Jeux

On The Road – Truck Simulator

Simulation | Edité par Aerosoft | Développé par toxtronyx

4/10
One : 11 février 2021
11.02.2021 à 10h14 par - Rédacteur

Test : On The Road - Truck Simulator sur Xbox One

A tes risques chez les Germains

Alors que l’ère Xbox One prend fin peu à peu et qu’elle a eu l’opportunité de voir apparaitre dans son catalogue une large gamme de simulators, le terrain de la conduite de poids-lourds reste cependant peu exploré. Véritable art de jouer sur PC, le « truck simulator » trouve aujourd’hui un représentant sur Xbox One avec On the Road – Truck Simulator, des allemands de Toxtronyx. Une bonne pioche pour les joueurs avides d’avaler des kilomètres de bitume ?

On pouvait compter jusqu’ici sur le Truck Driver de Soedesco pour pourvoir à nos envies de voyage sur les routes. Plutôt plaisant finalement (il a eu le temps de s’améliorer à coups de mises à jour depuis notre test), Truck Driver reste cependant un jeu beaucoup plus arcade que ne l’est logiquement la majorité des simulators. Il ne s’en réclame d’ailleurs pas vraiment. En bon amateur de jeux du genre, c’est donc avec beaucoup d’espoir que l’on a récemment installé On the Road – Truck Simulator sur le disque dur de notre Xbox Series X. Le jeu n’est pas optimisé pour la nouvelle console de Microsoft, aussi retrouverez-vous sur votre machine, qu’importe le modèle, quelque chose de très semblable à ce que nous avons pu observer. On imagine qu’il y a une petite différence possible sur les temps de chargement mais la bonne nouvelle c’est qu’une fois l’écran principal rejoint il n’y a plus ensuite qu’à patienter face au dernier chargement. Le jeu ne vous embête plus avec cela par la suite. A nous donc les quelques 6500 km de routes allemandes que nous promet On the Road – Truck Simulator.

Avant d’enclencher le moteur, il vous faut définir votre nom, celui de votre entreprise, choisir un logo et enfin une ville de départ. Il n’y a rien de déterminant pour la suite dans cela mais on apprécie de pouvoir se placer au choix dans l’une des seize villes que compte le jeu. De Cologne à Berlin en passant par Rostock d’un côté et Munich de l’autre, on observe sur la carte la promesse d’un long voyage. On ne titille pas l’immensité d’un Euro Truck Simulator 2 mais pour l’un des rares jeux du genre sur consoles, la taille de la carte est plus que satisfaisante. A partir de là, le principe est simple : plusieurs entreprises présentes dans chaque ville vous proposent des missions de livraison de différentes natures. Charge à vous de les sélectionner en fonction de votre équipement, définir un cheminement de livraison logique et livrer tout cela en bon état pour gagner de l’argent, des points de réputation et vous donner ainsi les moyens d’acquérir plus de matériel.

On The Road - Truck Simulator 2

On débute avec un tracteur équipé de ce qu’il faut pour transporter du bétail, ainsi qu’un camion de type rigide pour livrer par exemple des denrées alimentaires ou des produits de consommation courante. Par la suite on peut acheter plusieurs autres camions et surtout divers types de remorques (tandem, bolter, Gigaliner) pour pouvoir répondre à un maximum de demandes. Le poids et les dimensions des marchandises vous obligent à réfléchir un peu sur la meilleure façon d’allier une charge maitrisée et un cheminement cohérent d’une ville à l’autre. C’est un point appréciable de On the Road – Truck Simulator, bien qu’il faille noter qu’en matière de délai, vous êtes libre comme l’air. Aucune pression donc, c’est un peu dommage, si ce n’est l’obligation au bout d’un certain temps de stopper votre véhicule pour vous reposer. La présence d’un chronotachygraphe, à utiliser dans les règles de l’art, vous oblige à tenir une certaine conduite sans représenter une complication particulière.

A ce stade de l’observation du contenu, on est déjà un peu refroidi. Seules les marques Scania et Man sont proposées, avec une sélection par ailleurs très réduite. Ne cherchez pas les véhicules Renault, Iveco ou Mercedes pour ne citer qu’eux. S’il faut passer un bon nombre d’heures de jeu pour atteindre le niveau maximal et débloquer avec lui tous les emplacements de camions et remorques, on constate dès le départ que la carotte visant à nous faire avancer est bien maigre. On va plutôt chercher à employer à chaque fois de nouvelles personnes pour grossir les rangs de l’entreprise et accepter plus de commandes. Comme lors du choix de notre personnage, on fait face à des profils accompagnés de photos de visages réels, avec au passage des petites présentations écrites qui ne manquent pas d’humour pour décrire ce qui a motivé Gunther ou Greta dans son choix de devenir chauffeur poids-lourd. A noter que ces textes, comme tout le reste, sont traduits en français. Ce n’est pas toujours parfait ou complet (quelques fonctionnalités apparaissent écrites en anglais) mais c’est mieux que rien.

