Test : Sniper Elite V2 Remastered sur Xbox One
Une balle dans les boules
Note de la rédaction : un Test XL sur Xbox-Mag, c’est l’addition de la critique écrite et du vidéo-test au même endroit, au même moment. Testé sur Xbox One X, jeu optimisé.
Prolifique : c’est l’adjectif qui sied le mieux au studio Rebellion sur cette génération de consoles. Alors que bien des studios majeurs et renommés n’auront cessé de pédaler dans la semoule au cours de ces six dernières années, les indépendants d’Oxford ont quant à eux parfaitement su gérer le virage délicat du changement de génération en multipliant les projets. Ils en ont même profité pour agrandir la taille de leurs studios et de leurs effectifs. Sniper Elite 3 et 4, Zombie Army Trilogy, Strange Brigade et le remaster de Rogue Trooper auront comblés les amateurs de TPS AA avec plus ou moins de réussite. Avant de pouvoir en savoir plus sur le prochain épisode – déjà annoncé – de leur série phare, ils nous permettent de patienter avec une remise à niveau du deuxième épisode, par ailleurs déjà rétrocompatible pour les possesseurs de la version Xbox 360.
Sniper Elite V2 vous place dans les bottes de Karl Fairburne, tireur d’élite de l’armée Américaine et spécialiste de l’infiltration en territoire ennemi. Lancé dans « la mission la plus difficile de sa carrière », c’est directement au cœur d’un Berlin pris sous les bombardements alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale qu’il devra jouer de son fidèle fusil à lunette afin de mettre en déroute les plans de retraite de savants Allemands vers la Russie. Si Sniper Elite V2 se veut documenté et respectueux du cadre historique choisi avec ses cinématiques composées uniquement de stock-shots d’époque, la narration sous forme de texte narré en début de mission et la mise en scène limitée à certains événements réduisent l’ambition scénaristique à son strict minimum. On se contentera donc la plupart du temps de suivre l’icône de mission et de réaliser les objectifs dictés à l’écran plutôt que de vraiment se sentir dans la peau d’un agent OSS en environnement hostile. Si l’on peut excuser l’absence de mise en scène, on peut toutefois regretter que cela impacte directement le déroulement des missions qui consiste quasiment toujours à s’infiltrer vers le meilleur point de tir, d’abattre sa cible et de s’enfuir.
Point fort du jeu, le gameplay est quant à lui un mix assez équilibré entre action-infiltration et simulation de tireur d’élite. Ce dernier point, élément essentiel de l’action, est évidemment le plus réussi. Totalement paramétrable en début d’aventure, vous devrez sous cet aspect du gameplay gérer votre respiration, le sens du vent, les déplacements de votre cible ainsi que la gravité avant de réussir le tir parfait, immortalisé par la désormais célèbre Kill Cam. Cette dernière vous permettra de profiter sous tous les angles possibles et imaginables des ravages de votre projectile. Poumon percé, crâne perforé, œil transpercé… Tout est représenté de manière graphique admirable et vous permettra même d’élaborer des stratégies, notamment en tirant sur la grenade d’un garde ou sur le conducteur d’un tank. Si vous ne vous sentez pas l’âme d’un tireur d’élite et souhaitez profiter d’un plaisir simple sans la difficulté d’évaluer un tracé, une aide visuelle optionnelle vous indiquera directement le point d’impact de votre balle. Concernant l’aspect infiltration du jeu, le constat est un peu plus mitigé, la faute à des armes pas forcément convaincantes, des ennemis à l’IA difficilement compréhensible, souvent aveugles, parfois omniscients et surtout aussi subitement qu’étrangement résistants. La mobilité et la mise à couvert ont également pris un certain coup de vieux, la faute à une rigidité dans les contrôles et les mouvements, surtout en comparaison du récent quatrième épisode. Vous pourrez toutefois profiter d’un arsenal divers et varié vous permettant de couvrir votre évasion en piégeant cadavres et coins de portes.
