Test : Shantae Advance: Risky Revolution sur Xbox Series X|S
Rien que pour vos cheveux

Après un premier épisode soutenu par Capcom (2002, Game Boy Color), la franchise Shantae a été forcée de se mettre en pause alors que le développement d’une suite était déjà bien entamé. Faute de pouvoir trouver un éditeur intéressé par ce nouveau projet, les développeurs américains de WayForward ont été obligés de passer à autre chose, sans totalement abandonner l’idée de concevoir de futures aventures pour leur héroïne. C’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé avec quatre titres sortis entre 2010 et 2019, qui ont permis à la franchise de gagner en popularité. Six ans après l’excellent Metroidvania sous-titré The Seven Sirens, Shantae revient aux origines en nous proposant de découvrir l’épisode annulé il y a plus de 20 ans. Avec la volonté de faire les choses dans les règles de l’art, le studio californien a même choisi de terminer le développement du jeu à partir des kits de l’époque, ce qui lui offre évidemment un côté authentique.
Le menu du jeu nous permet d’ailleurs de choisir entre la version originale, ou une version modernisée qui s’inscrit logiquement dans la lignée des précédents épisodes. Dans les deux cas, le jeu adopte l’esthétique d’un vrai jeu Game Boy Advance, avec de gros pixels et une palette de couleurs qui font écho à la portable de Nintendo. La différence entre les deux versions se fait surtout sur les illustrations des personnages durant les dialogues, avec des modèles imaginés par Matt Bozon pixellisés dans la version classique, et des modèles en haute-résolution dans la version actualisée. On constate la même chose concernant les images qui viennent ponctuer le scénario, ainsi que les textes, tandis que le format d’affichage à l’écran est strictement identique, en 3/2, le format d’origine de l’écran de la GBA situé entre du 4/3 et du 16/9. On regrette tout de même l’absence d’une option qui permettrait de passer d’une version du jeu à l’autre, d’autant que les sauvegardes ne sont même pas transférables de l’une à l’autre.
Sur le jeu en lui-même, on retrouve donc Shantae et ses amis, avec un scénario qui prend place juste après le premier épisode. On y retrouve aussi l’incontournable Risky Boots, la pirate qui a cette fois-ci trouvé un moyen de voler un maximum de trésors en modifiant la position de certains lieux de Sequin Land. On se lance donc à sa poursuite, dans un jeu de plateforme linéaire mais qui permet (et oblige parfois) de revenir autant que l’on veut dans des endroits déjà visités précédemment, pour y récupérer un collectible manqué par exemple. Les lieux à explorer sont variés, et dispose généralement de deux configurations différentes, avant et après avoir réparé les dégâts causés par Risky Boots et ses sbires. Assécher une mine inondée ou réchauffer un village rongé par la glace, et ce sont de nouvelles opportunités d’exploration qui s’offrent alors à Shantae. Certains niveaux proposent également des décors à parcourir sur deux plans, ce qui apporte un peu de profondeur sans devenir trop complexe non plus du fait de niveaux de taille modéré.
Fidèle à l’esprit de la franchise, cet épisode inédit reprend le concept des transformations. En progressant dans l’aventure, Shantae récupère ainsi des pouvoirs qui lui permette ensuite d’explorer de nouvelles zones, un peu à la manière d’un Metroidvania finalement. Le studio a pensé à rendre le système le plus simple possible et une simple combinaison de touche permet de prendre l’apparence d’un animal. Pas de perte de temps dans les menus, qui ne sont d’ailleurs pas vraiment utilisés, sauf pour attribuer un objet consommable comme une potion de soin par exemple. Le magasin de Rottytops est le lieu pour faire le plein d’objets, mais également pour acheter des améliorations pour notre demie-génie, ce qui lui rendra évidemment les choses plus simples. L’exploration est également récompensée avec notamment la possibilité d’augmenter la réserve de cœurs de Shantae grâce à des réceptacles cacher dans les niveaux. Cet épisode est aussi l’occasion de partir à la recherche de nombreux secrets bien cachés dans les différents niveaux, ce qui a pour objectif de faire gonfler la durée de vie du jeu.
Sur le principe, et même s’il arrive finalement en deuxième position dans la chronologie, ce nouvel épisode profite de toute le savoir-faire du studio pour proposer une expérience de jeu bien équilibrée et très agréable à jouer. L’allonge des cheveux de Shantae rappelle un peu le fouet des Belmont dans Castlevania, tout en offrant une difficulté adaptée à tous, sans aucune frustration. Les plus jeunes pourront même débuter en choisissant l’un des trois costumes alternatifs de notre héroïne, chacun disposant d’atouts rendant l’expérience encore plus accessible. Le seul défaut qu’on pourrait lui trouver côté gameplay, c’est la difficulté rencontrée pour toucher un ennemi volant qui mène à quelques imprécisions. On retrouve l’humour caractéristique de la saga, qui vise juste une nouvelle fois, avec des textes intégralement traduits en français. Il faut en revanche faire avec des sauvegardes à l’ancienne, avec l’obligation d’enregistrer ses exploits auprès de statues spécifiques. Pas grand chose à dire du côté de la direction artistique, impeccable sans être extraordinaire non plus, mais suffisamment intéressante pour nous entrainer avec plaisir dans cette nouvelle aventure en compagnie de Shantae. Seul le sound-design montre quelques faiblesses, certainement dû aux limites du hardware utilisé pour concevoir le jeu.

+
- Une expérience GBA authentique
- Les transformations, toujours un bon concept
- Level-design simple mais efficace
- De nombreux secrets à découvrir
- Accessible au plus grand nombre
-
- Pas d'option pour switcher entre les versions
- Imprécisions sur les ennemis volants
- Pas de sauvegarde automatique
- Sound-design limité par la GBA