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Soldier Of Fortune II: Double Helix

FPS | Edité par Activision-Blizzard | Développé par Raven Software

4/10
360 : 20 juin 2003
08.07.2003 à 12h23 par

Test : Soldier Of Fortune II: Double Helix sur Xbox

Rendant hommage à la grande littérature mensuelle du bouseux moyen du Sud des Etats-Unis, le premier Soldier of Fortune avait été un hit sur PC. Le deuxième aussi, malgré un accueil plus mitigé. Un an plus tard ce titre sort sur Xbox. Alors, ce portage est-il réussi ? Si vous n’êtes pas un fan inconditionnel des FPS, pas la peine d’en savoir plus, la réponse est non.

Le terrorisme, c’est tendance !

Imaginez un croisement entre Chuck Norris et Charles Bronson,

et bien c’est vous ! John Mullins, gentil mercenaire au service de la liberté.

Vous allez aider un docteur es armes bactériologiques communiste (rongé par le

remord) à passer à l’ouest. Puis dix ans plus tard, à la suite d’une attaque

contre un village sud-américain, les travaux de ce docteur vont refaire surface,

et il vous faudra suivre la trace d’un virus qui vous mènera à traquer une

organisation terroriste voulant asservir la planète contre de l’argent. Bref,

rien de bien original et un scénario digne des meilleurs films de …ben, Chuck

Norris et Charles Bronson. Pour le mode solo, une cinquantaine de niveaux sont

au menu, de quoi vous occuper un moment. Passons au soit-disant point fort du

jeu : la simulation de missions spéciales le plus réaliste du monde (dixit

Activision).




S’il y a beaucoup de missions et qu’elles se passent aux quatres coins du globe, elles finissent par toutes se ressembler : se rendre d’un point A à un point B en se frayant un chemin dans un labyrinthe et tout cartonner sur son passage. Certes il y a des missions d’infiltration, mais en général on préfèrera le bourrinage pur et simple. Je m’explique : L’IA est très inégale, par moment les bots essayeront de vous contourner, utiliseront des tactiques avancées en fonction de leurs armes et ils vous remarqueront à 500 mètres alors que vous êtes planqués dans les buissons, et à d’autres ils ignoreront complètement votre présence. Il m’est arrivé de me faufiler derrière deux gardes en train de parler, d’en shooter un dans la tête, non seulement le garde encore vivant n’a rien remarqué et a continué de parler, mais en plus, le mort a jugé de bon ton de finir la discussion (il ne veut pas être impoli).
Rajoutons à ça le système de visée plus qu’approximatif, et

pour le réalisme je dis c’est pas encore ça. En effet, par moment, on tire sur

un soldat ennemi, et malgré les impacts de balles sur le mur à l’endroit où se

trouve sa tête, celui-ci continuera à vous vider son chargeur à plus de 200

mètres et en touchant à chaque fois (ici, pas de réflexions profondes sur les

miracles comme dans Pulp Fiction). Surtout que dans les premiers niveaux, on ne

voit quasiment jamais ses ennemis tellement ils sont éloignés, ce qui devient

vite frustrant et agaçant. Heureusement les choses s’arrangent un peu par la

suite, notamment grâce à l’ajout du l’OICW, un fusil d’assaut/lance grenade

intelligent qui vous permettra de mieux repérer vos cibles. A part ça, le reste

de l’arsenal est assez classique (mitraillette, fusils à pompe, snipe…), mais

n’en est pas moins efficace et vous prendrez quand même plaisir à mettre en

pièce tous ceux qui se mettent en travers de votre route. La jouabilité est

correcte (pour peu que l’on pousse la sensibilité de la manette à fond) mais le

père Mullins se traîne et ça devient parfois pénible (il court aussi vite qu’un

pépé asthmatique). On pourrait aussi s’interroger sur l’utilité de certains

niveaux dans lesquels il ne se passe rien, mais qui sont là pour vous immerger

plus dans l’histoire. Une fois la campagne finie, il y a un générateur aléatoire

de missions pour ceux qui en redemandent. Après avoir sélectionné différents

paramètres : type de mission (assassinat, infiltration, évasion ou démolition),

type de lieu, jour ou nuit…c’est reparti pour de la boucherie. Mais armez vous

de patience car les temps de chargement (y compris pour le mode campagne) sont

très longs, de 30 secondes à une minute…A noter aussi que plusieurs

configurations de manettes sont disponibles et qu’il est possible de sauvegarder

à tout instant.




