Test : Sea of Stars sur Xbox Series X|S
Au dessus des étoiles
Après un écran titre qui a déjà réussi à nous renvoyer trente ans en arrière, Sea of Stars nous propose de choisir entre deux personnages qui ont pour point commun d’être des Gardiens du Solstice. D’un côté il y a Zale, le danseur de lame rattaché à Solen, et de l’autre on trouve Valère, une moine adepte du bâton qui tire sa force de Luana. Le soleil et la lune, pour une aventure qui nous fait suivre ces deux héros sans que le choix de départ n’ait une quelconque influence. Car Zale et Valère ont grandi ensemble à Bercelune, sur l’île d’Eterbrume, et ont suivi un entrainement intensif d’une dizaine d’années à l’Académie du Zénith pour parfaire leur formation de Guerriers du Solstice. Des prémices à suivre sous forme de flashback, qui permettent surtout de placer quelques tutoriels de façon très naturelle, et cela durant une heure environ.
Un démarrage en douceur qui permet surtout de poser les bases et de découvrir quelles ont été les principales sources d’inspiration pour les développeurs canadiens. Avec ses graphismes pixelisés tirés de l’ère des 16-bit, Sea of Stars fait penser au coloré Secret of Mana, alors que la carte du monde s’inspire de Chrono Trigger. On retrouve également un peu du jeu de Square Soft dans les combats, teintés de Super Mario RPG, tandis que le petit parfum d’aventure qui se dégage de l’ensemble rappelle Final Fantasy et ses épisodes 5 et 6 en tête. Même si le mélange paraît improbable, il faut bien avouer que le tout fonctionne très bien, et le titre parvient même à dégager une vraie personnalité par son univers et ses personnages centraux. Le scénario est d’ailleurs très bien construit également, avec un rythme bien amené et des biomes très diversifiés qui résonnent comme une véritable invitation au voyage, et donc à progresser dans l’aventure.
L’ensemble sent bon les plus belles productions des années 90, ce qui devrait ravir les plus nostalgiques, tout en embarquant de nouveaux joueurs sans trop de problèmes. D’autant que le titre propose un système de combat intéressant, et la possibilité d’activer des reliques pour ceux qui ne seraient pas rôdés au genre et qui souhaiteraient avancer sans multiplier les Game Over. Une excellente idée de la part des développeurs qui introduisent ainsi une difficulté adaptable à sa façon de jouer, pour en faciliter l’accessibilité. Cela n’empêche pas d’y aller franco, sans aucune aide, et de savourer toutes les mécaniques, pour apprécier d’autant plus cette volonté de forcer le joueur à adopter la meilleure stratégie. Comme la majorité des JRPG de l’époque, Sea of Stars propose un système au tour par tour avec la possibilité d’organiser une équipe de trois personnages. Chacun possède ses propres caractéristiques et capacités, avec les armes contendantes et tranchantes, les attaques lunaires, solaires ou de poison, ou encore la possibilité de lancer des sorts offensifs ou défensifs.
Là où le titre surprend, c’est dans sa capacité à gagner en profondeur tout en restant simple et accessible. A savoir que chaque attaque fait monter une barre de combos, ce qui permet ensuite de lancer les actions les plus puissantes. Cela implique par exemple de calculer approximativement le nombre de coups reçus avant de lancer un sort de guérison sur l’ensemble de l’équipe. Même chose pour casser les attaques dévastatrices des ennemis, qui nécessite d’utiliser des coups spécifiques sur l’ennemi en un nombre serré de tours. Autre originalité, le fait de récupérer des pierres brillantes en attaquant l’ennemi avec un coup classique, pour ensuite les attribuer à un personnage qui aura droit de lancer une action plus puissante. Là aussi, cela apporte un côté stratégique très appréciable.
Dernier point important, l’absence de queue de phoenix ou d’objet de réanimation, puisque les personnages sont mis à terre de façon temporaire. Il devient donc nécessaire de s’appliquer à gagner du temps pour voir le retour du camarade mis hors d’état de nuire, tout en espérant que les trois compagnons ne subiront pas ce triste sort en même temps, ce qui serait synonyme de Game Over. Que ce soit les boss ou les ennemis standards, les combats sont très plaisants à mener, et procurent cette satisfaction d’avoir usé de la bonne stratégie lorsque vient la musique de la victoire. L’expérience gagnée sert au groupe en entier et chaque montée de niveau permet à chaque membre de voir ses stats boostées. Le joueur doit alors sélectionner la statistique de son choix pour la faire grimper un peu plus encore. Un élément qui permet surtout de compenser les points faibles de nos personnages, ou au contraire de renforcer un élément déjà considéré comme un point fort.
Entre les combats, les séquences d’exploration s’écartent rapidement du classicisme habituel pour surprendre. Autant dire que nous n’avions jamais vu un tel enchevêtrement de chemins à parcourir, organisés de façon tout à fait cohérente. Le level-design est une pure merveille, tant dans les donjons que dans les villes à traverser. L’envie de fouiller est alors partout et trouver un moyen d’atteindre un coffre qui parait inaccessible n’a jamais été aussi grande. On y ajoute la possibilité de récupérer des objets dans certains donjons, à la The Legend of Zelda, et on obtient un joueur heureux de parcourir les couloirs sales d’une vieille crypte, entre autres. Même si les points de sauvegarde sont plutôt bien répartis, la présence de sauvegarde automatique reste une bonne idée qui permet de ne pas avoir à recommencer des séquences entières à cause d’un combat raté. Classiques mais indispensables, la pêche et la cuisine sont présents, tout comme un mini-jeu basé sur le principe du Poker Hold’em. Installés à Montréal, les développeurs de Sabotage Studios ont bien évidemment pensé à inclure une traduction intégrale des textes en français, pour le plus grand bonheur des joueurs allergiques à la langue de Shakespeare. Petit point noir, la qualité des décors situés au second plan, pas très soignés, qui contrastent grandement avec le travail d’orfèvre réalisé sur tout le reste.
+
- Hommage réussi aux JRPG 16-bit
- Système de combat original et intelligent
- Level-design complètement dingue
- Rythme parfait
- Pixel-art impeccable
- Textes en français
-
- Décors au second plan pas très jolis