Jeux

Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter

Point'n Click | Edité par Big Ben Interactive | Développé par Frogwares

8/10
One : 10 juin 2016
12.07.2016 à 21h53 par

Test : Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter sur Xbox One

Brexit ? Certainement pas !

C'est désormais presque devenu un rendez-vous annuel, la série Sherlock Holmes revient sur le devant de la scène à heure régulière. Après avoir sérieusement mis à jour son moteur graphique avec l'épisode précédent, notre détective britannique, toujours très attendu par une poignée d'irréductibles amateurs de jeux d'enquêtes, nous fait l'honneur de se montrer à nouveau sous les projecteurs dans cinq enquêtes inédites, dans un épisode intitulé The Devil's Daughter. Le fin limier est-il toujours à la hauteur de son rang ? Verdict.

C’est avec un plaisir non dissimulé que les fans accueillent donc ce nouvel épisode des aventures de Sherlock Holmes. Il faut dire que depuis maintenant de nombreuses années, la licence a su se créer un noyau dur d’adeptes à travers le monde. Les personnes friandes d’enquêtes rondement menées sont en effet toujours au rendez-vous, grâce à une qualité d’écriture et à l’ambiance si particulièrement et réellement attachante de la série. Autant lever le suspense rapidement : C’est ici toujours le cas. Même si, en effet, la série a, depuis quelques épisodes, délaissé les enquêtes uniques pour une poignée d’enquêtes dans le même jeu, chose que regrettent certains fans de la première heure, nostalgiques des excellentes enquêtes de Sherlock contre Jack l’éventreur, de ses péripéties au sein d’une secte occulte dans la Nuit des sacrifiés, ou encore du face à face avec Arsène Lupin dans l’épisode Némésis.

« Avec des séquences rappelant fortement Rogue Squadron et Gears of War ainsi qu’avec le fan-service omniprésent, nous n’avons clairement pas le temps de nous ennuyer »

On pourrait le regretter, mais Frogwares a un talent indéniable pour mener comme une horloge suisse des intrigues toujours plus passionnantes. Ainsi, dans Devil’s Daugther, une série d’enquêtes, accompagnée en fil rouge par le retour du pensionnat de la fille adoptive de Sherlock Holmes, tiendra sans problème en haleine les habitués. Ces intrigues bénéficient en effet d’une qualité d’écriture réellement présente, de personnages et de suspects qu’il va falloir travailler au corps, et d’indices qu’il faudra tout faire pour ne pas laisser derrière soi. Car Sherlock Holmes, disons-le clairement, est avant tout un titre sur rail, presque un film interactif dans lequel le véritable challenge sera la conclusion à tirer à la fin de chaque enquête, dans le but de ne pas envoyer sous les verrous le mauvais suspect. Et encore une fois, cela fonctionne. Il est en effet tout à fait possible de se tromper en première intention, même avec tous les indices, car le titre appelle réellement à l’interprétation des preuves par le joueur, qui peut donc s’annoncer fausse.

SHERLOCKFOCUS

Sur rail, le titre l’est donc dans la découverte des indices, plutôt simple, dû notamment à des principaux défauts du titre, qui est le cloisonnement des aires de jeu. Assez restreintes, il est donc aisé de découvrir tous les indices rapidement. La véritable difficulté viendra en effet des puzzles, parfois brillants, souvent pénibles. En effet, Frogwares a pris le parti de créer des mini-jeux pour à peu près tout ce que le détective londonien aurait à faire, en dehors de la marche. Très vite pénibles, il est donc possible de passer ces mini-jeux, gonflant artificiellement la durée de vie pour la plupart, en appuyant sur une simple touche. Cela résonne comme un aveu de faiblesse de la part de Frogwares, bien conscient de la lourdeur du concept. Parfois brillants car effectivement les véritables puzzles seront, eux, toujours sympathiques à déchiffrer.

« Lorsque l’on joue à Sherlock Holmes, c’est avant tout une ambiance brumeuse et attachante, et la qualité des décors et des ambiances est une nouvelle fois totalement au rendez-vous »

Une durée de vie gonflée artificiellement donc, même pour un titre qui en possède une tout à fait correcte. Comptez en effet pas loin d’une dizaine d’heures en ligne droite, même en passant la quasi totalité des mini-jeux. D’autant que les enquêtes gagnent au fur et à mesure en intensité, pour un final réellement plaisant. La partie technique, quant à elle, fleure toujours une idéologie passéiste. En effet, visuellement parlant, le titre de Frogwares a toujours quelques bons wagons de retard, même si le gap visuel depuis les derniers épisodes est saisissant. Est-ce véritablement un défaut dans ce type de jeu ? Pas vraiment à vrai dire. Lorsque l’on joue à Sherlock Holmes, c’est avant tout une ambiance brumeuse et attachante, et la qualité des décors et des ambiances est une nouvelle fois totalement au rendez-vous. On lui pardonnera donc bien volontiers ses quelques errances techniques.

8/10
Sherlock Holmes revient, fidèle à lui-même, dans une aventure admirablement écrite. Et c'est évidemment là l'essentiel. On pourra pester contre une technique désuète, une surabondance de mini-jeux, entre autres choses. Mais force est de constater que le charme suranné de la série fait toujours mouche. On se perdra donc volontiers une bonne dizaine d'heures dans cette aventure prenante, envoûtante, et hors du temps des productions actuelles. Et c'est une bouffée d'air frais que l'on attend chaque année avec impatience. Vivement la suite !

+

  • Qualité d'écriture
  • Environnements crédibles
  • Ambiance envoûtante
  • Enquête passionnante
  • Une durée de vie plus que correcte

-

    • Déconseillé aux amateurs de technique pure
    • Mini-jeux à outrance