Jeux

Serious Sam Collection

FPS | Edité par Devolver Digital | Développé par Croteam

6/10
One : 17 novembre 2020
26.11.2020 à 17h00 par

Test : Serious Sam Collection sur Xbox One

Why so serious ?

Afin de nous préparer à l’arrivée en 2021 de l’épisode 4, actuellement exclusif à la Stadia, Devolver Studio nous sert une compilation regroupant tous les épisodes canoniques de la série Serious Sam en guise d’apéritif copieux. A l’heure où les FPS se font de plus en plus impressionnants et immersifs, le côté hardcore jusqu’auboutiste de Sam Stone suffit-il encore pour en prendre plein la gueule ?

On ne présente plus Serious Sam, agent spécial et unique espoir de l’humanité à la suite d’une invasion extra-terrestre globale. Envoyé un peu partout sur la planète, il est chargé dans un premier temps de regrouper les artefacts élémentaires pour botter le cul des envahisseur aliens, qui malheureusement feront leurs retours plusieurs fois par la suite. Sam le sérieux et né de l’envie des développeurs Croates de chez Croteam de revenir à la base des FPS via un titre bourrin à la narration limitée, mais offrant le plaisir de défourailler des aliens tous plus moches les uns que les autres par milliers. Dans un élan de générosité rare, Serious Sam Collection regroupe les deux premiers épisodes, The first et The second Encounter, dans leurs versions remasterisées en HD déjà disponibles sur Xbox 360. Il ajoute également le troisième épisode, sorti en 2011 sur Xbox 360 et non compatible via le programme de rétrocompatibilité sur Xbox One. Les deux DLC accompagnant respectivement le deuxième et troisième épisode, « La légende la Bête » et « Joyau du Nil », sont également de la partie et accessibles à tout moment. Gros morceaux faisant office de campagnes indépendantes, ils ajoutent encore plus de contenu à des aventures déjà bien remplies.

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Totalement inchangées au niveau du gameplay, les campagnes vous inviteront à bourriner absolument tout ce qui passe à portée de viseur en arpentant des environnements aussi variés dans leurs situations géographiques -des pyramides de Gizeh jusqu’aux froides contrées d’Islande-, que globalement similaires dans leurs level design. Le point fort de la série reste évidemment son gameplay, obligeant constamment à rester alerte et en mouvement, sous peine de mort immédiate. Cela même dès la difficulté médiane. Reste que le bourrinage pur et dur, aussi jouissif soit-il, a pris un sérieux coup de vieux et il est difficile de rester totalement passionné devant l’indigence de certains labyrinthes s’éternisant plus que de raison. Pire encore, les sensations de tir peinent à réellement convaincre et contrairement à un Doom indémodable, on a trop rarement l’impression de réellement taper dans de la chair sanguinolente. Le troisième épisode tente toutefois une modernisation de la formule, via l’usage de script récurrent, des environnements plus fermés et un arsenal plus réaliste, mais le mariage avec l’aspect folklorique de la licence le rend tout de suite moins attachant et marquant que les épisodes fondateurs qui sont eux, à quelques évolutions près, totalement similaires. Les petits ajouts au gameplay, comme la possibilité d’utiliser l’ironsight, les exécutions de mêlée ou la possibilité de sprinter, le rapprochent toutefois plus des standards actuels.

Bien que totalement adapté à la manette, que ce soit dans sa version brut de décoffrage des premiers épisodes ou celle un peu plus subtile du troisième épisode, on regrette malheureusement le système de changement d’armes via une roue de sélection, peu pratique. De quoi coller des affreux coups de stress pendant les moments les plus rythmées. Fort heureusement, le jeu profite d’un système de sauvegarde rapide fonctionnant d’un simple appui sur la touche affichage à n’importe quel moment de l’aventure, vous évitant de vous retaper un long chemin en arrière, même si les sauvegardes automatiques se font heureusement nombreuses. Concernant l’arsenal justement, le jeu fait dans le classique, mais aussi dans l’abondance. On va de la tronçonneuse dernier cri en passant par le fusil à pompe dévastateur, jusqu’au canon de pirate porté à bout de bras par notre athlète en titre. Les deux premiers épisodes se partagent un arsenal d’une bonne douzaine de sulfateuses. BFE quant à lui tentait maladroitement d’adapter son arsenal aux FPS à la mode la décennie précédente, en remplaçant par exemple la Thompson par un fusil d’assaut, pour un résultat une fois de plus mitigé. Enfin, s’il y a bien un point où la série a su marquer les esprits c’est au niveau de son bestiaire. Impossible d’oublier les kamikazes qui vous foncent dessus en hurlant une bombe à chaque main. Ou encore toute la panoplie d’ennemis sans tête, démarqués par la couleur de leurs t-shirts. A cela s’ajoute tout un bestiaire aussi incohérent que plaisant à dégommer, allant du scorpion humanoïde armé d’une gatling, en passant par le jack o’lantern équipé d’une tronçonneuse ou encore le taureau déchainé qui vous enverra voler aux quatre coins de l’écran.

