Test : Shinorubi sur Xbox Series X|S
Au nom de la (boulette) rose
Si vous avez vu passer quelques images de Shinorubi l’année dernière, peut-être vous y êtes-vous trompé. Mais non, ce shoot’em up ne nous vient pas du pays du soleil levant. C’est depuis l’Hexagone que son développeur, Last Boss 88, a ainsi concocté Shinorubi avec la volonté affichée de s’inspirer de ce qui s’est fait de mieux en matière de Danmaku. Ou Bullet Hell pour les anglophiles. En gros un shooter à défilement vertical où pleuvent des ennemis qui n’hésitent pas une seconde à déverser un torrent de projectiles sur le loup solitaire que vous êtes. Shinorubi est ainsi membre de la famille des shoot’em up qui, plutôt que de favoriser l’apprentissage au millimètre de chaque parcelle de chaque environnement, tend à éprouver les réflexes du joueur le long de cinq niveaux. Lorsque l’on découvre Shinorubi, on pense immédiatement aux Dodonpachi, EspGaluda, Ketsui, Guwange… En somme tous les shooters à la difficulté archi-corsée qui ont notamment fait les beaux jours de la Xbox 360 au Japon. Le genre que l’on adore ou que l’on déteste.
Bien que nous autres joueurs Xbox soyons privés (comme souvent) de version boîte pour ce Shinorubi, nous ne pouvons néanmoins ignorer l’effort du développeur pour insuffler de la passion et une vraie identité à son jeu. Il a d’ailleurs sa petite histoire qui nous est brièvement contée en introduction. S’il est entendu que cela n’a aucun intérêt ou presque dans un shoot’em up, l’effort de contextualisation est louable. Il justifie surtout la traversée à brides rabattues qui s’annonce pour les cinq niveaux qui composent Shinorubi, aux commandes de l’un des huit personnages disponibles. Chacun dispose d’un niveau plus ou moins élevé de puissance, de vitesse et de couverture des tirs. A vous de voir lequel convient le mieux à votre style de jeu. Autant de choix demeure quoi qu’il en soit appréciable et devrait permettre à tous de trouver le vaisseau qui lui convient véritablement bien. Shinorubi est d’ailleurs un shoot’em up accessible avec ses cinq niveaux de difficulté allant de la promenade relativement tranquille jusqu’à l’enfer pur et simple. En somme, si vous cherchez un shoot’em up de type Danmaku pour faire vos premières armes, il est sûrement un choix intéressant.
On est certes un peu étonné au démarrage par la taille de certains de nos vaisseaux qui semblent crever l’écran mais rassurez-vous, la hitbox est bien visible et taillée comme il faut. On est également surpris par le choix du défilement vertical qui vient cependant utiliser l’intégralité de l’écran, à la différence des shooters traditionnels. L’aire de jeu XXL pouvait faire craindre une certaine difficulté à se mouvoir d’un bout à l’autre de l’écran dans ce type de jeu qui ne laisse rien passer, mais il faut avouer que Shinorubi s’en sort avec les honneurs. Nonobstant l’immense et joyeux bordel qui recouvre l’écran, la prise en main est suffisamment précise, la réactivité au rendez-vous pour permettre au joueur de s’occuper avant tout de sa façon de (bien) jouer. L’expérience est dans l’ensemble très dynamique, engageante en pousse le scoreur à balayer l’écran pour ramasser un maximum de médailles et gonfler les compteurs. Tout cela en s’appuyant sur un triptyque traditionnel : tir large, tir concentré et bombe. Multiplier les destructions au laser enclenche au bout d’un moment le mode «Fever», un moment de grâce durant lequel les ennemis abattus et leurs boulettes se transforment en points bonus.
Avec ses graphismes en 4K, son rose pétant et son framerate pouvant être calé à 120 images par secondes, Shinorubi a de la gueule. La variété est au rendez-vous côté ennemis et patterns. On regrette toutefois que les environnements, jolis au demeurant, n’impriment pas véritablement d’identité, de sensation de voyage à travers un univers comme parviennent à le faire d’autres shoot’em up. Ce manque de « puissance esthétique » s’applique aussi aux boss, intéressants à combattre mais visuellement peu marquants. Shinorubi demeure quoi qu’il en soit un jeu agréable à regarder, très propre, porté par une bande-son et des bruitages bien orchestrés.
Si vous l’aimez, sachez qu’il y a de quoi faire puisqu’en complément du mode arcade et de ses cinq niveaux de difficulté, Shinorubi propose un paquet d’autres modes de jeu : Caravane de deux et de cinq minutes, où l’on doit donc faire au mieux durant ce laps de temps ; un mode en boucle où chaque nouvelle partie est plus difficile que la précédente ; deux modes de Boss Rush ; un autre dans lequel les ennemis abattus se transforment en cochons gris qui lorsqu’ils touchent le bas de l’écran deviennent roses et rapportent alors un maximum de points. On retrouve aussi un mode « bouclier », où l’on évolue donc derrière cette paroi de protection, ou encore un autre où l’on doit jouer uniquement en utilisant le laser. En résumé, de la générosité.
+
- Plein de modes de jeu
- Réalisation très propre
- Expérience dynamique et brutale
- Peut s’adapter aux nouveaux venus
-
- Petit manque de folie dans les environnements et les boss
- L’expérience verticale et en 16/9 peut déplaire