On The Road - Truck Simulator 3

Venons-en alors au cœur de l’expérience proposée par On the Road – Truck Simulator, la conduite. Depuis le cockpit, le toit ou avec un angle aérien relativement large (mais sans possibilité d’inverser les commandes de la caméra), on prend le volant de camions dont on sent plutôt bien le poids, les mouvements, les transferts de masse. Un passage par les options pour régler la sensibilité de la direction est conseillé (trop brusque par défaut) mais avec quelques petits temps d’adaptation, on a les choses globalement bien en main. La vue cockpit est de loin la plus agréable car elle offre la meilleure précision, mais elle souffre d’un immense défaut, l’un des plus importants du jeu : il n’y a pas de rétroviseur. Vous le voyez, certes, mais il n’affiche rien ! Clignotant ou pas, changer de file est dangereux et si l’on veut faire les choses proprement, on est contraint de passer par la vue externe. Cette absence est totalement incompréhensible (l’image visible sur Xbox.com montre pourtant un rétroviseur fonctionnel…) et limite grandement l’immersion dans le jeu. C’est dommage lorsque l’on observe qu’il est néanmoins possible de passer la tête par la fenêtre pour regarder l’arrière du camion. C’est utile pour les intersections et les manœuvres de parking, mais ça ne remplace pas un bon vieux rétroviseur.

L’usage des rétroviseurs aurait-il demandé trop de ressources au jeu ? Difficile d’envisager cela dans On the Road – Truck Simulator. S’il ne souffre aucunement de baisses de framerate, le jeu de Toxtronix affiche des graphismes d’un autre temps. Si l’on parvient à trouver quelques satisfactions dans certains éclairages et lorsque tombe la pluie (la météo, comme le cycle jour/nuit, sont dynamiques), l’ensemble est globalement laid et monotone. La carte est grande mais très peu détaillée, l’aliasing est roi, les textures bavent et le clipping nous ramène aux grandes heures des premiers jeux 3D. Les camions ne s’en sortent pas trop mal, les véhicules du trafic sont passables mais pour le reste, on est face à un jeu qui semble avoir été propulsé ici depuis le milieu des années 2000. Il y a quelque chose de non-terminé dans On the Road – Truck Simulator, ou le sentiment semblable à celui qui émerge lorsque l’on tente de faire tourner Euro Truck Simulator 2 sur un PC largement dépassé.

On The Road - Truck Simulator 4

L’ennui, au-delà de l’aspect technique auquel on peut malgré tout faire face, c’est que le jeu regorge de ratés et de petites choses bancales. Le menu de démarrage du camion, là où l’on gère aussi l’activation du mode conduite/repos mais également les essuie-glaces, les phares et la hauteur du siège conducteur, est difficilement lisible. Activable à tout moment depuis le BMD, il ne permet pas de savoir si l’on a validé certaines choses ou non. Rien n’est indiqué, ce qui oblige à connaitre par cœur la succession de commandes à effectuer pour par exemple passer en mode repos. Il y avait certainement mieux à faire pour gérer les raccourcis, chaque flèche du BMD menant au même menu. A côté de cela, on navigue dans un trafic où l’IA a parfois un comportement dangereux, où elle va respecter un feu rouge à un moment puis vous couper la priorité l’instant suivant. A noter que s’il y a bien quelques radars dans les villes, aucun n’est présent sur les grands axes. Vous pouvez aussi griller les feux rouges comme bon vous semble : rien ne vient vous inquiéter. L’immersion en prend un coup, pas aidée non plus par les crashs récurrents du jeu renvoyant au menu de votre Xbox.

C’est bien dommage car avec une meilleure finition, On the Road – Truck Simulator pouvait prétendre à une bonne place dans la famille des simulators sur console. La carte est grande on l’a dit, les types de livraisons suffisamment variés et il y a d’une certaine manière (même si l’on voit seulement des « humains » sur les aires de repos) de la vie dans On the Road – Truck Simulator. Les routes sont très fréquentées, il y a du mouvement, les sonorités des véhicules sont correctes. A noter cependant que le jeu ne contient pas l’esquisse d’une musique de fond. On peut sortir du camion pour aller faire l’essence ou ouvrir les portes du camion et voir un troupeau de cochons sortir pour rejoindre la ferme. Bref, il y a matière à prendre un petit plaisir en jouant, mais on est malheureusement loin de ce que l’on pouvait décemment espérer. Souhaitons que quelques ajustements soient faits par les développeurs dans les semaines et mois à venir.

4/10
Il y a des bonnes intentions dans On the Road – Truck Simulator. La grande Allemagne offre de longues routes à traverser au volant de camions dont la conduite se révèle globalement plaisante. Le petit système de gestion proposé est léger mais il convient à ce type d’expérience qui a besoin d’un prétexte pour faire prendre la route, plus que d’un élément de gameplay à proprement parler. Le problème de On the Road – Truck Simulator, c’est qu’il souffre d’une réalisation archi-datée et de multiples bugs, imperfections, aberrations parfois (le rétroviseur !) qui viennent systématiquement contrarier le plaisir de jeu. Les irréductibles peuvent peut-être s’en satisfaire, faute de vraiment mieux sur Xbox, mais on espère au moins que quelques mises à jour viendront à postériori améliorer une expérience globalement bancale.

+

  • Carte plutôt grande pour 6500 km de route
  • Conduite valable après quelques réglages
  • Système de gestion léger mais pas désagréable
  • Ambiance « vrai simulator »
  • Framerate stable

-

    • Techniquement très très en retard…
    • … Et pas beau du tout
    • Beaucoup de lourdeurs, de choix douteux de game design
    • Les petits bugs et crashs du jeu
    • IA au comportement trop aléatoire
    • L’absence de rétroviseurs en vue interne gâche le plaisir