent savoureux et offrent une bonne dose d’humour au jeu, mais des moments plus sombres et parfois dramatiques viennent aussi rappeler l’enjeu de la quête à accomplir. On regrette évidemment que le titre de Stegosoft soit intégralement en anglais, ce qui laissera de côté de nombreux joueurs peu à l’aise avec la langue de Shakespeare. Mais une fois cet obstacle franchi, il faut bien dire que la qualité du scénario équivaut à ce qui se faisait de meilleur il y a un peu moins de trente ans. Le fait d’avoir ajouter une carte du monde est un vrai plus, et même si celle-ci ne permet pas une liberté folle, elle a au moins le mérite de souffler un petit vent d’aventure.

Le parfum de ces vieux titres de l’ère 16-bit on le retrouve également du côté du gameplay. Rise of the Third Power propose des combats au tour par tour avec des ennemis qu’il est possible d’esquiver durant les phases d’exploration. Les actions sont assez limitées, ce qui met un bon coup de frein à l’aspect stratégique du titre. Chaque personnage possède des caractéristiques propres avec des rôles bien identifiés pour chacun. On n’échappe pas à la prêtresse capable de redonner de la vie, à la voleuse, mais globalement les jobs sont assez originaux et se détachent un peu des standards du genre. Là où Ara Fell se plantait complètement sur les animations, on sent que le studio a souhaité corriger le tir en proposant des attaques très fluides et parfois impressionnantes, et cela dès le début du jeu.

Il faut dire que beaucoup de soins a été apporté à l’esthétique du titre. Les développeurs proposent une vraie carte du monde, le pixel-art est magnifique et les paysages sont pleins de vie. Pour en revenir au gameplay, le studio américain a tenté une approche originale pour augmenter la puissance du groupe. Les points d’expérience sont toujours d’actualité, mais cette fois-ci la jauge est commune à tous les héros. A chaque niveau, il est possible d’appliquer des points de capacité dans des arbres de compétences, individuels cette fois-ci. Malheureusement, ceux-ci ne donnent pas vraiment envie de s’appliquer à booster nos persos. Même chose du côté des armes, avec le même système que sur Ara Fell, c’est à dire original mais trop peu déterminant en combat. Quelques petits défauts bien présents, mais qui poussent un peu plus le joueur à se concentrer essentiellement là où le jeu performe.