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Skull Island: Rise of Kong

Action | Edité par GameMill Entertainment

2/10
One : 17 octobre 2023 Series X/S : 17 octobre 2023
26.10.2023 à 09h48 par - Rédacteur

Test : Skull Island: Rise of Kong sur Xbox Series X|S

You touch my tralala, my King King Kong

La dernière fois que l’on a croisé Kong sur nos consoles Xbox, il accompagnait alors la sortie de la Xbox 360 en 2005. Un joli souvenir pour la majorité d’entre nous. Près de deux décennies plus tard, nous retrouvons le plus célèbre des gorilles pour une aventure qui s’intéresse aux racines du personnage. Comment Kong est-il devenu King Kong ? Direction la Isla pas vraiment Bonita pour découvrir Skull Island: Rise of Kong, un jeu dont on se souviendra longtemps. Pour plein de mauvaises raisons.

La curiosité est un vilain défaut. Nous l’avons appris à nos dépends durant cinq heures, soit le temps qu’il faut pour boucler l’aventure proposée par Skull Island: Rise of Kong. Le tester a bel et bien été un choix délibéré, motivé par un mélange de curiosité et d’espoir de découvrir un jeu potentiellement sympathique. On tire parfois un petit quelque chose de valable d’un jeu sans grande prétention. Un peu comme cela s’est passé avec GI Joe: Operation Blackout il y a quelques années, une création des développeurs chiliens d’Iguanabee, à qui l’on doit donc le présent Skull Island: Rise of Kong.

Nous voilà donc de retour d’une brève incursion dans le passé de King Kong. Une page de son histoire marquée par un profond désir de vengeance, après que ses parents ont été tués par l’impitoyable Gaw, un saurien à tendance vaurien. Dernier représentant de son espèce sur une ile où le danger est omniprésent, Kong entreprend alors d’en nettoyer chaque centimètre carré jusqu’à Gaw et obtenir ainsi sa vengeance.

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Skull Island: Rise of Kong se découpe en cinq niveaux, pour autant d’heures de jeu. On passe de la jungle à une autre jungle, jusqu’à traverser une immense caverne pour ensuite débouler sur les hauteurs de Skull Island où se terre l’ennemi principal. L’ascension de Kong se pose comme une succession de phases de plateformes d’un côté et de combat de l’autre, contre les dinosaures, vers de terre, crabes, volatiles et araignées qui peuplent ces sympathiques contrées. Le cadre étant posé, on peut d’ores et déjà sauter à la conclusion : absolument rien ne va dans ce jeu. A commencer par l’esthétique générale, d’un autre âge. Skull Island: Rise of Kong semble tout droit venu de l’ère Playstation 2 avec son clipping, ses bavures, ses décors d’une affligeante pauvreté que même le cel shading ici employé ne parvient à compenser. Le pire tient probablement au fait que l’on est surpris par la pauvreté graphique du premier niveau, sans se douter alors qu’il s’agit là du seul environnement qui a bénéficié d’un minimum d’effort. Plus on progresse, moins le jeu ressemble à quelque chose.

A la pauvreté graphique s’ajoute le design raté de Kong et de ses ennemis. Les choix esthétiques (ou les non-choix) peinent à retranscrire l’idée de grandeur du personnage et de ses ennemis. On est censé suivre un gorille géant qui latte des dinosaures ; on a l’impression de voir un chimpanzé trier les insectes sur le crâne de son collègue. Les animations, vieillottes et rigides, n’aident pas non plus. Elles viennent animer péniblement un système de combat bien trop bancal pour être un tant soit peu motivant. On retrouve ici le système traditionnel d’attaque légère en trois coups, auquel s’ajoute un coup puissant et la possibilité de bloquer ou d’esquiver. Kong peut aussi, dès le départ, asséner des coups d’épaule qui, placés au bon moment, interrompent l’attaque adverse. Quand l’ennemi clignote en rouge, Kong peut l’achever et regagner au passage quelques points de vie. Au fil de la progression Kong débloque de nouvelles habiletés telles que des sauts puissants, une attaque de type martellement et une sorte de mode « furie » qui vient gonfler temporairement l’attaque et la défense. Tout cela s’améliore avec des points de compétence autour d’un arbre qui propose plusieurs embranchements pour chaque type d’habileté.