Du côté des modes de jeu, en plus de la campagne riche d’une dizaine de missions qui vous tiendront occupé pendant près de 7 heures, vous pourrez profiter de nombreux ajouts, dont certains sont totalement inédits à cette version Remastered. En solo, le mode tuerie vous permettra de vous exercer au tir sur soldat SS par vagues d’ennemis, sans avoir à vous soucier du scénario et de la discrétion dans 5 cartes différentes. Le mode Défi permet quant à lui de parcourir les 4 missions supplémentaires autrefois présentées sous forme de DLC payants. L’une d’entre elles vous permettra même d’ajouter la moustache du Führer à votre tableau de chasse. Les modes multijoueurs ne sont pas en reste et profitent pleinement de la générosité des développeurs. Match à mort, capture de drapeau, chasse à la distance… Pas moins de 7 modes de jeu différents sont proposés, à entreprendre seul ou en équipe, dans une quinzaine de cartes reprenant les environnements de la campagne principale. Vous pourrez également profiter des armes supplémentaires sorties en DLC ou en bonus de précommande à l’époque, ainsi qu’à 7 personnages exclusifs au remaster et issu sdirectement de la série cousine Zombie Army.
Techniquement, Rebellion vous laisse le choix entre un focus sur la performance ou la résolution sur Xbox One X. Dans le premier cas, vous profiterez d’un framerate à 60 FPS, parfaitement stable et offrant un confort de jeu absolument incomparable. Dans le deuxième, le nombre d’images par secondes sera bloqué à 30 (comme pour la version Xbox 360) mais à contrario vous profiterez d’une résolution nettement supérieure avec une différence visuelle immédiatement décelable à l’œil nu. Un choix à la carte agréable et permettant à chacun de parcourir le jeu selon sa préférence. A noter également que le moteur graphique a eu le droit à un lifting particulièrement réussi. Désormais en haute définition, les textures transforment complètement le rendu graphique et l’ajout de nombreux éléments visuels dans les décors renforcent l’immersion. On profite également d’effets de lumière, particules et physique améliorés, rendant l’expérience nettement plus jolie et agréable en comparaison directe avec la version rétrocompatible. L’aliasing extrêmement présent sur les décors de la version Xbox 360 a également totalement disparu. La mise à jour visuelle est une vraie réussite et les différences entre les deux versions sautent aux yeux sur les captures et sur la vidéo qui accompagnent ce test.
Bien que livrant un jeu globalement identique à la version de 2012 au niveau de la structure des missions et de la technique, Rebellion a tout de même profité de cette ressortie pour corriger certains aspects de sa copie. Le gameplay profite de modifications agréables, rendant les tirs et déplacements plus souples. Plus besoin d’appuyer sur LB pour sprinter, un simple click sur le stick gauche suffit désormais à prendre ses jambes à son coup. Moins anecdotique, le fait de viser avec RT vous placera en visée rapide, la visée au scope étant désormais affectée à la touche LB. Si cela peut surprendre de premier abord, l’ajout de la visée rapide vous sauvera régulièrement les miches, ne vous obligeant plus à devoir changer d’armes en croisant un soldat ennemi au détour d’un couloir. Les options de personnalisation sont également plus nombreuses et vous pourrez profiter de plus d’angles différents pour la Kill Cam. Avec toujours une nette préférence pour l’explosion des boules de nazillons. L’ajout d’un mode photo fera également le bonheur des accros aux screenshots, ravis de pouvoir inonder l’onglet communauté et les réseaux sociaux de leurs plus beaux clichés.
Sniper Elite V2 : La version Remastered face à son ancêtre sur Xbox 360
+
- 60 FPS/1080p ou 30 FPS/4K
- Textures HD et excellent update graphique
- Tous les DLC et du contenu multi solide
- Des modifications agréables du gameplay
- Kill Cam qui fait toujours son effet
- Balistique réussie et crédible
-
- Cinématiques et narration à l’économie
- Infiltration rigide et souvent frustrante
- Campagne un peu courte et triste
- Manque de diversité dans les objectifs