Jeux

SENSEs: Midnight

Survival Horror | Edité par eastasiasoft | Développé par Suzaku Games

4/10
One : 07 juin 2023 Series X/S : 07 juin 2023
07.06.2023 à 09h24 par - Rédacteur en Chef

Test : SENSEs: Midnight sur Xbox Series X|S

Magatama et méga cata

Après l'enquête menée par Mei Lin dans SENSE: A Cyberpunk Ghost Story, le studio japonais Suzaku Games reprend du service avec SENSEs: Midnight. Un titre qui n'a plus grand chose à voir avec son prédécesseur, sinon sa volonté de rendre hommage aux productions horrifiques des années 90. Près d'un an après la sortie du jeu sur Steam, l'éditeur eastasiasoft nous livre la version console de ce jeu, pour un résultat qui fait peur.

Comme son nom le laisse entendre, SENSEs Midnight nous plonge dans une aventure nocturne. C’est dans le parc du quartier Ikebukuro de Tokyo que nous amène Kaho, une jeune fille bien décidée à résoudre le mystère qui entoure la disparition des personnes qui se sont risquées à faire un tour du côté de cette petite enclave verte de la capitale japonaise. En dehors du nom, le parc a été totalement réimaginé par les développeurs de Suzaku Games pour en faire un lieu au level-design adapté pour ce type de jeu. On y retrouve tout de même son toboggan, ses fontaines à eau et ses toilettes publiques, mais plusieurs ajouts permettant de le rendre un peu plus propice à l’exploration, tout en s’imprégnant de la culture japonaise, notamment avec son immense portail torii. Une ambiance accentuée par l’apparition des onryos, ces esprits vengeurs à ne pas confondre avec les mignons yokaïs, qui ont décidé de faire une promenade dans le parc quand la mystérieuse Porte de Minuit s’est entrouverte.

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Si vous avez déjà vu quelques films d’horreur japonais, le design des différents esprits qui cherchent à vous faire la peau ne devrait pas trop vous surprendre. Longue chevelure, visage difforme, corps squelettique, tout est fait pour rappeler le folklore nippon. Pour échapper aux agresseurs, SENSEs Midnight nous propose un gros retour en arrière en matière de gameplay. Les caméras fixes empruntées aux premiers Resident Evil offrent une vue légèrement surélevée dans la majorité des cas, avec des changements de plans désastreux dans la mesure où l’on passe d’un angle à un autre sans aucune transition, ce qui est relativement perturbant pour le sens de l’orientation.

On y ajoute une maniabilité absolument exécrable, pour une combinaison qui a tendance à vous jeter dans la gueule du loup bien trop régulièrement. Comme son illustre inspiration, SENSEs Midnight fait le choix d’une jouabilité de type «tank». Cela signifie que les déplacements sont relativement lourds, et à gérer en fonction de la position du personnage contrôlé, et non de l’espace qu’il occupe comme c’est généralement le cas dans les titres actuels. En d’autres termes, lorsque vous dirigez le stick vers le haut, Kaho avance, mais ne va pas forcément vers le haut de l’écran. C’est très déstabilisant et pas du tout confortable. Une configuration qui peut être modifiée dans les options, mais contre une petite variante de la précédente, et donc pas plus ergonomique finalement. Un choix qui ressemble à une vraie volonté d’apporter des moments de tension lorsque notre héroïne est pourchassée par un esprit, mais qui offre surtout un ballet un peu ridicule quand il s’agit d’éviter un ennemi en effectuant un virage à 90°, à peu près toutes les trois secondes.

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Autre mauvaise idée empruntée aux premiers jeux du genre, l’inventaire est une véritable purge. Avec seulement quatre emplacements, le sac à dos de Kaho doit ressembler à une trousse Hello Kitty. D’autant que les objets sont assez nombreux à ramasser dans le parc, ce qui oblige à abandonner un élément que l’on pense pas très utile pour finalement le troquer avec un autre cinq minutes plus tard. Avec le temps, on apprend à la jouer fine et à tout regrouper au même endroit, même s’il devient alors difficile de s’y retrouver pour ramasser un objet bien précis. Un système qui oblige à multiplier les allers/retours, et même si le parc n’est finalement pas bien grand, avec la possibilité d’ouvrir quelques raccourcis pour faciliter les trajets, l’aventure devient vite redondante. A noter qu’il est parfois nécessaire de combiner deux ou trois objets ensemble pour en créer un nouveau, et ainsi faire progresser la quête. Une mécanique peu utilisée mais assez logique dans son fonctionnement, ce qui a le mérite de ne pas compliquer la tâche plus qu’elle ne l’est déjà.

Histoire de ne pas avoir l’impression d’être totalement livrée à elle-même, Kaho communique régulièrement avec son groupe d’amis vient un chat, dont les messages s’affichent en bas à droite de l’écran en fonction des actions réalisées et des scripts débloqués. Cela permet d’apporter, parfois, quelques indications sur la marche à suivre même si on regrette que la consultation de l’intégralité des logs précédent soit buggué. Des messages qui ont toutefois le mérite d’être en français. Kaho dispose également d’un appareil photo, avec la possibilité de débusquer quelques esprits issus du folklore japonais et d’obtenir des informations à leur sujet. Cela permet d’apporter un petit peu de profondeur à l’ensemble.

Côté technique, alors que le jeu emprunte des mécaniques de jeux parus sur la génération PlayStation / Saturn, on ne se risque pas trop à affirmer que SENSEs Midnight pourrait tourner sur la génération PS3 / Xbox 360 / Wii. L’ambiance nocturne sert de cache-misère et seuls quelques rares endroits dénotent avec la pauvreté de l’ensemble. Et ce n’est pas l’abondance de néons verts qui tire l’ensemble vers le haut visuellement parlant, tandis que les pas de courses de l’héroïne ne font pas du tout naturel. Le bestiaire de son côté est transparent, au sens propre du terme, et donne beaucoup de peine à être distingué du décor. Rien à signaler du côté de l’ambiance sonore, avec une musique qui monte parfois en intensité lorsqu’un ennemi est proche, mais sans vraiment parvenir à nous embarquer.

4/10
Généralement, quand un titre s'inspire de jeux sortis il y a plus de vingt ans, on s'attend à retrouver les sensations de l'époque, à minima. Bien loin d'un Resident Evil, SENSEs: Midnight aurait été un jeu moyen même s'il était sorti dans les années 90. Même si l'idée de départ est plutôt intéressante, et qu'il est possible de tirer un peu de positif concernant l'ambiance, le jeu de Suzaku Games est totalement plombé par des mécaniques de jeu ultra archaïques, capables de décourager à peu près tout le monde.

+

  • Deux fins
  • Un peu de tension
  • Traduit en français

-

    • Gameplay abominable
    • Esprits très peu visibles
    • Deux énigmes et puis c'est tout
    • Enormément d'allers/retours
    • Système d'inventaire lourdingue

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