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Bien qu’étant d’une laideur ramenant directement aux premières heures des jeux Xbox Live Arcade, les menus ont le mérite d’être clairs et de regrouper l’ensemble des campagnes dans un unique écrin, à la manière de la Halo Master Chief Collection. De la façon la plus simple et claire possible, vous pourrez passer d’une campagne à l’autre et pour peu que vous ayez déjà fini une mission, y revenir à n’importe quel moment. Cerise sur le gâteau, sur Xbox Series X|S les chargements se font à vitesse grand V et vous permettent de passer d’une mission à l’autre sans même avoir le temps d’aller vous chercher une bière dans le frigidaire.

Du côté du multijoueur, le jeu permet de parcourir intégralement toutes les missions des 3 campagnes en coopération, en progressant avec jusqu’à 16 joueurs en ligne. En plus de la coopération basique, vous pourrez également profiter de modes de survie ou à points, pour qui cherche un certain esprit de compétition. Si l’amabilité et la recherche de nouveaux amis n’est pas votre objectif, vous pouvez également profiter de nombreux modes compétitifs, allant du simple deathmatch à la mort instantanée dès la première balle. Une fois de plus vous pourrez piocher dans plus d’une trentaine de niveaux tirés des 3 Serious Sam, via un menu unique. Dommage cependant que les serveurs soient actuellement quasiment vides et qu’il soit presque aussi rare de trouver une partie sur le Xbox Live qu’une Xbox Series X sur les sites de vente en ligne. Pour les allergiques du jeu en ligne ou tout simplement les nostalgiques des soirées TV, tous les modes de jeu multi sont également disponibles en local jusqu’à 4 joueurs sur un même écran. De quoi faire le bonheur des nostalgiques de la Xbox originale et de ses 4 ports manettes.

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Techniquement, Serious Sam Collection ne propose rien de plus qu’une version améliorée des épisodes HD déjà disponibles sur Xbox 360. Sur Xbox One X et Xbox Series, le jeu propose de choisir entre les modes performance, profitant d’un 60 FPS infaillible sur l’ensemble des campagnes, ou un mode graphismes, améliorant le rendu graphique général tout en limitant le framerate à 30 images par seconde. Si l’apport visuel se montre peu concluant en mode graphismes, le passage en 60 FPS semble à privilégier pour un jeu aussi nerveux et brutal que Serious Sam, impliquant des mouvements rapides et fluides pour se sortir de moment particulièrement périlleux. Pour le reste les jeux ont globalement subi un très gros coup de vieux. Déjà pas forcément très impressionnants à leurs sorties, la faute à une direction artistique originale mais globalement de très mauvais goût, les 2 premiers épisodes, similaires techniquement, profitent tout de même d’une résolution impeccable et de quelques jolis effets de lumière pour faire oublier la pauvreté des textures et la modélisation datée des ennemis. L’épisode 3 quant à lui profite d’un moteur mis à jour et plus détaillé, bien que l’aspect plus réaliste ne soit pas forcément du goût de tout le monde. Reste que les textures sont assez repoussantes du fait de leur aspect baveux et que l’on peut tout de même déceler ici et là quelques traces d’aliasing malvenu.

6/10
Serious Sam Collection n’est finalement rien de plus qu’une compilation de jeux déjà mineurs à leurs sorties et qui semblent aujourd’hui totalement dépassés sur un peu tous les niveaux. Les nostalgiques retrouveront avec plaisir les sensations pures de l’époque sur leurs consoles actuelles, alors que les nouveaux venus risquent fort de se sentir rapidement trop jeunes pour ce genre de conneries. Reste un travail réellement honnête de remasterisation, ainsi qu’un contenu très conséquent pour le joueur investi aussi bien en solo qu’en multijoueur.

+

  • Les 3 Serious Sam + les DLC = 25 heures de campagne
  • Entièrement jouable en coopération en ligne et local
  • Enormément de contenu multijoueur
  • 60 FPS en mode performance

-

    • La formule a pris un gros coup de vieux
    • Pas vraiment agréable à regarder en 2020
    • Le changement d’armes pas adapté au pad