Test : Sniper Elite Resistance sur Xbox Series X|S
French Sniper
Comme explicité dans le paragraphe précédent, l’histoire du jeu nous propulse à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La cinématique d’introduction est montée à partir d’images historiques, ce qui nous immerge immédiatement dans le contexte dramatique bien connu de cette part sombre de l’Histoire. Sans transition, nous nous retrouvons immédiatement dans le feu de l’action, avec trois bombardiers qui tentent de détruire un barrage tenu par des nazis. Mais un canon antiaérien détruit l’un d’eux, mettant ainsi en péril la mission et nous obligeant ainsi à intervenir au sol. Découpée en 9 missions bien distinctes (dont le tutoriel), la campagne proposée dans Sniper Elite : Resistance se montre agréable à parcourir. L’histoire se suit bien et tourne autour d’un projet d’arme secrète capable de renverser le cours de la guerre. Une mission hautement importante qui nous fait voyager, de jour comme de nuit, et qui nous propose des challenges plutôt corsés. C’est fonctionnel, notamment grâce à cette intégration dans l’Histoire (avec un grand « H » comme vous avez pu le remarquer). Seule ombre au tableau : une mission qui nous renvoie sur un lieu déjà visité, et une rejouabilité qui dépend fondamentalement de votre envie de mettre la main sur les collectibles.
La première mission, un peu plus restreinte en termes de carte que les suivantes, sert principalement de tutoriel. Ce dernier, bien que détaillé, nous place dans le grand bain immédiatement, nous laissant seul face aux difficultés. Nos premiers tirs – ratés – ainsi que nos tentatives d’infiltration se soldent par des échecs retentissants. Clairement, pour un néophyte, il aurait été plus simple de procéder comme dans de nombreuses autres jeux, en proposant quelques minutes de gameplay dans un univers nettement plus clos où il est possible de prendre la mesure de toutes les informations dont on a besoin. Car, soyons clairs, pour se lancer dans une mission, il faut faire preuve de retenue et de prudence. Sniper Elite: Resistance n’est pas un jeu d’action, au contraire. C’est un jeu d’infiltration qui nécessite du tact, de la délicatesse et une patience non négligeable.
C’est d’ailleurs là le cœur du gameplay proposé dans Sniper Elite : Resistance. Vous devez impérativement prendre le temps d’observer les lieux et d’identifier tous les éléments intéressants qui se trouvent sur le chemin menant à vos objectifs. Ennemis, véhicules, entrées disponibles, éléments destructibles… Il y a une foule de choses à observer avant de se lancer dans l’action. Cette première approche, au-delà d’être cruciale, est également grisante car on se prend rapidement au jeu. Tout en analysant la situation, bien aidé par la carte qui nous accompagne, on imagine le chemin que l’on va emprunter, après avoir repéré les lieux plus complexes de ceux qui semblent plus sûrs.
Passé cette phase d’observation, il est donc temps de se mettre en mouvement. On peut, pour avancer le plus prudemment possible, profiter des différents éléments de décor qui se trouvent sur notre chemin et qui font office de couverture. La possibilité de ramper n’est pas à négliger non plus, puisqu’elle nous permet, dans bien des cas, d’échapper au regard intrusif de nos adversaires. C’est d’ailleurs l’un des points les plus déséquilibrés du jeu : la perception des ennemis. Parfois, ils vous voient à des dizaines de mètres au loin, parfois ils font preuve d’un comportement totalement incompréhensible. Même constat pour le repérage quand vous tirez : il arrive régulièrement que vous éliminez avec une arme silencieuse un ennemi qui vous a vu, sans que ce dernier n’ait eu le temps de tirer. Pourtant, cela déclenche l’alerte et tous les soldats des environs connaissent immédiatement votre position. Une véritable problématique qui manque de logique et qui est similaire à ce que l’on avait pu voir dans les zones ouvertes de Modern Warfare 3 (2023). C’est d’autant plus dommage que cela nuit totalement à l’infiltration que vous tentiez de mettre en place. Il ne vous reste alors plus que deux possibilités : soit vous vous battez et affrontez tous les adversaires qui se jettent sur vous – ce qui est très complexe – soit vous fuyez et vous vous réfugiez le plus loin possible en attendant que les choses se calment. Ce qui, d’ailleurs, prend parfois un temps considérable, ce que l’on n’explique pas non plus.
