Test : Singularity sur Xbox 360
Katorga 12, une utopie désastreuse
Dans Singularity, le cours de l’Histoire a pris des proportions désastreuses. A l’image de Bioshock, le titre de Raven Software nous emmène au coeur d’un monde utopiste au sein duquel les expérimentations ont conduit à de véritables catastrophes. Sur fond de guerre soviétique, les russes ont en effet découvert sur Katorga-12 un élément minéral nommé E99. Réputé plus puissant que l’uranium, ce composant était censé donner à l’armée soviétique une suprématie totale face à la puissante nation américaine. Enrichissement d’E99, test à grande échelle sur les populations de l’île et expériences de plus en plus dangereuses conduisent la petite communauté au désastre, décimant les populations et transformant les rares survivants en mutants assoiffés de sang. Le contexte se révèle donc captivant.
Singularity, c’est donc avant tout une ambiance réellement saisissante. Le titre de Raven Software mise en grande partie sur la qualité de sa mise en scène, de ses éclairages et de son ambiance sonore parfaitement exquise. Parfois davantage tourné vers l’action, le titre accumule en parallèle un grand nombre de situations angoissantes. A l’image du début du jeu, lorsque Nathaniel Renko, notre héros, se retrouve enfermé dans une école rongée par les expériences réalisées il y a des années sur les enfants. Au détour d’un couloir, un ballon en plastique tombe d’un escalier, Renko continue son chemin et entend des rires d’enfants. Plus rien ne se passe pendant près d’une demie-heure. Et c’est là que réside la véritable force de Singularity. Le titre préfère souvent davantage miser sur la suggestion que sur une boucherie en bonne et due forme. Il ne sera donc pas rare d’errer dans des couloirs inquiétants, d’entendre des bruits qui le sont tout autant, en attendant le moment fatidique au cours duquel les monstres vous sauteront brusquement à la gorge. De ce point de vue, Singularity est une véritable réussite, tous les ingrédients sont en effet présents pour s’immerger complètement dans l’univers glauque de Katorga-12.
Une immersion qui ne serait évidemment rien sans le background du titre. Qu’on se le dise, Singularity possède un scénario et un univers très largement supérieurs à une grande majorité de FPS. Au cours de l’aventure, Renko pourra donc récupérer différents enregistrements réalisés par les habitants de Katorga-12, mais également de très nombreuses notes abandonnées par les scientifiques de l’île. Une accumulation de détails qui profite donc au titre de Raven Software, lui permettant de surcroit d’étoffer toujours davantage les situations rencontrées. Cette alternance entre les phases d’exploration et celles d’action est une des véritables forces de Singularity. Durant la dizaine d’heures que vous demandera l’aventure, il sera très difficile de trouver quelque chose à redire en termes d’intensité, tant le titre de Raven Software semble irréprochable de ce point de vue.
E99, le viagra des mutants
Le développeur est parvenu avec Singularity à créer un univers chronique d’une étonnante cohérence. Au fil du temps, le petit monde de Katorga-12 gagne véritablement en crédibilité. L’aspect visuel du titre y est pour beaucoup. En effet, bien que le titre ne soit pas à la hauteur des standards du genre, il bénéficie néanmoins d’un soin particulier apporté à son ambiance. Effets de particules, jeux de lumières, froideur des niveaux, Singularity est doté d’une atmosphère réellement surprenante. En marge de cela, il faut cependant reconnaitre que d’un point de vue purement visuel, le titre ne se révèle pas particulièrement flamboyant, notamment à cause de ses textures un peu fades. Un constat qui n’entache pourtant en rien le sentiment de réussite global. Pour accompagner cela, les développeurs ont également mis les grands moyens sur l’ambiance sonore du titre, véritablement impressionnante.
La particularité du titre se situe également dans son gameplay. Bien que Singularity s’inspire assez fortement de Bioshock, notamment dans les nombreux items à récupérer pour pouvoir améliorer les armes et pouvoirs du héros, le titre propose en effet des moments de réflexion basés sur le contrôle du temps. En effet, au cours de l’aventure, Renko découvrira un gant lui octroyant des pouvoirs temporels. En découlent différentes énigmes qu’il faudra résoudre pour se sortir de certains mauvais coups. Mais la véritable application du gant temporel prend toute sa mesure lors des affrontements. Ainsi, Renko peut grâce à ses pouvoirs vieillir ses assaillants, qui se décomposeront sur place. Dans le cas contraire, il pourra également ressusciter des mutants pour les faire attaquer d’autres ennemis. Vous l’aurez compris, les possibilités sont nombreuses. Mais peut-être un peu trop sommaires.
En effet, les possibilités offertes par le gant aurait mérité davantage d’ingéniosité, les pouvoirs se révélant parfois trop terre-à-terre. Au rayon des regrets, notons également le bestiaire qui aurait sans doute mérité plus de diversité, les rencontres se révélant finalement assez coutumières. Pas de quoi pour autant changer le bilan très positif du titre. A noter la présence d’un mode multi hyper basique, rajouté visiblement davantage pour remplir le DVD que pour justifier d’un véritable intérêt ludique.
+
- L'ambiance visuelle et sonore
- Une durée de vie appréciable
- Parfaite maitrise du rythme
- Les énigmes
- Le background bien supérieur à la moyenne
-
- Manque d'originalité dans la manipulation du temps
- Le multi très largement dispensable
- Le bestiaire réduit