Test : Saints Row: The Third Remastered sur Xbox One
A quel saint se vouer ?
Des années se sont écoulés après la victoire des Saints sur les gangs rivaux qui leurs disputaient le contrôle du crime organisé dans leur ville natale de Stilwater. Ils ne sont désormais plus qu’un simple gang des rues, véritable popstar surfant entre pub TV et biopic cinématographique. La vie de criminel n’est plus qu’un passe-temps récréatif et le dernier braquage les conduit tout droit dans un piège initié par le chef du Syndicat, le Belge narcissique Philip Loren que la bande de 3rd Street envoient royalement « se faire cuire une gaufre ». Après un moment de bravoure particulièrement réussi dans un jet privé, l’éternel bras droit du boss, Johnny Gat, se sacrifie et les Saints survivants doivent alors reprendre le combat en repartant de zéro, directement sur le terrain du Syndicat dans la ville de Steelport. Nouveau décor pour la série et point de départ d’une guerre sans foi ni loi, avec pour objectif final la destruction complète des trois gangs adverses locaux qui composent le Syndicat.
Saints Row: The Third ne s’embarrasse pas de fioritures. Bien que reprenant évidemment la formule des épisodes précédents, c’est-à-dire un GTA-like axé principalement sur le fun et l’action plus que sur l’immersion et le réalisme, les développeurs Américains de Volition ont surtout décidé de mettre tous les potards au maximum, quitte à ce que l’aiguille dépasse largement de la zone rouge. Complètement déjanté dans ses missions principales, le jeu ne vous laisse absolument aucun répit et ne cesse de se renouveler tout au long de la quinzaine d’heures nécessaires à en voir le bout. Fusillades dans un monde virtuel, chute libre à bord d’un tank ou drive by avec un bazooka : n’espérez pas retrouver la moindre dose de réalisme dans cet épisode. L’ambiance gang de rue des deux épisodes précédents a totalement laissé place au comic book décomplexé brossé par une galerie de personnages hauts en couleurs. C’est d’ailleurs l’écriture de ces derniers, couplée à un casting de stars réellement impressionnant -parmi lesquels le regretté Burt Reynolds, Daniel Day-Kim, éternel Jin de Lost, la superstar du catch Hulk Hogan, la sulfureuse Sasha Grey ou encore l’inévitable Troy Baker dans l’un de ses rôles les plus mythique- qui permet une caractérisation magistrale de cette bande de freaks hors-sol.
Dommage toutefois que les sous titres français tombent trop souvent à côté des vannes, avec des approximations ou des traductions littérales incompréhensibles. Les cinématiques, très bien mise en scènes et la folie ambiante rendent chaque situation unique et certains passages sont d’ores et déjà devenu cultes. Suffisamment longue et diversifiée, la campagne suffit à elle seule à vous pousser constamment vers l’avant pour pouvoir suivre la remontée en puissance des gars en mauve. Evidemment, qui dit open-world dit également activités annexes en pagaille et à ce niveau-là, le bébé de Volition n’est clairement pas le plus radin. Vous pouvez doubler facilement le nombre d’heures de jeu si vous désirez aller au bout de tout ce qu’il propose. Gros avantage sur ses prédécesseurs, il n’est désormais plus obligatoire d’augmenter votre jauge de respect pour progresser dans l’histoire. Elle est maintenant nécessaire à l’augmentation de vos compétences, allant d’une résistance plus élevée aux coups, jusqu’à a la possibilité de se faire livrer tout type de véhicule instantanément. De ce fait, vous pouvez uniquement vous concentrer sur l’histoire principale, si jamais vous trouvez les tâches annexes trop répétitives. A noter que la campagne est intégralement jouable en coopération à deux joueurs en ligne et propose un mode horde anecdotique, vous permettant d’affronter des vagues d’ennemis successives.
Niveau gameplay, Saints Row: The Third est un TPS plutôt classique et dynamique. Nettement plus fun et permissif que ce qui se fait dans le genre, le tout manque toutefois d’un sentiment global de puissance et de précision, obligeant souvent le joueur à s’appuyer sur les armes les plus destructrices de l’arsenal au détriment des plus subtiles. A noter que même si globalement la jouabilité reste identique à la version originale de 2011, la visée est toutefois légèrement plus précise et agréable sur cette version. L’ajout des vibrations dynamique octroie également un léger sentiment de puissance limitant l’impression de tirer sur des sacs de sables de la version Xbox 360. La différence reste cependant minime et à moins de jouer coup sur coup aux deux versions, elle demeure totalement imperceptible, même pour ceux ayant déjà retourné l’opus originel dans tous les sens. Entre plusieurs centaines de fusillades, vous avez également la possibilité de tabasser vos ennemis à coups de poing, via des enchainements de coups simples et puissants, pouvant conduire à des QTE surpuissants. Le jeu n’étant pas avare en munitions et la plupart des missions vous proposant même d’en profiter de façon illimitée, autant dire que la feature est aussi gadget que rapidement oubliée.