Mon Dieu, c’est pas beau la guerre

La première chose qui frappe dans SOFII, c’est la laideur du jeu, à peine digne de la PSOne. C’est la première fois que les scènes cinématiques sont encore plus ratées que le in-game. Les textures sont catastrophiques, y’a du pâté de pixel à gogo, les PNJ ne bougent même pas les lèvres lorsqu’ils vous parlent, la liste est encore longue…c’est complètement indigne des capacités graphiques de la Xbox. Les animations sont médiocres à part peut-être lorsque les personnages meurent (sauf lorsqu’ils prennent des positions impossibles). Le système de localisation des dégâts reste un des points forts du jeu et vous pourrez voir un soldat se tenir les boyaux après s’être pris un coup de shotgun, ou encore un manchot déambuler quelques secondes après s’être fait découpé par un M60. Si le cœur vous en dit, vous pourrez même curer les dents des cadavres avant que les corps ne disparaissent purement et simplement, ne laissant qu’une tâche rouge fluo qui ferrait pâlir les plus mauvais réalisateurs de nanards. C’est amusant un moment, mais c’est tellement laid qu’on fini par vite se lasser. Et je ne parle même pas des nombreux ralentissements (voir carrément des freezes), des murs invisibles qui bloquent vos balles et des nombreux bugs (du style les ennemis qui se mettent à léviter et à traverser la map jusqu’à ce que vous les abattiez)…Les sons sont à peu près corrects, à part pour le bruit incessant de vos chaussures qui foulent le sol, on entend que ça ! Elles étouffent même le bruit des hélicoptères que vous devrez affronter.




Et à plusieurs, c’est mieux ?

Il est possible de jouer jusqu’à 12 joueurs

en reliant plusieurs consoles. Mais surtout, le gros argument de vente de ce

titre est sa compatibilité Xbox Live. Alors le jeu reste toujours aussi laid,

les animations sont ralenties, mais on peut s’amuser avec les différents modes

proposés. Il y a bien sûr le Deathmatch et le Team Deathmatch, le Capture the

Flag, l’Elimination (sorte de Last Man Standing), l’Infiltration (où il faut

pénétrer dans la base adverse pour voler divers objets et revenir au point de

départ) et pour patienter avant la sortie de Counter Strike : Démolition (sorte

de plant the bomb). Le jeu ne subit pas trop de lag et il est possible de

rentrer dans une partie en cours, ce qui est toujours

appréciable.

SOF II est un jeu bourré de défauts, techniquement dépassé, mais il n’en reste pas moins amusant. Cependant si vous possédez déjà Ghost Recon ou RTCW, ça ne vaut pas la peine d’investir 60 euros dans un jeu qui n’apporte au final pas grand chose de nouveau. Et si vous n’avez pas ces jeux, allez plutôt acheter ceux-là. A moins d’être un fan pur et dur des FPS, de posséder le Live et/ou de ne pas savoir quoi faire de son argent, ce jeu mérite de croupir dans les étalages.

+

    -

      • Circulez ! Y'a rien à voir...
      • Classique avec une prise un main rapide. Mais trop d'imperfections dans le système de visée.
      • Un mode solo assez conséquent, et un mode Live assez populaire.
      • Pas très convainquant, et Dieu que ces bruits de pas incessants sont pénibles...
      • Digne d'un téléfilm de guerre diffusé le vendredi soir sur TF1.
      • Un jeu techniquement dépassé, sans aucune originalité, et qui n'est sauvé que par son mode Live.
      • Des tripes qui pendent, des membres qui volent...
      • Si vous vous êtes lassés de Ghost Recon, Wolfenstein et Rainbow Six 3, pourquoi pas ?