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Le système de combat peut paraitre correct sur le papier. Dans les faits on se retrouve 99% du temps en train de combiner attaque légère et coup d’épaule, afin de calmer les ardeurs des ennemis qui peuvent être très pénibles dès lors qu’ils sont plusieurs. On se retrouve facilement assommé et donc vulnérable. Skull Island: Rise of Kong n’est pas un jeu foncièrement difficile mais il arrive que l’on galère face à des ennemis qui activent le mode turbo et enchainent les étourdissements alors que l’on tente de s’extraire de la mêlée. Bref, c’est le plus souvent pénible, d’autant que l’on a cette affreuse impression de frapper dans le vide, tandis que l’on a vite compris que l’essentiel de la palette de coups spéciaux ne sert strictement à rien.

Mais figurez-vous que ce n’est finalement pas là le pire pour cette partie « baston » de Skull Island: Rise of Kong ! La vérité, c’est que la plupart des affrontements ne servent à rien. Seuls les passages dits « événements de l’ascension » rapportent des points d’amélioration, et il n’y a que les combats de boss qui sont obligatoires pour passer au niveau suivant. Dans le premier cas il s’agit de combats dans une zone fermée contre un nombre précis d’ennemis, ou bien la destruction d’une poignée d’objectifs sur un espace restreint. En somme ces « événements de l’ascension », par ailleurs rares et qui peuvent être parfois manqués, ne proposent rien d’autre que ce que l’on fait déjà le reste du temps. Ils nous rappellent surtout que s’ennuyer à combattre tout le monde sur la carte ne sert absolument à rien : le jeu devient alors une cavalcade vers les combats de boss, qui sont d’ailleurs les seuls passages à peu près valables dans Skull Island: Rise of Kong.

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Nous voilà donc à courir de l’entrée vers la sortie du niveau en évitant autant que possible les combats. Un comble ! Mais nous n’avons alors pas vraiment touché au pire aspect de Skull Island: Rise of Kong. Il faut encore parler des phases de plateformes, assurément les plus basiques que l’on a croisé depuis un bail. Cela étant, bien que l’on se contente ici de faire sauter péniblement Kong d’un rocher à un autre et que l’on monte et remonte des tas de liane, la plateforme n’est pas le plus mauvais aspect du jeu. C’est simplement un outil sans intérêt, si ce n’est celui de servir le malin manifestement à l’œuvre ici.

C’est forcément à un esprit diabolique que l’on doit ce level-design infernal. Les niveaux sont immenses et en même temps parfaitement illisibles. On ne sait jamais vraiment où aller, si l’on est déjà venu par ici ou si c’est simplement que tout se ressemble sur cette fichue ile. C’est tordu, scabreux, avec des embranchements où rien ne suggère la marche à suivre, ce qui mène parfois à tourner en rond. Même la carte se moque ouvertement de notre figure, car elle ne montre pas l’emplacement du personnage, pas plus que la sortie du niveau. On a pu expérimenter la mauvaise blague jusque dans les derniers instants du jeu : à quelques mètres du dernier bout de chemin, pas franchement visible à l’œil nu, se trouve un passage qui ressemble à un bon tracé… Et qui renvoie au second niveau. Saupoudrez tout ce foutoir d’une pluie de bugs de collision, d’une caméra qui perd la boule quand on cible un ennemi, de lancers de rochers qui vont dans le bon sens uniquement quand on ne vise pas (comble bis) ; collez-y enfin quelques crashs qui renvoient au menu de la console : vous avez alors un titre où absolument rien ne peut être sauvé.

2/10
Skull Island: Rise of Kong fait partie de ces jeux pour lesquels il est difficile d’extraire le moindre point positif. Des graphismes d’un autre âge aux multiples bugs, en passant par un système de combat bancal, de la plateforme mollassonne et un level-design de l’enfer, rien ne va. L’aventure est courte et c’est plutôt une bonne nouvelle. En bref, un jeu à éviter.

+

  • Combats de boss moins nuls que le reste
  • Se plie en 5 heures

-

    • Pénible du début à la fin
    • Graphismes d’une autre époque
    • Plus on avance, plus c’est laid et buggé
    • Level design conçu pour rendre dingue
    • Combats mous et répétitifs…
    • … Que l’on peut éviter dans 99% des cas, un comble
    • Phases de plateforme entre mollesse et imprécision
    • Gros manque de finition qui mène parfois au crash du jeu
    • Ne convient même pas aux enfants

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