Heureusement, au-delà de ce problème, il faut avouer que, dans la majorité des cas, les choses se déroulent plutôt bien. Et quand ça fonctionne, c’est diaboliquement jouissif. Vous pénétrez à l’intérieur d’un bâtiment, éliminez la menace qui s’y trouve avant de vous rendre sur le toit, de repérer vos ennemis et de vous équiper de votre fusil sniper. Avec des balles silencieuses et une bouche qui permet d’atténuer les bruits, vous pouvez alors éliminer discrètement les nazis, ce qui vous permet de vous frayer un chemin jusqu’à l’étape suivante. Savoureux et … oppressant en même temps. Mais dans le bon sens du terme. L’envie de bien faire, de ne pas se faire prendre, fait monter une forme de pression qui se ressent d’ailleurs sur votre personnage dont les battements cardiaques sont affichés au bas de l’écran. Un indicateur qui a une influence sur votre manière de tirer. Et ce n’est pas la seule. En effet, selon la difficulté choisie, votre parcours peut s’apparenter à une véritable simulation de tir. Des facteurs tels que le vent, la gravité ou la distance ce tir vont influencer votre manière de placer la mire. Et si dans les difficultés les plus faciles (jusqu’en moyen, dirons-nous) votre viseur devient rouge quand vous êtes susceptibles de toucher, en difficile vous devrez vous débrouiller. On salue d’ailleurs la personnalisation complète de la difficulté qui peut rendre les choses saisissantes de réalisme et de difficultés. Une personnalisation qui devrait permettre à tout le monde d’y trouver son compte : les néophytes comme ceux ou celles à la recherche d’une expérience s’approchant de la réalité.
Et si cela ne vous a pas encore convaincu, sachez que l’arsenal proposé dans le jeu est composé d’armes ayant été utilisées au cours de la seconde guerre mondiale. Ces dernières peuvent d’ailleurs être personnalisées entièrement en modifiant chacune des pièces, ce qui influence leurs caractéristiques. Cet état de fait est valable pour les fusils sniper, mais également pour les pistoles et les mitraillettes. Pour parvenir à débloquer tous les éléments de personnalisation, vous devez terminer toutes les missions de la campagne, mais également découvrir certains collectibles qui s’y cachent. Ces derniers ont d’ailleurs un rôle encore plus important puisque, parmi ceux-ci, des affiches peuvent être collectées qui débloquent des missions défis. L’exploration est donc vivement conseillée si vous souhaitez profiter de tout ce que le jeu propose. Un concept qui ne ravira pas forcément tout le monde… En tout cas, vous l’aurez compris, dans Sniper Elite: Resistance, il y a de quoi faire. La campagne – selon la difficulté et votre envie de tout récupérer – devrait vous occuper quelques heures de jeu (environ 10 heures en moyenne). Mais à côté de cela, vous pouvez également parcourir la partie scénarisée aux côtés de vos amis ou en prenant la place d’un sniper nazi dans la partie d’un autre joueur. Un procédé alléchant qui peut créer davantage de tension encore. Le mode multijoueur (16 joueurs) est également de la partie et, bien que classique, propose suffisamment de modes de jeu pour maintenir l’intérêt des plus assidus. Enfin, probablement plus intéressant encore, le mode Survie vous permet de partir en guerre avec trois autres joueurs pour repousser des vagues d’ennemis toujours plus dangereuses. Bref, les amateurs du jeu devraient pouvoir y trouver leur compte pendant un bon petit moment.
Un dernier mot sur la partie technique. Durant notre phase de test, le titre s’est montré parfaitement fluide. Visuellement, même si Sniper Elite : Resistance ne fait pas partie des jeux les plus aguicheurs de nos machines, il reste extrêmement plaisant à regarder. D’autant plus que les zones s’avèrent relativement grandes et remplies de possibilités. Cela étant, nous avons dénoter quelques petits bugs au cours de nos pérégrinations, notamment en ce qui concerne les collisions. Sur les ralentis, il arrive régulièrement que notre arme traverse un mur ou encore que le casque ennemi s’envole de manière surnaturelle. Ce n’est pas grand-chose, mais cela s’accompagne également d’un clipping léger et d’un scintillement parfois dérangeant. De petites choses qui seront peut-être corrigées dans les jours / semaines à venir. Pour le reste, la direction artistique du jeu est intéressante puisque les environnements sont suffisamment variés pour éviter tout sentiment de lassitude. Gros point fort du jeu : le level-design brille en permanence. Aborder un objectif, une mission, peut se faire de multiples manières grâce à des cartes complexes où les développeurs ont créé une multitude de chemins différents. L’un des points forts du jeu, assurément. Enfin, du côté sonore, si tous les bruitages d’armes font le job, on regrettera seulement certaines musiques inutilement envahissantes. Pour le reste, il n’y a rien à dire.
+
- Campagne agréable à parcourir ;
- Observation gratifiante ;
- Infiltration sous tension jouissive ;
- Difficulté totalement ajustable ;
- Contenu important et varié ;
- Contexte et arsenal réalistes ;
- Level-design brillant.
-
- Rejouabilité discutable ;
- Tutoriel exigeant ;
- Perception ennemie excessive ;
- Collectibles trop importants ;
- Musiques parfois dérangeantes ;
- Quelques petits bugs...