Pour se déplacer dans l’open-world, vous avez le droit à un tout un panel de véhicules, allant de la simple voiture au vaisseau de guerre surpuissant. Si la conduite se veut simple et accessible, on peut toutefois regretter la désagréable impression de glisser plus que de rouler. Impression qui risque probablement de faire grincer les dents des habitués de jeux à 4 roues, même les plus arcade. On regrette d’ailleurs que la plupart des véhicules donnent l’impression de conduire une Prius avec un bruit de moteur particulièrement discret. Ce n’est pas vraiment un souci sur le long terme cela dit, car on profite des dialogues annexes souvent géniaux et surtout des stations de radio à la sélection variée adaptée à la plupart des bons goûts. On peut tout autant traverser le ghetto sous fond de Chevauchée des Walkyries de Wagner ou infiltrer un penthouse sur Power de Kanye West.
Si le fond de Saints Row: The Third reste une réussite intégrale et justifie aisément un nouveau tour de piste neuf ans après sa sortie, reste à voir comment se présente la forme de ce remaster tardif. Pourvu d’un véritable lifting graphique, Saints Row: The Third Remastered est plus beau que jamais sur console de salon et cela sans dénaturer la patte artistique de la version originale. Pourvu d’une définition 4K et d’une compatibilité HDR sur Xbox One X, le jeu efface absolument toute trace d’aliasing et propose des textures haute résolution nettement plus convaincantes que par le passé. Il profite également de nouveaux éclairages et d’ombres plus réussies et n’apportant que quelques surexpositions à de rares moments. Plus impressionnant encore, les modèles de personnages ont tous été intégralement refaits et gomment le côté cartoon qui pouvait parfois les rendre ridicules. Concernant le framerate, nous conseillons plutôt de le verrouiller à 30 FPS si vous jouez sur Xbox One ou Xbox One S, le jeu étant particulièrement instable, jusque dans les cinématiques. Toutefois, après une mise à jour apparue juste avant la sortie officielle, le framerate libre est devenu beaucoup plus agréable sur Xbox One X et permet de redécouvrir le jeu en 60 FPS la plupart du temps. Couplé à sa direction artistique, qui certes ne plaira pas à tout le monde, mais d’une liberté et folie encore rarement égalé, le jeu n’a clairement pas à rougir de la concurrence avec la plupart des jeux actuels de même stature.
Au rayon des bonnes nouvelles, l’intégralité des DLC est évidemment de la partie, accessible directement dès lors que vous avez atteint la partie libre du jeu. Vous retrouverez trois gros morceaux d’histoire avec le Genkibowl 8 et son arène de deathmatch en TV réalité, Gangster de l’Espace qui vous invite sur un plateau de cinéma digne de l’adaptation de Flash Gordon cher à ce bon vieux Ted ; enfin Le Problème avec les Clones vous emmène chasser un clone de ce bon vieux Johnny Gat, en proie à une folie destructrice dans les rues de Steelport façon Hulk. Bien qu’accessibles dès la première heure de l’aventure, nous vous conseillons de vous y aventurer bien plus tard, notamment pour éviter d’être bloqué par un léger pic de difficulté à certains moments.
En plus de ces morceaux de gameplay, vous profitez également ici de toute une garde-robe autrefois disponible moyennant monnaie. Si votre rêve est de faire régner le crime en tenue de chevalier, samouraï, zombie ou encore de Nyte Blayde, votre souhait est exaucé. Plus utile pour étancher votre soif de destruction, l’arsenal se voit également étoffé d’armes surpuissantes, notamment via le fusil à pompe bling qui fait grimper votre jauge de respect à chaque meurtre ou encore le «lance mollusque» qui vous permet de prendre le contrôle des ennemis en leurs balançant un poulpe dans la tronche. Pour finir le tour de piste des nombreux DLC disponibles, plusieurs véhicules vous attendent directement dans votre garage, dont une moto tigre du plus bel effet ou encore un tank futuriste à la puissance de feu dévastatrice.
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Comparaison Xbox 360 – Xbox One en images
+
- Campagne longue, riche et imprévisible
- Casting de personnages attachants et remarquablement doublés
- Remaster visuel à la hauteur
- Des DLC en pagaille
- Mode coop en ligne
- 60 FPS sur Xbox One X
-
- Framerate limité à 30 FPS sur Xbox One et Xbox One S
- Des sous-titres en français qui cassent trop souvent les vannes