Test : Skully sur Xbox One
Une affaire qui roule ?
Lorsqu’un crâne perdu sur une plage croise une divinité locale nommée Terry, cela donne un duo assez improbable. Vous voilà revenu à la vie grâce à une incantation, mais sans récupérer votre chaire et votre sang. Baptisé Skully par votre nouvel ami dont le style contraste rien qu’un peu avec les Dieux de l’Olympe, vous voilà lancé dans une aventure dans laquelle il est possible de sautiller et de rouler. Les premiers instants du jeu ne proposent pas grand chose de palpitant et servent surtout à vous familiariser avec les déplacements du crâne et à sa sainte horreur de l’eau. Car constitué essentiellement d’argile pour l’aider à avancer, ce héros original doit veiller à rester au sec sans quoi il perdra la vie (encore).
Pour éviter ce genre de désagrément chacun des chapitres du jeu est constitué de plusieurs points de passages qui prennent la forme de puits d’argile justement. En plus de reconstituer sa vie et de créer un checkpoint, notre héros va avoir la possibilité de fabriquer l’une des trois créatures à débloquer au fur et à mesure de l’aventure, et ainsi multiplier grandement les mécaniques de gameplay. Avec le grand costaud il est ainsi possible de détruire les ennemis et de fracasser des murs pour créer des passages, le plus petit peut en revanche courir rapidement pour franchir des précipices et déplacer des plateformes à l’horizontale quand le dernier les déplace verticalement et est capable de réaliser un double saut. Des fonctionnalités qui s’accumulent au fur et à mesure et qui complexifient le déroulement notamment lors de certains passages qui nécessitent d’être gérés avec trois créatures à la fois.
De quoi inculquer une bonne dose de difficulté au titre qui pousse régulièrement le joueur à se creuser les méninges pour avancer sans encombres. Rien de réellement infaisable d’autant que certains passages peuvent être résolus de plusieurs façons. Et le titre en rajoute une petite couche lorsqu’il incite le joueur à récupérer la totalité des fleurs disséminées dans les niveaux. En les accumulant on débloque ainsi des artworks ou de la santé supplémentaire pour Skully, rien de réellement indispensable. Mais bizarrement on se retrouve assez rapidement à vouloir tout ramasser pour terminer un niveau à 100%, quitte à le refaire par la suite. Du haut de ses 18 chapitres, le titre apporte quelques changements d’environnements de temps à autre même si finalement on se retrouve la plupart du temps au milieu de rochers entourés d’eau ou au sein d’un volcan avec des phases de plateformes généralement bien corsées. Les développeurs ont tenté d’insérer quelques petites phases supplémentaires comme un niveau dans une grotte où il faut obligatoirement déplacer des cubes de lumière pour avancer autrement qu’à l’aveugle, et donc éviter de finir à la baille. Trois niveaux de courses-poursuites sont également présents mais le mauvais positionnement de la caméra empêche d’en profiter pleinement et les rangs exagérément compliqués. Les quelques boss sont plutôt agréables à jouer, et n’opposent bizarrement par de réelles difficultés par rapport au reste.
La caméra est d’ailleurs l’un des problèmes principaux de Skully. Même s’il est possible de modifier légèrement sa sensibilité dans les options, elle se transforme régulièrement en une véritable plaie et oblige le joueur à la gérer manuellement très souvent. Compliqué quand il faut gérer le héros en pleine phase de plateformes où la visibilité n’est pas toujours au rendez-vous comme dans le volcan, dont les éclaboussures de lave sont particulièrement gênantes. Ajoutez à cela des sauts pas toujours évidents à doser et des chutes souvent mortelles. Des éléments qui entraînent de la frustration, heureusement comblée par une présence très régulière de checkpoint. Cela n’empêche pas qu’il faut parfois faire une vingtaine de fois un passage avant d’en comprendre le fonctionnement et parvenir à se sortir d’une situation rarement gagnée d’avance. Car entre les plateformes qui bougent, les plans inclinés et les passages étroits qu’il faut négocier parfois rapidement, les développeurs n’ont pas hésité à faire de Skully un vrai plateformer exigeant.
On termine avec la technique, plutôt bonne dans l’ensemble, et l’utilisation d’un moteur graphique générique plutôt bien maîtrisé pour un résultat assez joli dans l’ensemble, notamment sur certains effets de lumière. Les temps de chargement sont courts, au détriment du chargement de quelques textures en jeu. Rien de vraiment dérangeant pour ce type de petite production. L’ambiance sonore est simple mais suffisante, tandis que le jeu d’acteur est largement satisfaisant, avec quelques traits d’humour bien venus.
+
- Graphiquement satisfaisant
- Gameplay plutôt bien diversifié
- Bonne rejouabilité
- Dialogues travaillés
-
- Caméra insupportable
- Déplacements pas toujours précis
- Souvent frustrant
- Quelques défauts de textures