Test : Sacred 2 : Fallen Angel sur Xbox 360
Ad vitam eternam
Depuis la nuit des temps, l’énergie T imprégnait le monde d’Ancaria. Les séraphins, gardiens de cette énergie, décidèrent de confier son secret aux hauts elfes. Monumentale erreur, car de multiples guerres furent engendrées par ce choix imprudent. Petit à petit, le chaos s’installa et l’énergie T devint incontrôlable. Elle se mit à imprégner des animaux qui se transformèrent en monstres. Et le monde sombra. L’histoire de se place dans ce contexte, où les héros que vous incarnez devront reprendre le contrôle de l’énergie T, où tout au contraire plonger le monde dans le malheur selon la campagne que vous aurez choisie.
Et comme si deux campagnes distinctes et un nombre impressionnant de quêtes ne suffisaient pas, Sacred 2 propose six classes de personnages totalement différentes (Séraphins, Hauts elfes, Guerriers noirs, Inquisiteurs, Gardiens du temple et Dryades), autant d’excuses pour recommencer une partie. Sachant que chaque type de personnage peut progresser jusqu’au niveau 200 et que, pour cela, il faut passer par cinq niveaux de difficulté distincts, et que la carte du monde est la plus grosse jamais vue dans une jeu depuis… Sacred premier du nom (pour donner une petite approximation, au bout de 35 heures de jeu, vous devriez avoir découvert environ 20% de son étendue), il faut admettre que le titre dispose d’une durée de vie absolument phénoménale, faisant passer Oblivion pour un jeu pop-corn. Et le miracle de Sacred 2, c’est que le jeu est aussi prenant qu’il est long.
Faut que j’y retourne
Parlons bien, parlons gameplay. On le disait en prélude, la plupart des hack’n slash sortis à ce jour sur console ont été ternis par une mauvaise adaptation de leur jouabilité native, celle du PC. Loin du combo clavier/souris, ils essayaient tant bien que mal de s’adapter à la manette, proposant beaucoup moins de boutons. Un écueil de taille pour un genre gourmand en raccourcis divers. Excellente surprise, Sacred 2 réussi parfaitement la transition. Il y a encore quelques ratés, comme la partie gestion de l’inventaire qui reste peu pratique, mais clairement, le soft est sans doute ce qui se fait de mieux dans le genre. Les touches sont utilisées intelligemment et nombre de capacités peuvent être utilisées simplement en combat par le biais de divers combinaisons. C’est intuitif, et le jeu n’est que rarement pris en défaut.
Pour compenser l’absence de curseur à l’écran, Sacred 2 utilise un système de visée automatique, et un dispositif de changement de cible alloué au stick. A ce niveau-là, c’est perfectible, avec un personnage s’acharnant parfois à tirer sur un ennemi lointain alors qu’on aimerait bien qu’il attaque celui se trouvant devant nous. Rien de bien grave heureusement, et cela n’est généralement pas source de game over subit. De toute manière, au pire des cas, le soft est assez permissif, et la mort peu pénalisante. Le personnage réapparaît simplement au dernier portail de résurrection activé, et enregistre une baisse de son taux de survie. Taux de survie ? Derrière ce terme étrange se cache une ingénieuse trouvaille. En effet, au fur et à mesure que le joueur avance dans le jeu et tue des monstres, ce taux de survie augmente. Plus il devient élevé, plus les monstres sont forts et laissent échapper des objets intéressants. Une baisse du taux entraîne donc à la fois des ennemis moins coriaces et une pénalité des loots.
Et le jeu ne se résume pas simplement à appuyer sur les boutons d’attaque. Son point névralgique réside dans la gestion de l’inventaire, dans l’achat ou la création d’objets, mais aussi et surtout dans l’optimisation des compétences suivant le type de personnage qu’on veut forger. A ce niveau-là, Sacred 2 propose un certain nombre de « builds » (comprenez manières de faire évoluer un personnage) différents par classe de héros, et c’est aussi cela qui rend le jeu si riche.
Si le ramage se rapporte au plumage…
Techniquement parlant, Sacred 2 n’est pas le phénix des hôtes de ces bois. Il faut l’avouer, le jeu ne flatte pas la rétine. Sans être moche, il n’est juste pas au niveau des plus grosses productions actuelles. Le souci provient principalement des chutes de fluidité lorsque de nombreux ennemis sont présents à l’écran et que les sortilèges fusent de toute part. Dans le même ordre d’idée, les temps de chargement sont parfois longuets (rien de grave néanmoins) et cassent parfois la continuité de l’exploration. L’animation se contente pour sa part du minimum syndical. Heureusement le titre fait preuve d’un certain style, voire même d’une belle personnalité sur certains décors et sur la BO, satisfaisante, avec des morceaux écrits par le groupe de métal Blind Guardian (un mini-concert du groupe à d’ailleurs été inséré dans le jeu).
Certainement pas l’élément le plus décisif dans ce type de soft, l’I.A. est tout de même à la traîne et propose souvent des comportements étranges. Par exemple, il n’est pas forcément rare de cribler un ennemi de flèches pendant qu’il continue de marcher tranquillement à côté de vous.
Concernant le jeu en ligne enfin, qui permet tout de même de jouer à deux sur un même écran (si on possède un compte Live chacun), la qualité globale est bonne, avec des parties à quatre agréables. Il faut toutefois noter un gros point noir. En effet il n’est possible de jouer en ligne qu’avec d’autres personnages ayant un niveau sensiblement proche du sien. Ainsi, si un ami fait progresser son personnage depuis votre dernière partie avec lui, il vous sera certainement impossible de le rejoindre sur une partie tant que vous n’aurez pas rattrapé votre retard. Cette mesure a été prise tout particulièrement pour éviter des problèmes en mode joueur contre joueur, mais c’est tout de même dommage de ne pas toujours pouvoir inviter des amis, au moins en partie libre. De même, un personnage ayant entamé une campagne de lumière ne pourra pas rejoindre un personnage poursuivant la quête des ténèbres.
+
- Durée de vie hors norme
- Jouabilité bien pensée pour le pad
- Nombreux builds possibles
- Monde d’Ancaria extrêmement vaste
- Impossible de lâcher la manette !
-
- Réalisation moyenne
- Le multijoueur bridé par une limitation de différence de niveaux
- Temps de chargements parfois longs