Test : She Sees Red sur Xbox One
Bons baisers de Russie
Quelque part dans les sous-sols d’une boîte de nuit, une vie prend fin de façon brutale. L’homme, visiblement un garde si l’on se fie à son uniforme, rend son dernier souffle alors qu’à ses côtés, son agresseur tente de se débarrasser de ce poids mort qui s’est effondré sur lui. Après quelques instants nécessaires pour trouver un moyen de défaire le lien qui lie son poignet à une étagère, le mystérieux personnage dont on ne peut que deviner les traits doit entreprendre la première action en vue de son évasion. C’est à partir de là que nous joueur entrons en scène : à mesure que le film se déroule, nous avons l’opportunité d’influencer son déroulement en choisissant l’une ou l’autre des options proposées. Il n’y en a jamais plus de deux à la fois et leur addition mène à l’une des quatre fins que propose She Sees Red.
Nous évitons ici tout spoiler pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte de She Sees Red. Mais si l’on devait résumer, nous dirions qu’il s’agit d’un thriller interactif dans lequel on suit tour à tour les actions du meurtrier présumé (avec à chaque fois un choix à effectuer) et le déroulement de l’enquête qui prend place moins d’une heure après. L’inspectrice, informée qu’un meurtre a eu lieu dans la boîte de nuit, accompagne le gérant des lieux et ses hommes de main. Elle observe, déduit le déroulement des événements. Difficile d’en dire plus sans spoiler, aussi nous contentons-nous ici de vous dire que le scénario est un peu plus subtil que ce qu’il parait et que comme l’indique le jeu à son lancement, deux parties sont nécessaires pour comprendre les ficelles de cette histoire plutôt bien tenue.
Une partie dure environ 30 minutes et le jeu comporte -tous embranchements inclus- un petit total de 62 scènes. A partir de la fin du second run, il est possible de passer les scènes déjà vue pour se concentrer sur les changements. Ce n’est pas super pratique dans la mesure où il faut systématiquement passer par le menu pause pour cela, mais ça permet tout de même de découvrir les quatre fins disponibles en moins de deux heures. Voire une heure trente. On comprend alors tous les tenants et aboutissants de cette enquête quelque peu « spéciale », dans une ambiance sombre et un jeu qui ne cherche aucunement à édulcorer la violence de son propos. She Sees Red n’est pas inutilement violent et parvient au contraire à utiliser cette brutalité pour donner une certaine crédibilité à l’univers qu’il met en scène.
En dépit de quelques petites incohérences et des ficelles parfois grosses qui semblent coller aux FMV, She Sees Red se laisse parcourir avec un certain plaisir. Le jeu des acteurs, notamment celui de l’enquêtrice et du patron/mafieux de la boîte de nuit, est convaincant pour du FMV et l’ensemble bien filmé. On est même très surpris par la qualité des cascades pour quelques scènes de baston franchement bien rythmées. A cela s’ajoutent une VO russe parfaitement dans le ton (des doublages en anglais son disponibles mais mieux vaut privilégier la VO) et des textes traduits en français. Alors ce n’est certes pas parfait, avec quelques fautes d’orthographe et des erreurs de traduction, mais on salue l’initiative que l’on rappelle encore loin d’être systématique dans le jeu vidéo.
Vidéo-test de She Sees Red par Creasy Buscemi
+
- Ambiance sombre, violente, bien maitrisée
- Jeu d’acteurs convaincant
- Quelques scènes de baston bien chorégraphiées
- VO russe parfaitement dans le ton
- Sous-titres en français…
-
- … Mais pas exempts d’erreurs
- 1h30 et puis s’en va
- Le système d’avance rapide des scènes un peu lourd